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B* Décloisonner la classe en constituant des groupes homogènes multi-âges, ponctuels et évolutifs, à la maternelle REP+ Saint-Charles de Marseille 03 (CNR)

5 février

MEG - Une école ouverte pour penser la différenciation autrement
Projets innovants CNR Notre école, faisons la ensemble

Ecole maternelle [REP+] Saint-Charles Marseille 03
Circonscription d’inspection du 1er degré de Marseille St Charles
Adresse complète 49 rue Lucien Rolmer
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Nb élèves bénéficiaires du projet 106

Date de début du projet 1 janvier 2023 à 00:00

DESCRIPTIF DU PROJET

Objectifs

Parce que notre projet prévoit de travailler sur les savoirs fondamentaux, dans le cadre d’un
dispositif original, en intégrant des prolongements hors les murs associant les parents d’élèves et l’Association de quartier Les Minots de Saint Charles, nous entendons œuvrer pour la réussite des élèves, le bien-être et la réduction des inégalités

1. Réussite et excellence
Le projet numération en décloisonnement de toutes les classes, mené depuis 2016, est chaque année mis en valeur par les résultats des évaluations début CP.
Presque tous les élèves de la maternelle Saint Charles continuent leur scolarité à l’école
d’application Saint Charles 1. Par ailleurs, le quartier du Racati, périmètre de la carte scolaire du groupe Saint Charles, connaît de très faibles mouvements de population. Le nombre deradiations (déménagements) et le nombre d’inscriptions en cours de cursus (emménagements) dépassent rarement les quelques unités chaque année. Aussi peut-on raisonnablement considérer que les résultats des évaluations début CP de l’école élémentaire sont représentatifs du travail mené à l’école maternelle saint Charles.
Les tâches proposées dans le cadre du jeu mathématique sont classiques et on les retrouve,
isolément, dans la plupart des démarches pédagogiques. En revanche, son aspect global, qui débute avant même la correspondance terme à terme et qui peut aller jusqu’à des problèmes de numération au-delà de la quantité 10, en fait un outil original. Mais la véritable innovation porteuse de cette réussite est le dispositif de déconstruction des classes pour la constitution de groupes homogènes multi-âges, ponctuels et évolutifs, qui nous permet de mettre en œuvre une différenciation fine et adaptée à chaque élève.
C’est dans ce même esprit que nous avons imaginé le projet en français sur la compréhension des histoires entendues et le festival des sciences : ouvrir les portes des classes, déconstruire le cadre dogmatique classe-élèves-enseignant-niveau et engager chaque élève sur le chemin de la réussite en s’attachant à ses acquis pour le faire progresser.
La volonté de rejoindre le projet AMPIRIC de l’Université d’Aix-Marseille avec le projet
mathématique ouvre la perspective, pour l’équipe enseignante, de viser l’excellence et de quantifier de façon irréfutable l’impact de notre dispositif.

2. Le bien-être des élèves et des parents
Le décloisonnement à l’occasion des 3 projets fondateurs (mathématiques, français et sciences) transforme l’école en un espace unique, partagé, collectif. Les élèves sortent de leur classe, s’approprient tous les espaces de l’école, ils connaissent tous les enseignants de l’école, ils ont des séances d’apprentissages avec chacun d’entre eux. Mais parce que ces projets sont rythmés selon un calendrier précis, les élèves restent néanmoins attachés à leurs repères dans leur classe avec leur enseignant. Il ne s’agit évidemment pas de déconstruire les repères des élèves. Mais cette école aux portes ouvertes crée un sentiment de confiance dans un espace maîtrisé.
En se plaçant du point de vue des enseignants, le dispositif de décloisonnement crée une cohésion, un collectif. En permettant à chaque enseignant de connaître chaque élève de l’école, les difficultés rencontrés avec un élève font l’objet d’une régulation largement facilitée et elles sont considérées de façon globale dans un esprit de solidarité. Un enseignant en difficulté avec un élève devient une préoccupation d’équipe. C’est la première condition pour une prise en charge sereine.
Notre projet prévoit l’invitation des parents aux différentes manifestations qui seront organisées sur le temps scolaire (ateliers scientifiques, contes, théâtre...). Cela a pour objectif, outre la sensibilisation à l’éveil scientifique et culturel de leur enfant, d’ouvrir encore davantage l’école.
Cette ouverture doit permettre, comme cela nous le montre déjà avec l’accueil des parents en classe, de renforcer les liens de confiance et de respect mutuels. Inviter les parents dans les bâtiments et valoriser cette présence doit contribuer au bien-être des parents face à l’école.

