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Trop de ZEP pour certains députés (site de l’Assemblée nationale)

21 novembre 2004

Extrait du site de l’Assemblée nationale : trop de ZEP pour les députés !

Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Compte rendu N°6
Mardi 26 octobre 2004
Présidence de M. Jean-Michel Dubernard.

Extraits

La commission a ensuite examiné pour avis, sur le rapport de Mme Nadine Morano, les crédits de l’enseignement scolaire pour 2005. Mme Nadine Morano, rapporteure pour avis, a tout d’abord fait part de l’intérêt qu’elle a trouvé, à l’occasion de la préparation de cet avis budgétaire, à examiner les problèmes de l’école et les grandes orientations de la politique de l’enseignement scolaire. De nombreuses auditions ont eu lieu, tant à l’Assemblée nationale, où 29 personnalités concernées par le système éducatif ont été entendues, en Meurthe - et - Moselle, dans deux Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) à Lyon et en
Lorraine et enfin dans un collège de ZEP à Bobigny. C’est évidemment insuffisant pour appréhender l’ampleur des problèmes mais c’est une ouverture qui sera prolongée par la mission d’information sur la définition des savoirs enseignés à l’école qui vient d’être créée par la commission des affaires culturelles.

Au cours des trois dernières décennies, la Nation a fourni un effort considérable pour démocratiser l’école et élever le niveau général de la population. L’étendue des moyens financiers consacrés à l’école exige en retour des résultats et des performances sans lesquels cet effort perdrait tout son sens. Or sans faire de catastrophisme à propos du système éducatif, il est certain qu’il s’essouffle et a atteint un palier. C’est pour cette raison qu’une si forte aspiration existe dans le pays pour redéfinir les missions de l’école, lui fixer de nouveaux objectifs et lui permettre de jouer pleinement son rôle d’ascenseur social. Dans ce contexte de réflexion et de débat sur l’état de l’école et dans la perspective de l’adoption d’une nouvelle loi d’orientation, il était utile d’examiner les conditions de la formation initiale et continue des enseignants et de faire quelques propositions en vue de l’amélioration du fonctionnement des IUFM : c’est l’objet de la seconde partie du rapport.
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Le projet de budget 2005 est construit autour de cinq grandes priorités qui s’inscrivent dans la continuité de la politique engagée par le gouvernement depuis 2002. A l’école primaire la priorité est à l’acquisition des savoirs fondamentaux et à la prévention de l’illettrisme. Au collège, la mise en place des dispositifs en alternance est l’une des pistes retenues pour enrayer les sorties du système scolaire des élèves sans qualification et sans diplôme.
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L’effort de rationalisation de la gestion des personnels portera sur l’amélioration des remplacements, l’emploi des enseignants en surnombres disciplinaires dans des disciplines voisines et la réorganisation de la carte des options avec l’objectif de limiter les heures d’enseignement dispensées devant des groupes de moins de dix élèves.
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Il serait intéressant que les ZEP et les REP fassent l’objet d’une évaluation détaillée. Il est en effet inquiétant que leur nombre augmente de façon continue depuis cinq ans alors que leur vocation devrait plutôt être de diminuer progressivement. Ainsi, depuis 1998, les écoles et collèges placés en ZEP a augmenté respectivement de 8 % et de 16 %. Or l’accroissement des zones concernées se fait au détriment de la concentration des moyens. Il importe par ailleurs de réaffirmer les priorités concernant la maîtrise des connaissances fondamentales afin d’éviter que les élèves n’entrent dans une spirale de l’échec. Le problème du turn-over croissant des enseignants dans les établissements classés en ZEP doit également être évoqué. Ils se dévouent de façon extraordinaire à la chose publique et devraient dès lors être davantage soutenus, mieux formés et mieux indemnisés. Il faut y renforcer le soutien scolaire, le nombre de surveillants et résoudre le problème social constitué par le fait que beaucoup d’enfants ne déjeunent pas à la cantine et ne sont pas en état de suivre des cours l’après-midi. Enfin, il serait souhaitable de mettre davantage en avant les réussites des enseignants comme des élèves des ZEP et de changer leur image négative véhiculée par le terme même de zone », car la sémantique n’est pas innocente dans ce domaine. En tout état de cause, une évaluation détaillée de ce dispositif permettrait d’avancer des pistes de réforme pertinentes.
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S’agissant des ZEP, il faut éviter l’illusion de l’égalitarisme. Les résultats s’améliorent. Ainsi, dans un collège de Bobigny, au cours des six dernières années, le taux de réussite au brevet est passé de 43 % à 60 %. En revanche, l’accès à une première d’enseignement général n’est que de 10 %. Les élus locaux sont très attachés aux ZEP et s’y investissent beaucoup et il peut y avoir des réticences à sortir un établissement d’une ZEP en raison des avantages qui s’y attachent. Quant aux enseignants, ils ne réclament pas de prime supplémentaire mais veulent plus de temps pour s’occuper des élèves et une diminution du nombre d’heures de cours. Un réel soutien psychologique pour certains élèves en grande difficulté serait également nécessaire.

Concernant l’enseignement professionnel, il ne faut pas en rester aux discours. Une orientation vers l’enseignement professionnel dès la classe de quatrième, avec la possibilité de passerelles, est la solution adaptée. L’entrée en apprentissage peut sauver certains élèves de l’échec.
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