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En fin de troisième, la maîtrise des compétences numériques est très inférieure en REP+ (Depp)

20 novembre 2023

En fin de troisième, près de deux élèves sur trois ont une maîtrise satisfaisante des compétences numériques
Note d’information Depp, n° 23.45 – Novembre 2023

En mai 2022, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) a mesuré pour la première fois la maîtrise des compétences numériques des élèves en fin de collège. Cette nouvelle évaluation permet de distinguer différents niveaux de performance. Près de deux élèves sur trois (63,5 %) ont une maîtrise satisfaisante des compétences numériques leur permettant d’utiliser les outils numériques de façon raisonnée, sécurisée et écoresponsable. À l’opposé, 15 % des élèves n’ont qu’une appréhension limitée de ces compétences. Les élèves des collèges les moins favorisés obtiennent des scores plus faibles que ceux issus des collèges les plus favorisés et les performances des filles sont comparables à celles des garçons.

[...] Des performances contrastées selon le secteur de scolarisation
Les élèves accueillis dans les établissements publics hors éducation prioritaire ont un score moyen de 252 æfigure 5. Avec un score moyen de 218, les élèves scolarisés en REP+ ont des résultats très inférieurs : 11 points de moins que les élèves accueillis dans des établissements REP et 34 points de moins que ceux accueillis dans des établissements publics hors éducation prioritaire. Les élèves relevant des établissements privés sous contrat ont, quant à eux, un score moyen de 10 points supérieur à ceux inscrits dans des établissements publics hors éducation prioritaire. Toutefois, les différences observées entre le public hors EP et le privé sont à relativiser en raison de la structure sociale plus favorisée en moyenne dans le privé.
Les élèves des établissements privés sous contrat et ceux des établissements publics hors éducation prioritaire ont des résultats moins dispersés (écart-type respectivement de 45 et 49) que ceux des établissements publics en éducation prioritaire (écart-type de 52).
32,5 % des élèves des établissements de REP+ sont représentés dans les groupes < 1 et 1 contre 13,9 % des élèves des établissements publics hors éducation prioritaire et 7,4 % des élèves des établissements privés sous contrat.

Des écarts importants selon le profil social
Prendre la mesure de l’évolution des inégalités socio-scolaires dans les différentes disciplines fait partie des finalités des enquêtes menées par la DEPP. Pour ce faire, elle a mis au point un indice de position sociale. Il permet d’étudier l’évolution des performances des élèves selon le niveau social des établissements accueillant des élèves
de troisième (voir « Pour en savoir plus » – Bibliographie). Pour l’échantillon concerné, la moyenne de cet indice a été calculée pour chaque établissement évalué.
Quatre groupes égaux ont ensuite été constitués, des établissements accueillant les élèves les moins favorisés (premier quart) à ceux accueillant les élèves les plus favorisés (quatrième quart) æfigure 6.
Les différences de niveaux restent très marquées par l’origine sociale des élèves,
le score moyen progressant à mesure que le niveau social augmente : de 234 pour les élèves des établissements du premier quart à 263 pour les élèves des établissements du dernier quart. La moitié des élèves des collèges les moins favorisés ont une maîtrise élémentaire de l’outil numérique (inférieure au groupe 3) contre moins de 30 % des élèves des collèges les plus favorisés.
Ce lien entre le niveau de maîtrise des compétences numériques et le milieu social dans lequel évoluent les élèves rejoint les résultats observés lors de l’enquête ICILS 2018 auprès d’élèves de quatrième.
Ceux-ci pointaient en effet des écarts de score importants selon le profil social des élèves dans le domaine de la littératie numérique et, plus encore, dans celui de la pensée informatique.

Extrait de education.gouv.fr de novembre 2023

 

Note du QZ : Sans faire d’amalgame entre les indispensables compétences numériques et les méfaits de l’usage excessif des écrans, relevons la mise en cause de ces derniers par Gabriel Attal à la fin de son entretien récent sur les évaluations nationales :

"Dans son entretien au Parisien, Gabriel Attal met en avant les remontées de professeurs en CP qui lui « font régulièrement part des difficultés d’attention des élèves, ou de leur fatigue ». « On peut corréler cela à l’usage des écrans », assure-t-il. Pour lui, cette exposition a aussi « un impact sur l’apprentissage du langage et de la lecture », alors que les chercheurs peinent à s’accorder sur ce plan.

« [Pour] éviter une catastrophe sanitaire et éducative liée à la place des écrans, notamment dans les premiers âges de la vie, [l’éducation nationale] doit proposer des alternatives aux familles », estime Gabriel Attal. Il souhaite une généralisation « des soirées d’échanges et de conseils aux parents » déjà organisées par certaines écoles, ou le prêt « d’ouvrages d’éveil à la lecture » quand les familles « n’en ont pas ». "

Extrait de lemonde.fr du 14.11.23

Par ailleurs, dans une enquête intitulée "Les alarmants progrès de l’IA, nouvelle arme pour la désinformation", Le Figaro du 20.11.23 rappelle que le MEN a déclaré récemment vouloir doubler le nombre d’heures consacrées à l’EMI.

Extrait de lefigaro.fr du 20.11.23

 

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