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Rapport des inspections générales sur l’ensemble des dispositifs d’aide individualisée et d’accompagnement (octobre 2010, publié le 06.06.12)

12 juin 2012

Observation et évaluation de
l’ensemble des dispositifs d’aide
individualisée et d’accompagnement
à l’école, au collège et au lycée

Rapport - n° 2010-114, -octobre 2010
Inspection générale de l’éducation nationale,
Inspection générale de l’administration
de l’Éducation nationale et de la Recherche
147 pages
Rapporteurs : Viviane Bouysse, Inspectrice générale de l’éducation nationale,
Ghislaine Desbuissons, Inspectrice générale de l’éducation nationale, Jean Vogler, Chargé de mission à l’inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche

SOMMAIRE

INTRODUCTION

1. ORIGINE ET RÉGLEMENTATION DES DISPOSITIFS D’AIDE ET
D’ACCOMPAGNEMENT

  • 1.1. Une mise en perspective historique
    • 1.1.1. Le modèle de l’enseignement collectif longtemps dominant
    • 1.1.2. Une remise en cause avec la généralisation de la scolarisation secondaire
    • 1.1.3. Une prescription législative : « le service d’éducation conçu et organisé en
      fonction des élèves ».
  • 1.2. La situation actuelle en matière de réglementation
    • 1.2.1. A l’école primaire
    • 1.2.2. Au collège
    • 1.2.3 Au lycée général et technologique
    • 1.2.4. Au lycée professionnel.
  • 1.3. Des variations lexicales mais peu de précisions sémantiques

2. AIDE ET ACCOMPAGNEMENT À L’ÉCOLE PRIMAIRE

  • 2.1. La mise en œuvre des divers dispositifs
    • 2.1.1. Les formes de la différenciation pédagogique dans le temps scolaire
    • 2.1.2. L’aide personnalisée : une formule bien implantée, diversement interprétée
    • 2.1.3. Les stages de remise à niveau pendant les vacances : un succès inégal
    • 2.1.4. Les aides spécialisées : quelques évolutions
    • 2.1.5. Les programmes personnalisés de réussite éducative : des conceptions variées
    • 2.1.6. L’accompagnement éducatif : une formule qui s’installe, souvent en concurrence avec d’autres dispositifs qui préexistaient
  • 2.2. Une analyse du fonctionnement des dispositifs d’aide
    • 2.2.1. Les finalités des aides : de la confusion qui joue sur le choix des bénéficiaires
    • 2.2.2. Les contenus et modalités des aides mises en oeuvre
    • 2.2.3. La « personnalisation » des aides : une rareté
    • 2.2.4. Des projets formalisés : un savoir-faire qui s’améliore
    • 2.2.5. L’évaluation des effets des aides : une des faiblesses majeures
  • 2.3. Le pilotage et l’accompagnement : une affaire de proximité
    • 2.3.1. Le département, niveau déterminant de l’impulsion
    • 2.3.2. La circonscription, niveau déterminant de l’accompagnement
    • 2.3.3. L’école et son directeur : des essais pour une meilleure coordination et continuité des aides pour chaque élève

3. AIDE ET ACCOMPAGNEMENT DANS LE SECOND DEGRÉ

  • 3.1. Aide aux élèves et accompagnement dans les collèges
    • 3.1.1. Des dispositifs dont la finalité dominante est l’appui aux apprentissages
    • 3.1.2. Des dispositifs dont la finalité dominante est de compenser des désavantages et d’enrichir les expériences personnelles
    • 3.1.3. Des dispositifs dont la finalité dominante est l’accompagnement personnalisé d’adolescents-élèves en difficulté
    • 3.1.4. Des dispositifs et outils diversement interprétés : les programmes personnalisés de réussite éducative
  • 3.2. Aide aux élèves et accompagnement dans les lycées
    • 3.2.1. Dans les lycées d’enseignement général et technologique
    • 3.2.2. Dans les lycées professionnels
  • 3.3. Une mise en oeuvre des dispositifs d’aide et d’accompagnement des élèves qui laisse apparaître des carences du système scolaire
    • 3.3.1. Pilotage et accompagnement : des marges de progrès sensibles
    • 3.3.2. L’élève : au coeur des dispositifs ?
    • 3.3.3. Les acteurs de l’aide : des intervenants divers, inégalement impliqués, qui manquent souvent des repères nécessaires à une action efficace
    • 3.3.4. L’évaluation : entre désert théorique et désarroi pratique

