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B* Des classes partenaires pour multiplier les interactions entre élèves et mutualiser les compétences des enseignants à la maternelle REP Danièle Casanova de Plaisir (Journée Innovation 2017)

26 janvier 2017

Classes partenaires à l’école maternelle Danièle Casanova de Plaisir 2017E

Ecole maternelle Danièle Casanova
01 RUE ROBESPIERRE , 78370 PLAISIR
Site :
http://www.ien-plaisir.ac-versailles.fr/spip.php?article712

Auteur : BROSSARD
Mél : 0780726r@ac-versailles.fr

Être « classes partenaires », c’est mutualiser les compétences et savoir-faire des enseignantes, mais surtout ouvrir l’espace et le contenu des deux classes aux élèves et leur permettre de multiplier les rencontres avec des activités complémentaires (soit parce qu’elles sont proposées sous forme différentes pour travailler une même compétence, soit parce qu’elles abordent des compétences qui ne sont pas proposées dans l’autre classe).

Être élève dans les classes partenaires, c’est apprendre à être autonome car il faut savoir dans quelle classe aller et à quel moment et s’orienter dans l’école pour aller d’une classe à l’autre. Les classes partenaires, en s’appuyant sur une professionnalité des enseignants et des compétences marquées, construites de manière plus spécifiques dans certains domaines, offrent ainsi une diversité d’activités et d’approches centrées sur les besoins des enfants. Le partage des compétences bénéficie aux enfants mais aussi aux enseignantes : chacune apportant à l’autre (et donc aux élèves) ce qu’elle sait le mieux faire et chacune apprenant du savoir et des compétences de l’autre.

Plus-value de l’action
Les élèves sont très impliqués dans le projet et montrent une parfaite adaptation à cette nouvelle organisation. Ils sont demandeurs, enthousiastes et volontaires pour explorer, s’entrainer, apprendre avec les différentes activités proposées.

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés
Cette année, 46 élèves répartis sur 2 classes en triple niveaux (PS/MS/GS) de 23 élèves soit : 12 élèves de PS, 11 élèves de MS et 23 élèves de GS. A terme, le projet pourrait intégrer 3 classes voire les 4 classes de l’école.

A l’origine
Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes pour l’école maternelle, l’équipe pédagogique a eu à s’interroger sur l’espace classe, le repenser afin de l’adapter et permettre aux élèves de construire des compétences. L’aménagement des classes a conduit deux enseignantes de l’école à constater la complémentarité des changements apportés. Les constats furent les suivants : - une seule classe ne suffit pas en termes d’espace pour proposer aux élèves des supports et matériels répondant à tous les profils d’enfants, - les espaces classe sont aménagés selon la professionnalité et l’identité professionnelle de chaque enseignante, - les temps de concertation entre collègues ont mis en évidence le fait que les espaces mis en place dans les classes offraient une variété de propositions qui méritait d’être partagée en permettant l’accès à tous les élèves.

Hypothèse formulée : Repenser un espace d’usage sur deux classes favorisant l’accès pour les élèves à des ateliers par compétences prenant en compte des profils variés d’élèves, appuyé sur une autonomie construite et une évaluation partagée par les deux enseignantes du dispositif.
- Du point de vue des enseignantes : Chaque enseignante revendique des domaines de prédilection, très complémentaires et là encore, il a paru intéressant que les élèves bénéficient de l’expertise de chacune : pour l’une, les sciences, les mathématiques, la phonologie, les outils numériques et pour l’autre, les activités physiques, le langage, les activités sensorielles, les arts vivants. D’autre part, la volonté de développer des compétences professionnelles via des pratiques collaboratives est très marquée. Cette expérience de classe partenaire renforce le travail d’équipe et donne du sens à la pédagogie de projet.
- Du point de vue des élèves : L’école Casanova est une école située au cœur d’un REP. Elle accueille un public d’élèves souvent peu autonome et présentant un langage peu développé. Il est donc nécessaire de travailler au quotidien ces deux compétences de façon transversale et de leur proposer des situations les obligeant à sortir de leur zone de confort pour qu’ils s’autonomisent et qu’ils utilisent un langage adapté et enrichi.

