Nouvelle édition de la Géographie de l’école (Depp). Fiche sur l’éducation prioritaire

31 mars 2017

Géographie de l’École, douzième édition, 2017

Comment se répartissent les élèves ? La taille des classes dans les écoles varie-t-elle sur le territoire ? Où l’enseignement privé est-il le moins implanté ? L’espérance d’obtenir le baccalauréat est-elle la même dans toutes les académies ? C’est à ces questions que répond Géographie de l’école, dont c’est la douzième édition. L’ouvrage décrit le système d’éducation et de formation en mettant en lumière les disparités territoriales.

rente-neuf fiches thématiques apportent de nombreuses informations, sous forme d’indicateurs cartographiés et de courtes analyses, sur l’environnement économique, social et familial des élèves, le contexte scolaire, les moyens et ressources humaines mis en œuvre ainsi que sur les parcours scolaires et les résultats.

Deux dossiers approfondissent, sous forme d’analyses, certains des thèmes traités par les fiches. Le premier, réalisé par le service statistiques académique du rectorat de Clermont-Ferrand, propose une étude de la mixité sociale des collèges de Clermont-Ferrand à la rentrée 2013. Elle vise à quantifier l’importance des rôles joués par la ségrégation résidentielle et les contours de carte scolaire, par la scolarisation dans le privé, la scolarisation à proximité du domicile ou encore la carte des formations spécifiques.
Le second dossier repose sur des travaux associant la DEPP et le centre associé du Céreq de Caen (laboratoire Espaces et Sociétés) pour améliorer la connaissance du contexte socio-économique des territoires et de ses liens avec les inégalités territoriales d’échec scolaire. Le second dossier s’appuie sur l’expérience de deux éditions de l’Atlas des risques sociaux d’échec scolaire pour proposer une nouvelle présentation de la typologie socio-économique des cantons : comment est-elle construite, quel est son apport pour éclairer les disparités territoriales d’échec et de contexte scolaire ?

En variant les échelles d’observation, en étudiant les évolutions d’un ensemble d’indicateurs, Géographie de l’École a pour objectif de donner des clés de réflexion aux acteurs de l’éducation et de la formation ou de les guider dans la réalisation de diagnostics territoriaux.

Au sommaire notamment

- L’environnement économique et social
• Fiche 3 - Le niveau de diplôme et le milieu social des parents
• Fiche 4 - L’environnement familial des 0 à 17 ans
• Fiche 5 - Le niveau de vie et la pauvreté des enfants
• Fiche 6 - La santé et le mode de vie des enfants

-Le contexte scolaire
Fiche 13 - L’éducation prioritaire

◦ Les réformes de l’éducation prioritaire

La politique de l’éducation prioritaire a été initiée en 1981 avec la création des zones d’éducation prioritaire (ZEP). À la rentrée 1999, la carte de l’éducation prioritaire a été redéfinie et une nouvelle structure ajoutée : le réseau d’éducation prioritaire (REP). À la rentrée 2006, en lieu et place des réseaux existants dans l’éducation prioritaire (ZEP et REP), ont été constitués les réseaux « ambition réussite » (RAR) et les réseaux dits de « réussite scolaire » (RRS). La plupart des RAR ont intégré le programme « écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite » (Éclair) à la rentrée 2011. Depuis la rentrée 2015, le périmètre de l’éducation prioritaire a évolué, en utilisant « un indice social unique permettant de mesurer les difficultés rencontrées par les élèves et leurs parents, et leurs conséquences sur les
apprentissages » [MEN, 2014]. Ainsi, les réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+) et les réseaux d’éducation prioritaire (REP) regroupent chacun un collège et les écoles de leur secteur.

