Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
« PISA : regarder au-delà des moyennes… »
TRIBUNE
Marie Duru-Bellat
Professeur émérite de sociologie à Sciences Po
Pour la professeure de sociologie Marie Duru-Bellat, la ségrégation entre établissements en France, le lien fort entre diplôme et emploi ou encore le délitement de la relation maître-élève « permettent de comprendre notre niveau élevé d’inégalités sociales ».
[...] Et puis, et surtout, il y a cette énigme (elle aussi stable) des inégalités sociales de performance plus marquées qu’ailleurs. Car il s’agit bien d’une énigme. On ne peut en effet renvoyer cette inégalité scolaire à la force des inégalités sociales en France (les élèves seraient d’autant plus inégaux à l’école qu’ils évoluent dans une société inégale) : par rapport aux pays de l’OCDE, la France a un niveau d’inégalité moyen et des pays scolairement plus égalitaires que nous, comme le Canada, ont un niveau d’inégalités sociales un peu plus fort.
« PISA nous révèle une école rigide, qui formate comme elle est formatée
TRIBUNE
Roger-François Gauthier
Expert international en éducation, ancien inspecteur général
Enchaînement des réformes, injonctions ministérielles, poids des disciplines sur la pédagogie, évaluations… « Il ne faut pas s’étonner que l’école française laisse des enfants sur le bord du chemin », estime l’expert international en éducation et ancien inspecteur général Roger-François Gauthier
[...] Mais, au-delà de ce refrain, la question est bien de savoir pourquoi on ne parvient pas à changer cet ordre si injuste des choses. Si le discours pieux sur l’élitisme républicain est devenu depuis longtemps un modèle d’hypocrisie, il se double aujourd’hui d’un doute sérieux : et si l’école de France montrait, au fil des livraisons de l’étude PISA, qu’elle n’est pas capable de s’améliorer ?