Objectifs poursuivis
Les classes partenaires ont pour objectifs :
- l’adaptation aux besoins des élèves en repensant l’espace scolaire et en leur donnant le temps dont ils ont besoin. Le triple niveau permet aux enfants d’avoir toujours à disposition différents degrés de difficultés pour toutes les activités.
- le développement d’une autonomie en proposant un réel choix dans les activités et différentes approches pour une même compétence à acquérir.
- à plus long terme : permettre aux enfants d’apprendre à reconnaître et à choisir les méthodes qui leur sont les plus adaptées.
- enfin, le dernier objectif consiste à favoriser le vivre ensemble, la socialisation, le respect de l’autre. Le but est qu’ils apprennent à se connaître tous, qu’ils sachent s’adapter les uns aux autres. Pour cela, il faut favoriser les interactions et les partenariats entre les enfants.

Description
Du côté des enseignantes, des points communs dans la méthode de travail, le regard porté sur les enfants, les exigences avaient déjà permis de mettre en place un travail d’équipe depuis un an. Les classes partenaires sont la suite logique de ce travail d’équipe et la réponse trouvée pour répondre au mieux aux besoins des élèves et à la volonté de tenir compte des intelligences multiples. A cela s’ajoutent le souhait partagé que chaque enfant apprenne selon son propre rythme et puisse se sentir en progression constante et le choix volontaire d’avoir un triple niveau PS-MS-GS, afin de favoriser le partenariat et le langage entre les enfants.
Le maintien d’une classe de référence est indispensable pour sécuriser les élèves. Ils s’y rendent dès leur arrivée pour les rituels d’accueil. L’emploi du temps des 2 classes est construit pour permettre les échanges entre classes partenaires. Pour que les élèves puissent se sentir aussi bien dans les 2 classes, les enseignantes ont fait un gros travail d’harmonisation des codes, des rythmes de travail et des outils d’évaluation.
Être élève dans les classes partenaires, c’est avoir des repères dans les 2 classes et 2 maîtresses pour apprendre. C’est avoir un réel choix à faire : par quelle activité ai-je envie de commencer ? Dans quelle classe ai-je les outils qui me permettent le mieux de travailler l’activité proposée ? C’est aussi avoir 45 élèves avec qui travailler et donc une multitude de combinaison de groupes de travail.

Modalité de mise en oeuvre
Quand un groupe d’élèves est dans la salle d’activités physiques avec Mme Brossard, les autres sont avec Mme Muller et peuvent ainsi bénéficier des aménagements numériques de sa classe. Le créneau suivant les groupes sont inversés. Pour ces deux temps d’activités, les élèves sont répartis en groupes de niveaux ce qui permet d’adapter les activités proposées et de dégager un créneau spécifique pour travailler la phonologie avec les enfants qui y sont prêts. Ainsi, une enfant de moyenne section est intégrée dans le groupe de Grande section pour travailler la phonologie.
Pour les ateliers, après la récréation, les enfants vont dans la classe partenaire qu’ils ont choisi. Ce choix, ils le font au moment de la présentation des ateliers. Ils choisissent non pas une classe ni une maîtresse mais en fonction de la méthode proposée ou du contenu qu’ils préfèrent travailler en premier. L’ensemble des ateliers est accessible mais l’approche, la formulation de la consigne, la mise en œuvre sont différentes.
Ainsi, les 2 classes sont brassées au fil de la journée favorisant les interactions entre enfants. Pour que les élèves puissent se sentir aussi bien dans les 2 classes, les enseignantes ont fait un gros travail d’harmonisation des codes, des rythmes de travail et des outils d’évaluation. Être élève dans les classes partenaires, c’est avoir des repères dans les 2 classes et 2 maîtresses pour apprendre. C’est avoir un réel choix à faire : par quelle activité ai-je envie de commencer ? Dans quelle classe ai-je les outils qui me permettent le mieux de travailler l’activité proposée ? C’est aussi avoir 45 élèves avec qui travailler et donc une multitude de combinaison de groupes de travail.