4. BILAN ET PERSPECTIVES

  • 4.1. La mise en oeuvre des dispositifs : un bilan mitigé
  • 4.2. Finalités des dispositifs et vocabulaire mobilisé : un besoin de clarification
    • 4.2.1. Aide et accompagnement
    • 4.2.2. Individualisation et personnalisation
  • 4.3. Un éventail de réponses institutionnelles pour des élèves aux besoins différents
    • 4.3.1. La difficulté scolaire : la nécessité de diagnostics précis et de prises en charge précoces
    • 4.3.2. La « grande difficulté » : un problème spécifique
    • 4.3.3. Une conception élargie des besoins des élèves dont l’Ecole ne peut se désintéresser
  • 4.4. Pour une professionnalisation des acteurs : « savoir aider » ou l’accompagnement associé à la transmission
    • 4.4.1 La formation dès l’entrée dans le métier : ne pas faire de la question des difficultés un « à côté » pédagogique
    • 4.4.2. Quelques clés pour penser la formation continue des enseignants
  • 4.5. Un pilotage des dispositifs qui doit gagner en efficacité et accompagner une mutation des pratiques pédagogiques
    • 4.5.1. Au niveau académique : conjuguer impulsion et suivi
    • 4.5.2. Au niveau local : optimiser le pilotage en termes de répartition de moyens, d’impulsion et de suivi des actions et d’évaluation des effets
    • 4.5.3. Le pilotage pédagogique des dispositifs : quelques repères pour une mise en œuvre efficace

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS

Les préconisations qui suivent renvoient, selon les cas :

  • à un cadrage national (en italique),
  • aux responsabilités de l’échelon académique ou départemental,
  • aux initiatives locales (écoles, établissements du second degré).

1 - Simplifier et stabiliser le vocabulaire

  • Réserver le terme « d’aide individualisée » à des actions, plus ou moins courtes, relatives aux apprentissages et ciblant des élèves éprouvant des difficultés à assimiler les apprentissages en cours
  • Réserver le terme « accompagnement personnalisé » au suivi au long cours du parcours d’un élève par un enseignant (tuteur) ou par une petite équipe ; cet accompagnement inclut la notion d’aide, mais aussi d’écoute, de conseil, de stimulation, d’approfondissement, d’éveil au projet d’orientation…
  • Réserver le terme « remise à niveau » à des actions, plus ou moins longues, de compensation de lacunes relatives aux apprentissages instrumentaux de base, visant les élèves en grande difficulté.

2 - Œuvrer dans le sens d’une évolution des pratiques d’enseignement et d’évaluation dominantes

  • Fournir aux enseignants des aides au diagnostic de la situation d’un élève : modèles pour l’action incluant au moins, d’une part, des repères pour l’évaluation afin de situer les acquis et les lacunes par rapport à des références extérieures à l’école ou l’établissement et, d’autre part, des aides méthodologiques pour l’exploitation des résultats.
  • Mettre au point un test-type de milieu de cours préparatoire.
  • Préciser ce qui est attendu des élèves en matière de pratiques langagières et de premières connaissances de l’écrit en fin d’école maternelle.
  • Exploiter la période de mise en place des procédures de validation du socle commun pour travailler avec les enseignants les problématiques d’évaluation (réflexion sur les critères, analyse des erreurs et des lacunes).
  • Revoir la conception des programmes personnalisés de réussite éducative pour en faire des outils de suivi durant la scolarité obligatoire pour les élèves qui ont des difficultés durables.
  • Organiser, pour les autres élèves, une « mémoire des aides » ponctuelles reçues.

3. Former les personnels

  • Dans le référentiel de compétences professionnelles définissant le métier d’enseignant, intégrer plus nettement la dimension d’accompagnement personnalisé de l’élève
  • Mettre au cœur des formations initiales, de manière conjointe, les modalités d’apprentissage et les stratégies d’enseignement ; travailler spécifiquement sur des « difficultés génériques »
  • Inscrire la mise en œuvre de l’aide et de l’accompagnement dans les plans académiques et départementaux de formation.
  • Intégrer à toute formation sur l’aide et l’accompagnement un volet portant sur l’évaluation dans ses deux dimensions : l’évaluation habituelle comme levier pour aider l’élève, l’évaluation de l’efficacité des actions d’aide mises en oeuvre.
  • En formation continue, privilégier des formules de proximité, centrées sur la résolution de problèmes précis, apportant des ressources théoriques et pratiques. Y associer le cas échéant d’autres acteurs intervenant dans l’aide et l’accompagnement.
  • Susciter la création d’un vivier de personnes ressources, disponibles à l’échelle d’un bassin voire d’un établissement, ayant une formation approfondie relative aux problématiques des difficultés d’apprentissage et des formes variées d’accompagnement.