◦ Un collégien sur cinq en éducation prioritaire

La proportion de collégiens scolarisés dans un collège public situé en éducation prioritaire (EP) en France métropolitaine et dans les DOM reste stable entre 2005 et
2015. À la rentrée 2005, un collégien sur cinq (soit un peu moins de 550 000 collégiens) est scolarisé dans un collège ZEP et/ou REP. Onze ans plus tard, à la rentrée 2016, la proportion et le nombre de collégiens scolarisés dans un collège REP+ ou REP restent quasi constants (un sur cinq et 540 000 collégiens). Entre les rentrées 2005 et 2016, les réformes successives ont légèrement modifié la carte de l’éducation prioritaire. Le pourcentage de collégiens en EP peut aussi évoluer pour des raisons démographiques. Ce pourcentage diminue dans les départements ruraux. À l’inverse, il augmente fortement pour la Guyane, La Réunion et Mayotte. Les académies d’Île-de-France, du Nord et des DOM restent celles qui concentrent le plus d’élèves en éducation prioritaire.

◦ 7 % des collégiens en REP+

À la rentrée 2016, 364 collèges publics sont REP+ en France métropolitaine et dans les DOM 13.3. Ces établissements scolarisent près de 7 % des collégiens sur vingt
(177 800 élèves). Leur répartition n’est pas homogène sur le territoire. Ainsi, 31 départements, plutôt ruraux, n’ont aucun collège REP+. Les départements qui concentrent le plus les difficultés sociales ont plus d’élèves scolarisés en REP+. Quatre collèges REP+ sur dix sont concentrés dans cinq départements : le Nord, les Bouches-du-Rhône, la Seine-Saint-Denis, La Réunion et la Guyane. Ces collèges bénéficient de moyens supplémentaires (classes moins chargées, personnels supplémentaires, temps de concertation, etc.).

◦ Des collégiens d’origine sociale défavorisée en éducation prioritaire

Plus de six collégiens sur dix en REP+ et en REP ont des parents ouvriers ou inactifs 13.4. Les départements qui scolarisent le plus de collégiens défavorisés en REP+ ou
en REP sont ceux du Nord, de l’Est, du Sud-Est et les DOM. Certains départements, comme ceux du Nord de la France ou les Bouches-du-Rhône ont une forte proportion d’élèves en éducation prioritaire, très souvent de milieu défavorisé. Dans
d’autres cas, la proportion d’élèves en éducation prioritaire est forte, mais ces élèves paraissent moins défavorisés que la moyenne des élèves en EP (Paris, la Nièvre ou la Corse).

• Fiche 19 - Les écarts de milieu social entre les collèges

-Les moyens et les ressources humaines

-Les parcours scolaires et les résultats

- Les dossiers
• Télécharger le dossier "La mixité sociale des collèges de Clermont-Ferrand"
• Télécharger le dossier "Les inégalités territoriales de risques sociaux d’échec scolaire

Extrait de education.gouv.fr de mars 2017 : Géographie de l’École, douzième édition, 2017

 

Inégalités de réussite et d’investissement dans l’école française

Difficultés de lecture et décrochage

Quel poids peuvent-avoir les premières années d’enseignement dans le devenir scolaire des jeunes ? Deux cartes de l’atlas permettent d’aborder la question. La première montre la part des jeunes en difficulté de lecture. Outre les DOM, on voit apparaitre la Picardie et le Nord ainsi que quelques départements d’une grande couronne autour de l’Ile de France. A noter que ces départements sont très différents. A coté du Nord Pas de Calais à forte population ouvrière, on va trouver l’Indre, la Creuse , l’Aube et la Haute marne : des départements ruraux à densité faible. Point commun à ces départements : une cris économique ancienne, le départ des jeunes, un vieillissement de la population.

La seconde carte représente la part des jeunes décrocheurs. La similitude des deux cartes est frappante. On retrouve le Nord la Seine Saint Denis, l’Indre et des départements ruraux du centre est. Pour ces jeunes, les difficulté du primaire ne trouvent pas de remédiation dans l’Ecole. Ils prennent la sortie de secours.

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Extrait de cafepedagogique.net du 30.03.90 : Inégalités de réussite et d’investissement dans l’école française

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