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- Ce que la crise enseigne (Patrick Rayou) - Prendre en compte en distanciel et en présentiel les émotions de l’enseignant et de l’apprenant : intervention de deux psychologues (ToutEduc)

8 juillet 2020

 

Patrick Rayou : Ce que la crise enseigne
« La désynchronisation entre l’action de l’enseignant et celle des élèves a produit une perte de repères pour les acteurs , sans formation spécifique aux outils et usages numériques », estime Patrick Rayou, interrogé par ECA Actualités, la revue du secrétariat général de l’enseignement catholique. « D’un travail donné en masse au départ, nombre d’enseignants ont ensuite réduit la voilure à des apprentissages plus qualitatifs et individualisés. Certains sont passés d’une centration sur les gestes d’enseignement à une focalisation sur les processus d’apprentissage de leurs éèves à distance ». Pour P Rayou la crise sanitaire a déplacé l’enseignement. « Si cette attention individuelle est assez substantielle à l’enseignement catholique », dit-il, « c’est un vrai déplacement dans l’enseignement républicain ».

Extrait de cafepedgogiue.net du 07.07.20

Réactiver la motivation des apprenants en identifiant d’abord leurs "sources de plaisir" (S. Bour, I. Pescay, Carif-Oref Occitanie)

Les émotions, du formateur et de l’apprenant, l’apprendre à apprendre, les savoir-être, la pédagogie innovante et l’accompagnement : tels sont les cinq éléments clés sur lesquels il convient de travailler pour mobiliser la motivation des apprenants dans le contexte actuel, selon deux formatrices, Sophie Bour et Isabelle Pescay, respectivement psychologue et psychothérapeute pour la première, et ingénieure en développement de compétences pour la seconde.

Elles intervenaient, jeudi 25 juin 2020, dans le cadre d’une formation organisée en visio-conférence par le Carif-Oref Occitanie, sur le thème "Activer, réactiver la motivation des apprenants dans le contexte actuel (situation distancielle, crise sanitaire, isolement)". Les deux intervenantes ont notamment donné des pistes qui doivent permettre de susciter les "motivations intrinsèques" des apprenants : celles qui sont "spontanées, profondes et durables", celles qui font que l’on "prend plaisir" et "donnent de l’énergie, peu importe le résultat", alors qu’à l’inverse les motivations dites "extrinsèques", suscitées "par la carotte et le bâton" et "un objectif derrière" comme un salaire ou des conditions de vie, sont des motivations qui "prennent de l’énergie", nécessitent de l’encouragement et de la reconnaissance. Pour les deux formatrices, il est en effet important d’identifier les intrinsèques car ce sont celles qui "déclenchent de la durabilité", impératif auquel doit d’être associé également un travail sur "quatre grandes forces en présence" : la relation à soi (confiance en soi, connaissance de soi, croyances), la relation au formateur, à l’apprentissage et au savoir, l’environnement dont le contexte de crise a révélé l’importance (durant le confinement, il a par exemple fallu se confronter à des problématiques d’équipement ou encore d’ambiance puisque la formation est "rentrée dans la vie privée"), et enfin le projet et les objectifs.

Susciter l’envie d’apprendre, c’est d’abord, expliquent les formatrices, tenir compte du fait que l’on apprend tout au long de la vie, en formation mais aussi à l’extérieur, dans le cadre des échanges avec notre famille, nos amis, dans une association, etc., et que "notre manière d’apprendre conditionne la façon dont on fonctionne". En préalable, le formateur doit donc adapter ses "modèles mentaux pour s’adapter à de nouvelles expériences (les acquis de l’apprenant)", expliquent les formatrices.

Identifier les "sources de plaisir" de chaque apprenant

C’est prendre en compte, par exemple, le fait qu’une personne pourra avoir besoin de calme pour apprendre, et qu’elle puisse, à ce titre, ne pas avoir les mêmes résultats si des évaluations se passent en groupe plutôt qu’individuellement. Ou encore prendre en compte le fait qu’une personne peut avoir besoin de musique pour apprendre. S’adapter au fonctionnement de celle-ci c’est, par exemple, introduire l’écoute de musique à l’ouverture de la formation, s’en servir comme outil pédagogique ou encore mettre du rythme dans celle-ci, afin que la musique devienne un "énergiseur pour mettre en mouvement".

[...] Mixité distanciel-présentiel : penser synchrone et asynchrone et inviduel et collectif

Concernant l’innovation pédagogique, après la mise en place de l’individualisation des apprentissages via l’outil numérique durant le confinement, les intervenantes invitent, alors que le déconfinement autorise désormais une mixité distanciel-présentiel, d’abord "à reposer un cadre et des règles". Et sur ce plan, elles estiment important de "penser synchrone et asynchrone" mais aussi "individuel et collectif".

Enfin, concernant les émotions, les formatrices ont mis l’accent sur la nécessité, d’une part de respecter les émotions, les siennes comme celles des apprenants, et d’autre part, de ne pas obligatoirement chercher à solliciter l’expression de celles-ci chez les apprenants en cas de "résistance". Cette démarche aura plutôt l’effet inverse chez la personne, qui aura "tendance à se réfugier en elle-même, se bloquer". Pallier cette situation passe notamment, précisent-elles, par l’acception de cette attitude et par des mises en situation dans des contextes différents. Les deux intervenantes ont aussi donné des conseils pour sortir du syndrome dit de la cabane ou de l’escargot, c’est-à-dire de la peur de sortir de son lieu d’enfermement, syndrome qui, certes "éphémère", touche encore un certain nombre de personnes à l’issue du confinement. Outre conseiller d’ajouter progressivement de temps de sorties jusqu’à parvenir à des sorties quotidiennes, les formatrices invitent à relativiser et rationaliser ses peurs et à en parler à ses proches ou à un psychologue.

Extrait de touteduc.fr du 30.06.20

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