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Un rapport parlementaire alerte sur la situation scolaire en Seine-Saint-Denis, notamment en éducation prioritaire (ToutEduc)

1er décembre 2023

Seine-Saint-Denis : un rapport pointe l’importance des difficultés scolaires, liées à la faible maîtrise de la langue parlée

"En Seine-Saint-Denis, l’inadéquation entre emplois proposés et qualification des actifs résidents est particulièrement élevée", constatent les députés Christine Decodts (Renaisssance) et Stéphane Peu (NUPES) dans leur rapport d’information "sur l’évaluation de l’action de l’État dans ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis". Voici l’essentiel de ce rapport qui n’est pas encore publié et que ToutEduc a pu se procurer, en ce qui concerne l’enseignement scolaire.

Les deux élu.e.s dressent un tableau du département où "la part de l’enseignement privé est plus faible qu’au niveau national", où le niveau des élèves à l’entrée au CP est moins bon que dans le reste de la France métropolitaine mais "reste assez proche du niveau moyen", qu’il s’agisse de connaître le nom des lettres et le son qu’elles produisent ou d’écrire des nombres entiers, mais où on observe "un décrochage des élèves de CP dans des compétences complexes telles que la maîtrise du vocabulaire ou la résolution de problèmes mathématiques qui supposent une bonne maîtrise de la langue".

Au collège, on observe que les élèves de Seine-Saint-Denis "sont les moins bien classés de France métropolitaine, en français comme en mathématiques". Toutefois "la part des jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ou possédant au mieux le diplôme national du brevet, et n’étant pas inscrits dans un établissement d’enseignement tend à régresser en Seine-Saint-Denis, étant passée de 15,4 % à 10,8 % entre 2007 et 2019".

Les collèges de Seine-Saint-Denis ont l’IPS (indice de position sociale) le plus faible de France métropolitaine (92 contre une moyenne de 105). Le département "compte trois fois plus d’établissements en éducation prioritaire que la moyenne et la part d’élèves résidant dans des quartiers prioritaires de la ville est plus importante qu’au niveau national.

Il est difficile d’évaluer l’efficacité du dédoublement des classes en grande section de maternelle, en CP et en CE1, "compte tenu de son caractère très récent", mais "on ne constate pas de réduction des écarts entre les établissements en réseau d’éducation prioritaire et les autres établissements du département, sauf en mathématiques. Au collège, on note un accroissement des écarts en mathématiques et une réduction de ceux-ci en français. Enfin, la toute petite enfance, avant trois ans (...) n’est pas encore prise en compte par l’éducation prioritaire." Or c’est à 2 ans que se joue l’acquisition du langage parlé.

Les rapporteurs demandent que soit élaboré "en lien avec les élus, les organisations syndicales de l’enseignement en Seine-Saint-Denis, les organisations représentatives des parents d’élèves du département et les services de l’éducation nationale, un projet partagé pour une école plus forte en Seine-Saint-Denis". Il faudrait également prévoir "un système de formation rémunérée au profit des étudiants du département inscrits en L1 se destinant au métier d’enseignant", "pourvoir en priorité les postes vacants de personnels de santé et d’action sociale dans les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis", remettre au Parlement une étude ministérielle sur l’intégration de la Seine-Saint-Denis à l’académie de Paris, "augmenter le taux d’encadrement des collégiens de REP et de REP+", "lancer un plan d’urgence de recrutement d’accompagnants d’élèves en situation de handicap en Seine-Saint-Denis".

La CGT Educ’action a réagi à la publication de ce rapport : "Sans surprise, l’école apparaît comme le parent pauvre des politiques" et la fédération rappelle que l’Intersyndicale Éducation (CGT-FSU-SUD-CNT) réclame "un plan d’urgence massif à la hauteur des enjeux du 93". Elle dénonce "les grands absents de l’enquête" : l’état des classes surchargées, les personnels manquants, ce qui a "pour conséquence la perte d’une année de cours entre la maternelle et le lycée en raison des non-remplacements". Il faut, estime la CGT, "un plan d’urgence pour assurer l’égalité sur tout le territoire.”

Extrait de touteduc.fr du 01.12.23

 

Voir aussi :

Inégalités : l’Etat n’est « pas assez au rendez-vous » en Seine-Saint-Denis
Selon un rapport parlementaire, le département reste le territoire métropolitain le plus sous-doté notamment en matière de santé, justice et sécurité, cela malgré un plan d’action gouvernemental lancé en 2019.

[...] « Mettre le paquet sur l’éducation » [...]

Extrait de lemonde.fr du 01.12.23

Voir la sous-rubrique Inégalités territoriales : la Seine-Saint-Denis

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