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Grâce à des options artistiques, sportives et de langues, le pari tenu de la mixité au collège REP Jean Moulin de Perpignan (Le Monde)

21 mars 2022

Au collège Jean-Moulin de Perpignan, le pari réussi de la mixité

REPORTAGE Dans cet établissement d’éducation prioritaire, 40 % des élèves sont inscrits sur dérogation, en raison des multiples options disponibles. Les classes sociales se mélangent ainsi de manière plutôt harmonieuse.

A l’entrée du collège Jean-Moulin de Perpignan, à côté de la loge du gardien, on trouve une drôle de petite pièce où s’entassent des étuis de toutes tailles. Des guitares, des violons, des flûtes, tous les instruments des élèves de classes à horaires aménagés musique (CHAM). Comme tous les mardis, à 13 h 30, ils se rendront en navette au conservatoire pour y suivre leurs cours de solfège, d’instrument ou de musique d’ensemble.

Le collège Jean-Moulin, qui accueille aussi des sections chinois, catalan, rugby et basket, n’est pas l’un de ces établissements bourgeois pour lesquels les familles s’inventent des passions artistiques qui leur éviteront un collège de secteur moins coté. Classé réseau d’éducation prioritaire (REP), il accueille aussi les enfants des quartiers mitoyens de Saint-Jacques et Saint-Mathieu, qui forment le « centre ancien » de Perpignan, où le taux de pauvreté atteint 55 %. L’établissement concentre entre ses murs des écarts de richesse importants, entre les enfants du quartier Saint-Jacques, une communauté gitane sédentarisée dans laquelle le taux de chômage atteint 85 %, et des enfants favorisés de Perpignan et alentour. Sur le collège, 37 % des parents d’élèves sont ouvriers ou inactifs, 27 % sont cadres ou enseignants.

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Entre les murs du collège Jean-Moulin, on ne parlera pas de cette mixité comme d’un « miracle », mais d’un long travail de reconquête. « Quand je suis arrivée il y a vingt-six ans, ce collège était au bord de la fermeture, se souvient Florence Comte-Doerler, la gardienne. L’établissement avait mauvaise réputation, il n’y avait que 200 élèves, contre plus de 700 aujourd’hui. L’ouverture des options, les CHAM, le rugby… Tout ça a fait revenir du monde. »

Aujourd’hui, 40 % des effectifs de l’établissement y sont inscrits « sur dérogation ». Les CHAM, comme les sections rugby et basket, drainent un public « plutôt CSP + », reconnaissent les enseignants. « Des élèves de bon niveau scolaire, qui vont générer une forte émulation en classe », résume Pierre Branchi, professeur de musique.

Période d’ajustement
Le temps est loin, pourtant, où l’on regroupait ces bons élèves dans les mêmes classes. « A une époque, les musiciens étaient d’un côté et les enfants du quartier de l’autre. Quand un élève se démarquait, on s’arrangeait pour l’exfiltrer vers les classes musique », se souvient Marie-Laurence Mestres, professeure de français en poste depuis vingt-deux ans dans l’établissement. « Les autres classes étaient marquées par une forte culture de l’échec, renchérit Terenci Vera, professeur de catalan à Jean-Moulin depuis 2001. Les élèves savaient que le niveau était mauvais et se sentaient condamnés. »

Extrait de lemonde.fr du 18.03.22

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