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Continuité pédagogique. "Les fermetures d’écoles à l’épreuve de la fracture sociale". Le risque de décrochage, particulièrement en lycée professionnel (Politis)

20 mars 2020

Les fermetures d’écoles à l’épreuve de la fracture sociale
Si la fermeture des écoles est approuvée par les acteurs de l’enseignement, cette disposition met également en lumière les fractures au sein du système scolaire, déjà affaibli par une année éprouvante.

Cette crise révèle beaucoup de choses. » Rodrigo Arenas pourrait parler de l’économie mondiale ou des liens entre l’épidémie et le réchauffement climatique. Mais le co-président de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) précise, dans la foulée : « Le coronavirus révèle et accentue les inégalités sociales et scolaires. » Depuis ce lundi 16 mars, 13 millions d’élèves ou d’étudiants sont censés poursuivre leur cursus depuis chez eux grâce au CNED mais aussi grâce aux environnements numériques de travail (ENT), plateformes d’échange entre équipe pédagogique et élèves déjà bien établies dans l’enseignement secondaire. Après nombre d’ordres et contre-ordres depuis jeudi soir, les chefs d’établissement ont été chargés d’organiser la continuité de l’enseignement. Et surtout, penser l’accompagnement des plus précaires, premiers touchés par la fermeture des écoles.

« Les cours sont en ligne, mais encore faut-il que de l’autre côté on ait des élèves qui soient équipés d’ordinateurs, d’une connexion, qu’ils aient la possibilité éventuellement d’imprimer, s’inquiète Remy Reynaud, co-secrétaire départemental de la CGT Educ’action dans les Bouches-du-Rhône et professeur de sciences économiques et sociales. Plus on a affaire à des personnes précaires, plus on va avoir des difficultés à ce qu’il y ait une connexion internet. » Jeanne Robert, enseignante de lettres classiques au collège Versailles de Marseille complète : « Je trouve ça malhonnête, alors qu’on travaille au milieu de la fracture numérique, de dire : "Je mets tout sur internet ". Mes élèves, quand je leur dis de chercher quelque chose sur le web, ils cherchent sur leur téléphone, vont au CDI ou dans une bibliothèque mais très peu ont un ordinateur. Il y a une tablette qui a été donnée par le département, mais beaucoup l’ont redonné pour révision. »

« Les familles concernées doivent se faire connaître auprès de leur directeur d’école ou chef d’établissement afin de bénéficier, lorsque cela est possible d’un prêt de matériel, le cas échéant en lien avec la collectivité de rattachement », répond-on au ministère. Selon ce dernier, le nombre d’élèves n’étant pas équipé s’élève à 5%. Si le chiffre est contesté, il peut également cacher une autre réalité. « Le problème, n’est pas simplement l’accès à l’équipement, c’est l’usage qui en est fait selon le capital culturel. La manière d’utiliser les outils est un facteur d’inégalités au même titre que la manière dont on fait les devoirs », explique Rodrigo Arenas. S’ajoute à cela le problème du nombre d’appareils selon les familles, lui aussi dépendant des inégalités sociales.

Le risque du décrochage scolaire [...]

Extrait de politis.fr de mars 2020

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