Trois ressources ou points d’appui
- Expérience vécue collectivement, volonté partagée d’un travail d’équipe - Evolution du comportement des élèves face aux tâches, engagement volontaire, plaisir de faire et réaliser les tâches proposées ateliers et activités - Equipement avec outils numériques (VNI, VPI mobile)

Difficultés rencontrées
- Repenser l’organisation globale des classes pour la conduite du changement : tant sur le plan matériel, que sur les codes et l’emploi du temps.
- Créer un outil permettant d’évaluer les élèves et aux enseignantes de suivre leur évolution.
- Fédérer autour de ce projet compte-tenu du temps personnel important nécessaire et l’engagement de deniers propres pour mettre ce projet en place, la participation financière étant difficile de la part des familles. Ce projet nécessite une concertation importante pour construire les ateliers, chercher les solutions ensemble. S’ajoute une adaptation au fur et à mesure de l’avancée pour mettre en place les outils adaptés. Enfin, l’indispensable temps d’échanger sur les élèves, pour que chacune connaisse les progrès de tous les enfants.

Moyens mobilisés
Deux binômes constitués chacun d’un professeur des écoles et d’un atsem. Inspecteur de l’Education nationale Conseillers pédagogiques et maîtres formateurs (à venir).

Partenariat et contenu du partenariat
La municipalité pour soutenir l’investissement financier en termes de matériels, une demande sera effectuée pour la prochaine rentrée scolaire. Le comité de pilotage du REP MDLS : prévention langage, le projet sera porté lors de la semaine de la persévérance au niveau départemental.

Liens éventuels avec la Recherche
Références et ressources : - formations au niveau de la circonscription : Travailler par compétences à l’école maternelle Repenser l’espace scolaire - ouvrages : « Aménager les espaces pour mieux apprendre » chez RETZ « Coordonner, collaborer, coopérer de nouvelles pratiques enseignantes » chez DE BOECK

Evaluation
Evaluation / indicateurs
Au niveau des élèves : L’évaluation s’effectue en continu par les enseignantes mais aussi en auto évaluation via un tableau à double entrée. Ils s’inscrivent après échange avec l’une des enseignantes. Ce sont eux qui déterminent lorsqu’ils estiment qu’une compétence est validée et la soumettent à l’une des enseignantes concernées par le dispositif « classes partenaires ». L’évaluation s’effectue en concertation avec les élèves : un temps hebdomadaire est dédié à des entretiens individuels ; les élèves présentent, s’ils le souhaitent, l’un des ateliers et déterminent avec l’aide de l’une des enseignantes si l’activité donnera lieu à une trace dans le cahier de réussite.
Au niveau du projet : L’action elle-même sera pleinement évaluable lorsque les élèves de Petite Section seront scolarisés en Grande Section soit après trois années de dispositif. Le constat pourra s’effectuer avec présence ou non d’écarts dans les acquisitions comparativement aux élèves des autres classes. Pour cette année, les résultats aux batteries prédictives de fin de grande section donneront une indication sur l’écart entre les résultats obtenus l’an passé et ceux de cette année. Le projet fait l’objet également d’une attention particulière de l’IEN. Les critères d’évaluation des élèves et outils pour les enseignants sont accompagnés et évoluent en même temps que l’expérience mise en place.