3. La réduction des inégalités
Les prolongements imaginés se dérouleront en partie hors les murs et hors temps scolaire, grâce à notre partenariat avec l’association Les Minots de Saint Charles, ancienne APE de l’école devenue association référence dans le quartier. En invitant les intervenants déjà rencontrés dans le cadre scolaire, nous voulons assurer une continuité entre les différents temps de l’enfant.
Par ces propositions scientifiques et culturelles répétées et accompagnées, nous espérons susciter chez les parents la découverte puis l’envie de s’engager dans une démarche personnelle de fréquentation des lieux culturels. Aucun discours ne sera plus puissant qu’un parent voyant son enfant s’émerveiller durant une représentation théâtrale.
Nous comptons ainsi œuvrer à la réduction des inégalités en luttant contre l’assignation territoriale et en multipliant les occasions d’ouverture culturelle avec les familles

Lutter contre les difficultés scolaires ;L’apprentissage des fondamentaux (plan maths et français) ;Lien école-famille Education artistique et culturelle Activité physique et sportive

Idées initiales

Notre plan d’action, ses priorités
1/ Deux projets innovants que nous menons depuis plusieurs années à l’origine
de notre démarche

1.1 L’accueil des parents en classe
Depuis plusieurs années nous accueillons les parents d’élèves à un temps d’observation en classe.
Les parents s’inscrivent, selon leurs disponibilités, pour assister à la classe durant une demi-journée.
Toutes les classes participent. Chaque année, environ la moitié des parents de chaque classe se porte volontaire.
Notre objectif : renforcer le lien de confiance entre l’école et la famille
Mais les objectifs sous-jacents sont nombreux :
 faire découvrir la spécificité et les enjeux de l’école maternelle en termes d’apprentissages
 mais aussi faire comprendre certaines difficultés organisationnelles,
 montrer aux parents ce dont leur enfant est capable, en termes d’autonomie, de socialisation, de respect de la parole de l’adulte.
Ces séances d’observation peuvent aussi être le point de départ d’échanges avec les parents autour de sujets comme le rythme de l’enfant, le sommeil et l’alimentation, l’autorité.
Les parents sont presque systématiquement surpris par ce qu’ils auront pu observer : surpris par tout ce qui peut se passer dans une classe, en termes de richesse d’activités proposées et d’échanges entre enfants, surpris par la posture de l’enseignant et surpris par les capacités de leur enfant.

1.2 Un dispositif en décloisonnement total pour travailler la numération
En 2016, l’équipe pédagogique a eu l’opportunité de travailler avec Pierre Eysseric, formateur à l’INSPE, dans le cadre d’un chantier mathématiques , autour de la compétence construction du nombre . Très vite, l’équipe a décidé de mettre en place les séances construites avec un dispositif de décloisonnement total des classes.
L’objectif : la réussite de tous les élèves en numération
Les principes innovants retenus pour ce décloisonnement :
 participation des 5 classes de l’école de PS à GS, soit une centaine d’élèves (pas les TPS)
 ce projet mathématique se déroule toute l’année et chaque semaine, durant un créneau de 1 heure
 constitution de petits groupes (4-7 élèves) homogènes et multi-âges, soit une vingtaine de groupes. Ces groupes permettent de constituer des classes temporaires durant 1 heure, le temps de l’activité.
 le conseil des maîtres se réunit toutes les 2 semaines pour faire le point sur les réalisations de chaque élève et ainsi proposer, ou non, une tâche d’une difficulté immédiatement supérieure. Les évaluations individuelles, fondées sur l’observation, permettent ainsi de constituer de nouveaux groupes pour la quinzaine suivante.
 Les enseignants et les Atsem changent également de local classe toutes les 2 séances. Ainsi, par exemple, un enseignant de grande section peut être dans la classe de moyenne section et travailler avec des élèves de 3, 4 ou 5 ans sur les quantités 3 et 5.
Création d’un support pédagogique original :
 jeu mathématique de manipulation, fabriqué à l’école, qui permet de travailler les quantités 3, 5 et 10 à travers une douzaine de tâches de complexité croissante. Cette déclinaison permet d’avoir une approche extrêmement fine de ce qui peut être proposé à chaque élève.

