L’exclusion scolaire par l’apprentissage à 14 ans : un échec

5 octobre 2006

Extrait de « L’Expresso », du 05.10.06 : Apprentissage à 14 ans : ça ne marche pas

Ouest France souligne l’échec de l’apprentissage à 14 ans. En Bretagne une seule classe d’apprentis a été crée dans un lycée privé. Au lieu des 15 000 apprentis annoncés, on en compterait que 2 000 tous installés en Alsace. Les 21 autres régions, où la gauche est majoritaire, se sont abstenues. Ce sont elles qui pilotent la formation professionnelle.

Extrait de « Ouest-France », le 04.10.06 : Apprentissage à 14 ans : ça ne prend pas

Où sont les nouveaux apprentis junior, inventés par le gouvernement en pleine crise des banlieues ? Pas dans l’Ouest, en tout cas.

Des nouvelles classes d’apprentis de 14 ans ! Ce fut l’annonce choc de Dominique de Villepin, le 7 novembre 2005, sur TF1, en pleine crise des banlieues. Dans la foulée, le ministre de l’Éducation Gilles de Robien promettait « au moins 15 000 apprentis junior » dès la rentrée 2006.

On est loin du compte. En Bretagne, Pays-de-la-Loire et Basse-Normandie, les rectorats concèdent qu’une seule classe a été créée, dans un lycée privé du Morbihan ! Au ministère, un conseiller arrondit le chiffre à 2000 apprentis junior dans l’Hexagone. Notamment en Alsace, la seule Région de droite. Les autres bloquent les subventions. « La formation professionnelle est de la compétence des Régions, on ne peut rien y faire », soupire-t-on au ministère.

Effet d’annonce

Mais le frein n’est pas seulement politique. Les enseignants de lycées professionnels rechignent. Certains responsables de centres de formation des apprentis (CFA) aussi : « À partir du moment où l’apprenti est payé 20 % du smic, les employeurs risquent de demander un certain rendement au jeune de 14 ans », déplore un directeur de CFA breton. « Pour un apprentissage réussi, il faut travailler sur le parcours du jeune, bien identifier ses aptitudes, ses souhaits. Ce n’est pas simple à 16 ans, encore moins à 14 ans », ajoute un de ses collègues de la Sarthe.

Surtout, beaucoup de formateurs reprochent au gouvernement d’avoir cédé au goût de l’effet d’annonce, au mépris de l’existant. C’est-à-dire des classes préparatoires à l’apprentissage (CPA), créées voilà dix ans pour des ados de 15 ans. Ces pré-apprentis, issus de classes de 5e et 4e, partagent leur temps entre les cours et les stages non rémunérés, dans plusieurs entreprises, en attendant un premier contrat, à 16 ans.

Depuis la rentrée, cette « ancienne » formule continue de fonctionner, pour 10 000 jeunes. Au ministère, on évoque maintenant une « transition d’un an » vers l’apprentissage junior.

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