4. Piloter au plus près des besoins réels des élèves

Premier degré

  • Contrôler plus rigoureusement la mobilisation des ressources et vérifier que les destinataires des aides sont les élèves qui en ont le plus besoin
  • Veiller à renforcer les moyens de prévention de la grande difficulté dans quelques écoles choisies en fonction d’un diagnostic de situation rigoureux selon des critères explicites et publics. Maintenir des moyens sous condition d’évaluation.
  • Expérimenter des dispositifs d’aide intensive aux élèves en grande difficulté au cycle 3 (groupes de compétences, regroupements d’adaptation) : mettre en place et suivre afin d’éviter les errements et de pouvoir modéliser si l’efficacité est attestée.

Second degré

  • Prendre en compte les actions d’aide et d’accompagnement dans le dialogue de gestion pour l’allocation des moyens dans le second degré.
  • Faire obligation de rendre compte des actions dans le rapport annuel des chefs d’établissement.
  • Mobiliser, dans chaque établissement, le conseil pédagogique afin d’en faire un appui au pilotage (réflexion, proposition, organisation et suivi) dans le domaine de l’aide et de l’accompagnement.

En général

  • Faire des dispositifs d’aide et d’accompagnement des projets concertés au sein de l’ensemble de l’école ou de l’établissement et les inscrire dans le projet global de l’école ou de l’établissement.
  • Mobiliser, de manière réactive et précoce, tous les dispositifs d’aides possibles et toutes les ressources pour éviter les « décrochages ».
  • Présenter aux parents d’élèves une offre cohérente de l’aide dont peuvent bénéficier les élèves au sein de l’école ou de l’établissement.
  • Mettre en place, pour chaque élève, un outil de suivi continu de son parcours dans les divers dispositifs (PPRE ou autre forme selon besoins).
  • S’attacher à une approche plus qualitative des activités complémentaires proposées aux écoles (accompagnement éducatif aujourd’hui) : analyse de besoins, réponses aux besoins, recrutement des élèves, valorisation des réalisations et des acquis.

Solliciter les corps d’inspection pour le suivi des dispositifs et le conseil pédagogique aux enseignants. Développer les évaluations d’école et d’équipe centrées sur cet objet.

CONCLUSION

ANNEXES

 

Le texte intégral du rapport, 147 p.

 

Faut-il continuer à accumuler davantage d’aides "individualisées" ou revoir les programmes ? La question est posée courageusement dans un rapport de l’Inspection générale censuré depuis 2010.

Quelle efficacité ?
Pour les inspecteurs, le bilan de ces aides laisse beaucoup à désirer. Au primaire, ils relèvent que " pour l’aide personnalisée, le caractère uniforme des moyens consacrés (deux heures hebdomadaires dans toutes les écoles) induit des inégalités de traitement significatives : des élèves légèrement en difficulté bénéficient dans certaines écoles d’une aide lourde alors qu’ailleurs des élèves ayant des difficultés avérées reçoivent une aide légère et discontinue. Les élèves les plus en difficulté – surtout au cycle 3 - sont peu pris en charge au motif que les formats d’aide sont plus efficaces pour d’autres (aide personnalisée, stages de remise à niveau) ou parce que les ressources ne permettent pas de le faire à tous les niveaux (RASED)... La professionnalisation des maîtres n’est pas à la hauteur des besoins induits par les dispositifs nouveaux : si la formalisation des projets d’aide est plutôt satisfaisante quoique la personnalisation soit à améliorer, les enseignants doivent être formés pour enrichir les modalités de la prise en charge des élèves [...]

Changer le système ?
[...] Les enseignants y chercheraient à agir différemment, dans une relation d’aide, avec quelques élèves « en difficulté », sans croire pour autant qu’il faille également repenser leur pratique ordinaire de la classe. [...]
"Au-delà de la remise en cause des pratiques pédagogiques, c’est l’organisation d’ensemble du système, avec ses programmes, ses rythmes, ses modes d’évaluation qui doit susciter la réflexion. Notre ministère n’a jamais procédé à l’évaluation de ses programmes, pour vérifier dans quelle mesure leurs contenus, leurs niveaux d’exigence sont adaptés aux possibilités des élèves. [...]

Extrait de L’Expresso du 11.06.2012 : L’aide individualisée : Est-ce l’Ecole ou l’élève qui a le plus besoin d’aide ?

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