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Parcoursup : la Cour des comptes épingle des « paramètres parfois contestables » de sélection
Dans un rapport qui doit être présenté jeudi à l’Assemblée nationale, les magistrats financiers demandent notamment l’anonymisation du lycée d’origine des candidats.
[...] Un « critère plus objectif »
Dans le viseur de la Cour, entre autres critères, celui du lycée d’origine. Jusqu’à 20 % des filières non sélectives les plus en tension l’ont utilisé en 2019, alors que le gouvernement en conteste la réalité. Les rapporteurs proposent, en guise d’alternative, d’anonymiser les lycées et d’introduire un « critère plus objectif » fondé sur l’écart de notations existant dans un établissement entre la moyenne au contrôle continu en terminale et les résultats obtenus au baccalauréat.
Alors que le gouvernement s’est toujours défendu d’introduire une sélection à l’université, le rapport met clairement en cause ce discours : « Le maintien de l’actuelle distinction entre filières sélectives [classes prépas, BTS, DUT…] et filières non sélectives [les licences classiques] atteint ses limites », peut-on lire dans sa conclusion. « En réalité, une formation devient sélective lorsque la demande des candidats est plus forte que la capacité d’accueil de la filière concernée », explique la Cour. Cela a été le cas, en 2019, de près de 20 % des formations dites non sélectives en tension, représentant près de 30 % des candidats admis, a-t-elle calculé. De tels chiffres n’avaient jamais été avancés jusqu’à présent. A l’inverse, une « proportion significative » des formations sélectives ont admis tous les candidats.