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Un dossier de Libération sur " l’école à l’heure de l’évaluation permanente"

4 septembre 2018

École Souriez, vous êtes évalués

12 millions d’élèves reprennent le chemin de la classe ce lundi : une rentrée que le ministre Jean-Michel Blanquer a placée sous le signe de l’évaluation, tant des élèves que des enseignants. Au risque de sombrer dans le culte de la performance ?
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Extrait de liberation.fr du 02.08.18 [Ecole. Souriez, vous êtes évalués

 

L’école à l’heure de l’évaluation permanente

Pièce de résistance de la réforme portée par le ministre de l’Education nationale, le contrôle généralisé des compétences n’est pas sans effets pervers.

L’école à l’heure de l’évaluation permanente
Douze millions d’élèves, de la maternelle au lycée, déboulent dans les classes ce lundi. « La rentrée doit être un moment de désir et de bonheur », a dit le ministre Jean-Michel Blanquer, mercredi lors de sa conférence de presse. Il en a profité pour lister tout ce qu’il avait annoncé depuis un an : le nouveau baccalauréat à l’horizon 2021 avec une classe de seconde remaniée dès cette rentrée, la rénovation de la voie professionnelle (qui reste encore bien floue), l’interdiction des portables dans les établissements (le texte ne change quasi rien dans la réalité), le déploiement de son dispositif « devoirs faits », ses chorales…
Il est évidemment revenu sur la mesure phare - et symbolique - du programme présidentiel : 12 élèves par classe en CP et CE1 en éducation prioritaire : « On dédouble deux fois plus de classes cette année. A cette rentrée, 190 000 élèves seront concernés par cette mesure de justice sociale, la plus importante que je connaisse. » Politiquement, c’est aussi un atout en or, permettant de clouer le bec à ceux l’accusant de mener une politique de droite.
« C’est la seule chose qui va dans le bon sens, dit froidement Francette Popineau, du principal syndicat du primaire (Snuipp-FSU). On voit aujourd’hui que la réforme s’essouffle faute de moyens suffisants et surtout, les dédoublements de CP et CE1 ne suffisent pas à camoufler ce qu’il est en train de faire à côté. » Soucieuse des projets en cours, elle a le verbe acéré : « Jean-Michel Blanquer opère une transformation profonde de l’école, un changement de paradigme. » Stéphane Crochet, de SE-Unsa n’est guère plus tendre : « Il a une vision très arrêtée de l’école, il l’assèche. A la fois conservateur sur la forme et libéral sur le fond. » Pour les représentants syndicaux, le ministre avance sur plusieurs tableaux : il annonce des mesures qui plaisent aux Français (la dictée quotidienne, l’interdiction du portable…) et « en même temps » pose des briques pour modifier en profondeur le système éducatif. Comme des morceaux de puzzle qui, mis bout à bout, dessineraient une école d’inspiration libérale. La pièce maîtresse serait ces évaluations nationales, instaurées à tous les étages.

Quel est l’objectif affiché ?
Le ministre de l’Education a décidé de multiplier les évaluations nationales, ces tests identiques permettant de mesurer le niveau de tous les élèves à un instant T. « Il doit y avoir une montée en puissance des évaluations, ce n’est pas pour le plaisir d’évaluer mais parce que c’est un levier de progrès incontestable », a défendu Blanquer mercredi. « Cela permettra de donner des outils aux enseignants pour adapter leur pédagogie au plus près des besoins des élèves, pour mieux agir en leur faveur » et arrêter ainsi de « toujours pousser la neige plus loin ». Il avait déjà enclenché son projet l’année dernière avec des évaluations à l’entrée du CP et de la 6e. Vitesse supérieure à cette rentrée : il y aura une deuxième évaluation en cours de CP (janvier ou février), ainsi qu’en début de CE1 et en seconde. Lors de la conférence de presse, le ministre a laissé entendre qu’il n’était pas exclu d’en intercaler d’autres dans le futur.

Extrait de liberation.fr du 02.09.18 : Souriez, vous êtes filmés ! L’école à l’heure de l’évaluation permanente

 

En Angleterre, « la majeure partie du temps sert à préparer les élèves aux évaluations »

Généraliser les évaluations a politisé la gestion des établissements et aggravé les inégalités outre-Manche, prévient Stephen Ball, spécialiste de l’éducation.

Extrait de liberation.fr du 02.09.18 : En Angleterre, « la majeure partie du temps sert à préparer les élèves aux évaluations »

 

Rentrée scolaire. A Strasbourg, « c’est un retour en arrière »

Au collège [REP+] Erasme, lors de la prérentrée, les profs ont dit leur crainte d’une priorité donnée à la compétition.

Extrait de liberation.fr du 02.09.18 : Rentrée scolaire
A Strasbourg, « c’est un retour en arrière »

 

A Dreux, les CP dédoublés bien accueillis

La mesure aide les élèves, se félicitent les enseignants, dont certains évoquent toutefois une pression particulière.

[...] Pour la réussite des élèves, ceux de Michelet [REP+] se disent même prêts à encaisser la pression psychologique liée au dédoublement : « On ressent une sorte de stress au quotidien de devoir prouver que ce dispositif est le bon », confie Stéphane Cherreau, enseignant en CP. Le ministère de l’Education a en effet annoncé qu’il s’en assurerait.

Extrait de liberation.fr du 02.09.18 : A Dreux, les CP dédoublés bien accueillis

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