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Interview d’un préfet des études (futur "coordonnateur de niveau"). Une fonction "en cours de redéfinition", selon le MEN

25 mars 2014

[...] Jonathan Gérard est pré­fet des études au col­lège Nelson Mandela d’Elbeuf (Seine-Maritime). Une fonc­tion mécon­nue, dont les contours devraient évoluer très bien­tôt. Témoignage

Au col­lège ÉCLAIR Nelson Mandela d’Elbeuf, ils sont trois à assu­rer ce rôle à pro­pos duquel Bianca Marion, prin­ci­pale adjointe de l’établissement, ne tarit pas d’éloges. Elle le fait en connais­sance de cause puisqu’ elle fut elle-même pré­fet des études jusqu’en 2011 : « J’en garde un excellent sou­ve­nir et l’expérience que j’en ai tirée n’est pas étran­gère à mon chan­ge­ment de fonction... »

« J’aide les élèves à s’organiser »
Jonathan Gérard fait par­tie de l’équipe. Il est en charge des 6e/5e : « j’apprécie beau­coup ma double mis­sion, cela per­met d’entretenir un autre rap­port avec les élèves. » Professeur de fran­çais ’sup­plé­men­taire’, il n’a pas de classe atti­trée, ce qui lui per­met d’intervenir dans les dif­fé­rentes écoles pri­maires du réseau ECLAIR. Il tra­vaille sur la langue avec des petits groupes en CM2, tan­dis qu’il se concentre davan­tage sur la grande dif­fi­culté sco­laire en 6e. « Préfet des études était un pro­lon­ge­ment natu­rel avec mon métier d’enseignant », estime-t-il, « les mis­sions sont infi­nies, tout dépend de ce que l’on en fait ! »

Dans son col­lège, Jonathan explique tra­vailler beau­coup sur la moti­va­tion des élèves et la pré­ven­tion du décro­chage, « j’assure un tuto­rat vrai­ment indi­vi­dua­lisé, c’est-à-dire que je ren­contre les élèves en face à face ou en très petits groupes de deux ou trois. Nous tra­vaillons ensemble sur la métho­do­lo­gie, l’organisation et la pos­ture de l’élève. Concrètement, je les aide à s’organiser, à apprendre une leçon, à res­pec­ter une consigne. Je prends le temps de voir com­ment chaque élève apprend sa leçon et pour­quoi il échoue. »

« Un tra­vail en équipe »
Jonathan s’est aussi formé pour mieux appré­hen­der les troubles spé­ci­fiques de l’apprentissage tels que la dys­lexie. « J’essaie de les dépis­ter et, en cas de doute, j’adresse l’élève au méde­cin sco­laire. Je m’occupe aussi de rem­plir les dos­siers liés aux situa­tions de han­di­cap. Je sou­lage les profs prin­ci­paux de toutes ces tâches qu’il leur est dif­fi­cile d’assurer. »

Quelle dif­fé­rence avec le rôle du Conseiller prin­ci­pal d’éducation (CPE) ? « Cela n’a rien à voir », insiste Jonathan, « nous tra­vaillons en équipe mais eux sont sur le ter­rain éduca­tif, tan­dis que nous nous situons exclu­si­ve­ment sur le volet péda­go­gique. Si un élève pose pro­blème par son com­por­te­ment par exemple, c’est le CPE qui s’en occupe, éven­tuel­le­ment en lien avec les pré­fets si le pro­blème de com­por­te­ment a pour ori­gine des dif­fi­cul­tés sco­laires : c’est un tra­vail d’équipe. Pour ma part, j’ai des élèves en dif­fi­cul­tés sco­laires ou en mal-être. Cette fonc­tion me per­met de per­ce­voir tous les aspects d’un établis­se­ment sco­laire, ce qui n’est pas tou­jours le cas quand on est prof. »

En moyenne, Jonathan dit consa­crer « entre 5h et 6h par semaine » à sa fonc­tion de pré­fet des études. « C’est le prin­ci­pal défaut », remarque-t-il, « pré­fet des études peut rapi­de­ment deve­nir chro­no­phage dans la mesure où, en plus des ren­contres avec les élèves et du tuto­rat, il faut aussi sié­ger aux com­mis­sions de suivi, ren­con­trer les dif­fé­rents inter­ve­nants, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement... »

De leur côté, les élèves per­çoivent Jonathan « comme un pro­fes­seur qui les aide à mieux tra­vailler ». Cette fonc­tion méri­te­rait d’être « péren­ni­sée et déve­lop­pée », sou­ligne l’enseignant, en poin­tant notam­ment du doigt la néces­sité d’instaurer des heures de décharge. « En ce qui me concerne, j’assure des heures en plus de mes heures d’enseignement, avec une prime en fin d’année. »

Les mis­sions du pré­fet des études, sont « en cours de redé­fi­ni­tion », indique sobre­ment le minis­tère de l’Education. Une chose est sûre, les pré­fets des études vont chan­ger d’appellation pour deve­nir bien­tôt des « coor­di­na­teurs par niveau ».

Charles Centofanti

Extrait de vousnousils.fr du 24.03.14 : Préfet des études : un professeur qui aide les élèves à mieux travailler

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