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Les évaluations nationales (CP, CE1, 6ème...) sont "peu efficientes" (E. Gentaz, revue ANAE)
Après avoir listé les structures "qui organisent ou participent à des évaluations dans le monde scolaire", dont l’accumulation produit un effet comique, Edouard Gentaz (U. de Genève et CNRS) constate, dans l’éditorial du dernier numéro de la revue ANAE, que leur nombre croissant engendre "controverses et méfiance chez une partie de la communauté éducative". Les évaluations nationales (CP, CE1, 6ème...) sont "peu efficientes" puisque "leurs coûts en ressources humaines (temps enseignants) et logistiques sont trop importants", elles ne sont pas elles-mêmes évaluées, notamment leurs conditions de passation ; aux difficultés qu’elles permettent éventuellement d’identifier ne sont pas associées des réponses pédagogiques efficaces ; leur double finalité, aider l’enseignant à adapter son enseignement aux spécificités de ses élèves et donner une image du niveau des élèves au niveau national, s’annulent mutuellement ; elles devraient être conçues par "une commission composée, en plus d’enseignant.e.s , de spécialistes de chaque domaine".
Les évaluations devraient être fondées sur quatre principes, à commencer par la clarté : si l’objectif est une mesure des progrès des élèves, il suffit de tester un échantillon représentatif de quelques milliers d’élèves. Elles doivent être pertinentes et donner à l’enseignant des indications utiles pour situer ses élèves par rapport à un développement typique. A lui de choisir les outils qui lui semblent les plus pertinents. Elles doivent être efficaces, avoir des effets positifs sur les pratiques, donc être accompagnées "d’aides pédagogiques pertinentes". Elles doivent être efficientes, c’est à dire que la proportion du temps consacré en classe aux évaluations "reste largement mineure par rapport au temps consacré à l’enseignement et aux apprentissages". C’est qu’en effet, conclut le chercheur, "avant d’évaluer, il faut apprendre".