2/ Un bilan très positif

2.1 Bilan de l’accueil des parents en classe
Nous sommes convaincus que le dispositif d’accueil des parents en classe contribue à la sérénité des relations école-famille car il instaure un climat de confiance : l’école n’est plus un bâtiment fermé, où les parents restent cantonnés au rôle d’accompagnateur jusqu’à la porte de la classe. La classe est ouverte, le parent y a sa place et il a pu observer les conditions dans lesquels son enfant est accueilli et l’environnement propice aux apprentissages qui lui est proposé. Les relations entre le parent et l’enseignant sont également très souvent modifiées : le contact se révèle plus simple, plus confiant après les séances d’observation.

2.2 Bilan du projet mathématiques en décloisonnement total
Les évaluations effectuées à l’entrée au CP par les collègues de l’école d’application Saint Charles 1 sont formelles chaque année : les résultats sont très bons.
Nous constatons au fil des trois années de la scolarité en maternelle que tous les élèves progressent, bien au-delà de ce que nous pouvions obtenir avant la mise en place de ce projet mathématiques.
Mais cette réussite s’accompagne d’autres effets très positifs :
 le principe de déconstruction des classes une fois par semaine durant un créneau crée un
phénomène d’attente chez les élèves : ils sont impatients et enthousiastes
 le principe de rotation des classes et des enseignants brouille le sentiment d’échec chez l’élève fragile et la progression de tous, sans exception, favorise la confiance en soi
 l’ouverture des espaces et le brassage des enseignants et des élèves transforme l’école en un lieu unique où tous se connaissent : chaque enseignant connaît tous les élèves de l’école et chaque élève s’approprie tous les espaces de l’école et chaque enseignant devient un adulte reconnu. Cela contribue indéniablement au maintien d’un climat scolaire serein.

3/ Aller plus loin
Notre école faisons-la ensemble nous permettrait de déployer ces deux dispositifs qui ont
montré leur impact pour aller plus loin :
– Appliquer le principe d’une différenciation extrêmement fine, rendue possible par le
dispositif du décloisonnement total des classes de l’école, pour aborder deux champs
essentiels des savoirs fondamentaux : en français la compétence de Compréhension des
histoires entendues et en science la démarche d’investigation à travers les compétences
fondamentales de savoir observer, explorer, expérimenter, manipuler.
– Intensifier l’intégration et l’implication des parents d’élèves en poursuivant l’ouverture de
l’école et en imaginant des prolongements hors les murs et hors temps scolaire des
compétences travaillées en classe et des objectifs poursuivis.
Objectif : sécuriser les parcours des élèves

3.1 Français : compétence compréhension des histoires entendues
Comme pour le projet en numération, cette compétence est travaillée en dispositif de
décloisonnement total, chaque semaine, durant un créneau de 1 heure. Ce créneau est positionné pendant le jour de décharge de la directrice afin qu’un groupe supplémentaire puisse être constitué.
Cette compétence a été choisie car elle est massivement échouée lors des évaluations début CP. Par ailleurs, la différenciation menée en classe s’avère bien souvent inefficace sur ce travail en particulier car elle s’appuie sur une histoire dont le vocabulaire, la syntaxe et la construction sont d’emblée inaccessibles pour les élèves les plus fragiles. Il nous a donc semblé pertinent de créer ponctuellement des groupes multi-âges homogènes afin de proposer à chacun un support adapté.
Les groupes sont évolutifs.
Les prolongements imaginés, sur cette même compétence :
 l’invitation de conteurs
 sorties au théâtre
 installation d’une médiathèque à l’école pour des séances de cinéma / films d’animation
 co-gestion de la bibliothèque de l’association Les Minots de Saint Charles, avec prêt de livres. voir projet en PJ
Plan d’action
Les parents d’élèves seront invités à assister aux représentations (contes, théâtre, cinéma)
sur temps scolaire (cela nécessitera certainement de doubler le nombre de représentations).
Une attention particulière sera portée aux familles en situation de grande précarité. Inviter
les parents à un spectacle de théâtre avec leur enfant à l’école, dans un espace qui leur est
familier, rencontrera une plus grande adhésion qu’une simple proposition de sortie le weekend. En revanche, cela peut susciter de l’intérêt et être le point de départ d’une démarche personnelle.
– Les prolongements imaginés auront une deuxième vie hors les murs et hors temps
scolaire.
Objectif : prendre en compte le temps global de l’enfant grâce au partenariat avec
l’association Les Minots de Saint Charles, dont le local, situé dans la rue de notre école,
vient d’être agrandi et a reçu l’agrément ERP : l’idée est que les intervenants culturels invités à l’école interviennent également les mercredis, samedis ou pendant les vacances scolaires à l’invitation conjointe de l’école et de l’Association des Minots. L’idée est que ces
manifestations hors temps scolaires prennent racine au sein de l’école, afin de s’assurer
d’une forme de cohérence et de continuité. L’objectif est de créer un cercle vertueux pour
amener petit à petit les familles à découvrir le monde culturel et à s’intéresser à ce que peut
proposer le territoire (la bibliothèque de l’Alcazar par exemple, accessible en 10 minutes à
pied seulement, propose des ateliers contes / lecture pour les plus petits et rares sont les
familles de notre école qui y participent)

