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Un important dossier du "Café pédagogique" sur l’éducation prioritaire : histoire et géographie des ZEP, dans la classe, le coordonnateur, les professeurs référents, les CAREP, la recherche, etc.

3 décembre 2007

Extrait du « Café pédagogique » du 03.12.2007 : Education prioritaire : Les convoyeurs attendent ? Pas sûr...

On peut toujours se dire qu’il en est de l’Education Prioritaire comme du service public en général : s’il n’y en avait pas, ça serait pire. Mais ça ne dispense pas de chercher à comprendre ce qu’on pourrait faire pour que ça aille mieux.

Les moyens, quand ils existent, ne sont pas suffisamment employés vers le cœur de la difficulté scolaire : ce qui se passe dans la classe. A forcer sur les doses de projets, de remédiation, de dispositifs, de PPRE ou de soutien, on oublie que l’essentiel se joue dans le rapport ordinaire que l’élève de ZEP entretient avec la situation scolaire la plus banale, dans la classe, dans ce qu’il comprend qu’il fait là...

Avec une question qu’on ose rarement énoncer publiquement : quand on parle d’Education Prioritaire, pense-t-on « réussite de tous » ou « pacification sociale » ? Depuis quelques années, il semble malheureusement que la réponse soit de plus en plus claire : dans une société où le politique cherche à faire porter le poids du destin social sur le seul mérite des individus, où le président de la République peut oser dire aux journalistes que la désespérance sociale qui s’exprime dans ces quartiers n’est que la conséquence du laxisme face aux délinquants et au trafiquants qu’il fut renvoyer « chez eux », pas la peine de se demander pourquoi le ministère ne juge pas utile de nommer des pilotes nationaux de l’Education Prioritaire.
L’inspection générale peut à loisir publier des rapports pertinents, les universitaires peuvent continuer à colloquer, la priorité affichée à la réussite de tous et au socle commun n’est qu’un slogan marketing pour les plateaux télé.

On sait désormais beaucoup sur ce qu’il faudrait faire si on décidait réellement que la Nation se fixe comme objectif prioritaire de travailler à la réussite scolaire des élèves qui ont le plus besoin de l’Ecole. Encore faut-il ne pas se contenter de l’afficher, mais de le décider. Les enseignants de ZEP l’attendent-ils encore ? Pas sûr...

Patrick Picard

Le dossier complet du Café pédagogique

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1 Message

  • Extrait d’une interview d’Alain Bougarel :

    " - Mais on ne peut pas demander à tous les enseignants de ZEP d’être des super-héros ?

    " - Oui, c’est pour cela qu’il faut que les conditions d’enseignement soient différentes. Pas parce que les enfants sont pauvres ou le milieu dégradé, mais parce qu’il faut assumer une mission difficile, qui demande beaucoup de temps de concertation, des rapports suivis avec les parents. On a infiniment plus de travail à faire qu’ailleurs : c’est pour cela qu’il faut être plus nombreux, avoir moins d’élèves..."

    Justement, le temps de concertation pose problème, car il est donné indépendamment de la taille de l’établissement. Une heure de réunion à 4 ce n’est pas la même chose qu’une heure de réunion à 25. Pour accorder 25 personnes, il faut plus de temps, plus d’énergie. Or justement la réduction de la taille des établissements en ZEP n’a jamais été un objectif.

    Pourtant, pour moi, il y a là une piste intéressante :

    Créer des établissement plus longitudinaux avec moins d’élèves (genre école collège, avec 60 élèves par cycle en maternelle élémentaire et 20 élèves par niveau en collège), ce qui fait un établissement de 12 /14 classes, mais allant de 2 à 16 ans.

    Ou bien des maternelles primaires à 10 classes maximum.

    Le drame des ZEP, ce sont ces groupes scolaires anomiques, où le tournus des enseignants, l’instabilité des directions, l’errance des “pilotages” laissent aux élèves le soin de porter l’historique des lieux....

    En ZEP, on ne devrait pas avoir d’indemnité, on devrait avoir 3 heures de réunion chaque semaine sur le temps de travail, avec des équipes partenaires pluriprofessionnelles, permettant un temps socialisé de l’élève de 45 heures par semaine (garderies du matin pour les plus jeunes, aide et activités du soir pour tous, jusqu’au retour des parents) dans lesquelles les familles pourraient choisir un emploi du temps correspondant au rythme de la famille et aux besoins de l’enfant.

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