Documents
Aucun

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
Au niveau des élèves : L’évaluation s’effectue en continu par les enseignantes mais aussi en auto évaluation via un tableau à double entrée. Ils s’inscrivent après échange avec l’une des enseignantes. Ce sont eux qui déterminent lorsqu’ils estiment qu’une compétence est validée et la soumettent à l’une des enseignantes concernées par le dispositif « classes partenaires ». L’évaluation s’effectue en concertation avec les élèves : un temps hebdomadaire est dédié à des entretiens individuels ; les élèves présentent, s’ils le souhaitent, l’un des ateliers et déterminent avec l’aide de l’une des enseignantes si l’activité donnera lieu à une trace dans le cahier de réussite.
Au niveau du projet : L’action elle-même sera pleinement évaluable lorsque les élèves de Petite Section seront scolarisés en Grande Section soit après trois années de dispositif. Le constat pourra s’effectuer avec présence ou non d’écarts dans les acquisitions comparativement aux élèves des autres classes. Pour cette année, les résultats aux batteries prédictives de fin de grande section donneront une indication sur l’écart entre les résultats obtenus l’an passé et ceux de cette année. Le projet fait l’objet également d’une attention particulière de l’IEN. Les critères d’évaluation des élèves et outils pour les enseignants sont accompagnés et évoluent en même temps que l’expérience mise en place.

Effets constatés
Sur les acquis des élèves : Au moment du décloisonnement qui a lieu en début d’après-midi, les élèves de Moyenne Section montrent une plus grande autonomie en comparaison avec les élèves des 2 autres classes ne bénéficiant pas de ce dispositif. Les enfants des classes partenaires créent des liens de confiance plus rapidement et facilement avec les adultes car au contact de 2 maitresses et 2 atsems au quotidien. Lorsque les enfants retrouvent leur classe de référence et leurs camarades, ils échangent spontanément et avec enthousiasme sur ce qu’ils ont fait dans la classe partenaire. Ces échanges sont de nouvelles opportunités de développer des compétences langagières. Les élèves, bénéficiant de l’expertise de chacune des maitresses dans leur domaine de prédilection, acquièrent des compétences qu’ils n’auraient peut-être pas rencontrées sans ce projet (VNI / théâtre de marionnettes, espace sensoriel / espace sciences, etc.).
Sur les pratiques des enseignants : Pour les enseignantes, « être classes partenaires », c’est avoir confiance en les compétences de chacune, c’est déléguer l’apprentissage et l’évaluation de certaines compétences à l’autre. Cela implique un regard croisé sur chaque élève des 2 classes et un dialogue constant. Chaque enseignante prend en charge en totalité les compétences qu’elle maitrise le mieux. Cela va de la progression jusqu‘à la mise en œuvre en classe. En se partageant ainsi le travail, cela permet d’approfondir les connaissances de chacune, faire des propositions plus abouties et étayées pour les élèves. Chacune formant l’autre sur ses domaines de prédilections. Les pratiques pédagogiques s’appuient sur l’engagement des élèves.
Sur le leadership et les relations professionnelles : Le regard croisé sur les élèves est partagé et constructif. Les difficultés sont identifiées à deux et la recherche de solution collaborative. Les collègues de l’école non encore engagées dans le dispositif s’interrogent quant à leur implication dans cette dynamique. L’institution, via l’inspection de la directrice (Mme Brossard), reconnaît et valorise les pratiques observées.
Sur l’école / l’établissement : Au sein des classes, un réel partenariat s’est instauré avec les atsems qui peuvent donner leur point de vue sur l’organisation du dispositif. Les parents d’élèves se sont montrés intéressés et adoptent une position de confiance vis-à-vis du dispositif compte-tenu du plaisir des enfants à venir à l’école. Une opération porte ouverte sera pensée pour permettre aux parents d’élèves de visualiser les élèves actifs et l’organisation des pratiques. Les autres collègues enseignantes de l’école réagissent différemment : curiosité, intérêt ou posture de retrait.
Plus généralement, sur l’environnement Les effets observés portent sur les points suivants : - des échanges de pratique favorisés - un travail collaboratif valorisé - un regard positif porté sur les élèves grâce aux regards croisés - un engagement personnel et collectif certain dans une démarche de réussite en permettant aux élèves d’être acteurs de leurs apprentissages.

Extrait de experitheque : Classes partenaires à l’école maternelle Danièle Casanova de Plaisir 2017E

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