3.2 Sciences : la démarche d’investigation à travers les compétences de savoir observer,
explorer, expérimenter, manipuler
Le constat est assez sévère sur la pratique des sciences à l’école maternelle. C’est une discipline qui demande du temps et du matériel et qui peut sembler secondaire dans les quartiers Éducation Prioritaire où les questions du langage et de la socialisation sont prégnantes. Cependant, il est essentiel de développer chez les élèves la curiosité, le goût de la découverte, l’envie d’expérimenter, le plaisir de chercher et l’émerveillement de commencer à comprendre comment notre monde existe et évolue.
L’équipe pédagogique a imaginé mettre en place un Festival des Sciences :
 durant une semaine (durée à préciser) tous les espaces de l’école (classes, dortoirs, salle d’accueil, cour) seront transformés en laboratoires : matériaux, optique, magnétisme, le vivant, les sens, les objets numériques
 les 120 élèves de l’école seront constitués en équipes de 4, chargées d’effectuer un parcours sur la semaine École maternelle
 des parents d’élèves seront sollicités pour nous assister dans l’animation des stands
scientifiques
 observer, explorer, manipuler, expérimenter seront les tâches des élèves au travers de la trentaine d’ateliers qui ont été élaborés par les enseignants.
Les prolongements imaginés
– À la découverte de notre territoire ; randonnées, eco-forêt
– Interventions des Petits Débrouillards (association nationale agréée) et autres associations
reconnues assurant des interventions scientifiques à destination des jeunes enfants.
Ces prolongements permettront d’aborder le thème de l’Education au Développement Durable.
Comme dans le cadre des prolongements du projet compréhension, l’originalité est double :
– Les parents seront invités lors des randonnées par exemple, non pas comme parents
accompagnateurs car nous en avons besoin mais comme invités, comme leur enfant, à
venir découvrir de nouveaux espaces.
– Les Petits Débrouillards pourraient intervenir, dans un deuxième temps, hors temps scolaire dans les locaux des Minots de Saint Charles. La communication aux parents d’élèves sera aussi portée par l’école et nous l’espérons, relayée par les enfants qui auront déjà connu les ateliers à l’école. Nous pouvons également nous associer au projet Marseille en grand de l’école d’application Saint Charles 1 qui porte, avec les Minots de Saint Charles, un projet de jardins partagés (jardin pédagogique de l’école, hors temps scolaire avec les familles du quartier qui ont leur enfant scolarisé.

3.3 Projet en numération : l’arrivée des experts
Menée depuis 2016, la mise en œuvre du projet mathématiques est bien rodée par l’équipe
enseignante, mais un besoin de renouvellement du support se fait sentir et certains freins pour certains élèves pourraient être levés en travaillant davantage sur la manipulation.
Projet AMPIRIC - AMU
Les résultats aux évaluations début CP montrent indéniablement l’impact de notre projet. Mais nous souhaitons aller plus loin. Nous allons répondre à l’appel à projet de recherche collaborative du projet AMPIRIC de l’Université Aix-Marseille pour un travail de coopération recherche-terrain. Ce peut être l’occasion de franchir une nouvelle étape dans notre démarche, quantifier très précisément l’impact de notre projet, et bénéficier d’une expertise universitaire.
Les premiers échanges avec M. Pascal TERRIEN, professeur des universités, directeur de SFERE Provence et responsable de l’Action 2 Coopération Recherche-Terrain au sein d’AMPIRIC, sont très prometteurs : le projet que nous menons en mathématiques peut être le terrain d’un travail de recherche et il s’inscrit complètement dans les critères retenus. Une première rencontre est programmée en avril 2023 pour dresser un premier état des lieux des pistes de recherches possibles.
L’idée centrale est de comprendre quels sont les facteurs intrinsèques et extrinsèques de la réussite de ce dispositif afin d’en dégager les critères de transférabilité. Puis à l’automne/hiver 2023, le projet de recherche sera co-construit avec les chercheurs, pour un dépôt de projet début 2024. voir projet en PJ

Type de prestation demandée dans le cadre de CNR - - - - Personnel EN -

Extrait de cnr-nefle.gogocarto.fr du 01.01.23

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