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Les ZEP dans le « Guide de la rentrée 2006 » du Café

1er septembre 2006

Extrait du « Café pédagogique » du 31.08.06 : Le Guide pratique de la rentrée 2006

Enseignants, parents, élèves ont ceci en commun : chaque rentrée est un défi.

Ce Guide pratique ne vise rien d’autre qu’à faciliter le démarrage d’une année scolaire profitable.

Quels nouveaux textes s’appliquent à la rentrée ? Quels nouveaux programmes ou évaluations ? Dans ma discipline, que faut-il savoir pour démarrer l’année ?

Au moment où le système éducatif est profondément remis en question par le pouvoir politique, la question de ses orientations se pose de manière particulièrement urgente. Le Guide permet de comprendre ce que seront les enjeux et les combats de 2006-2007.

Il a une attention particulière pour les enseignants débutants. Ils y trouveront les conseils, les aides, les ressources pour démarrer un métier qui reste humainement très riche.

Bonne année à tous !

Sommaire

 Le livre de la rentrée :

Philippe Meireu nous invite à construire l’école du futur.

 Système éducatif : régime minceur

- le socle commun

- les PPRE

- La réforme de l’enseignement prioritaire

- 8 700 postes supprimés en 2007

- le Décret sur les parents d’élèves

- les EPLE

- la mise en place du B2i

- élèves handicapés

- mieux connaître le système éducatif

 Enseignants : les nouveaux textes

- la circulaire de rentrée

- les évaluations 2006 - 2007

- le calendrier

- éducation aux risques

 A l’école primaire

- la circulaire de rentrée

- les évaluations en 2006 - 2007

- les décharges de direction au BO

- lecture

- calcul : pourquoi éviter le retour de la division au CP ?

 Les nouveautés au collège

- la circulaire de rentrée

- les évaluations en 2006 - 2007

- PPRE

- apprentis juniors

- la note de vie scolaire

- les modules de découverte de vie professionnelle

- des élèves sans manuels à la rentrée

 Les nouveautés au lycée

- la circulaire de rentrée

- les nouveaux programmes

- le nouveau référentiel B2i s’impose à la rentrée

- TPE : les thèmes 2006 - 2007

 Les nouveautés dans l’enseignement professionnel

- la formation d’apprenti junior

 Le métier d’enseignant

- les décharges horaires des enseignants menacées

- les concours

- la seconde carrière s’échoue

 Bien débuter

- stagiaires : se lancer

- des livres pour se lancer

- les élèves ont des droits

 Une rentrée en débats

- accompagnement scolaire : le retour de l’education nationale ?

- Anastasie : où est passé le dossier 173 ?

- calcul : pourquoi refuser le retour de la division au CP ?

- devoirs à la maison : 50 ans de travail au noir

- discrimination : l’école discrimine les enfants issus de l’immigration, affirme l’OCDE

- égalité des chances : où en est l’égalité dans l’éducation ? entretien avec Simon Wuhl

- ENT : quel accompagnement pour quels usages ?

- estime de soi : une question française

- établissement : l’inspection générale invite à révolutionner l’évaluation

- formation : un enjeu pour 2007

- grippe aviaire : la FOAD comme remède ?

- handicap : cohabitation difficile avec l’école

- inégalités spatiales

- inflation scolaire : Y a-t-il trop de diplômés ?

- inspection : et si l’on inspectait autrement ?

- orientation : quelles formations pour 2015 ?

- parents : quelles attentes ?

- portfolio

- profs : portraits d’instits

- remplacements : l’échec de Robien

- rural : les premières assises des lycées ruraux en collectif

- succès : qu’est-ce qui fait le succès de certains établissements ? Une enquête américaine

- sciences : faut-il regrouper les enseignements scientifiques ?

- seconde : lutter contre les redoublements

- TICE : une troisième étude confirme leur efficacité scolaire

- travail : le travail enseignant se complexifie en Europe

- UMP : l’école des conservatismes en représentation

- violence : violence à l’école

Suivent les différentes disciplines de l’enseignement secondaire : voir le site du Café pédagogique)

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Deux extraits :

 La réforme de l’enseignement prioritaire

 Inégalités spatiales

La réforme de l’enseignement prioritaire

François Jarraud :

Publiée au B.O. n°14 du 6 avril 2006, la circulaire sur l’éducation prioritaire reprend les orientations du "plan de relance" des ZEP présenté le 8 février. Rappelons que celui-ci a réparti les établissements ZEP en 3 catégories. Les EP1 concernent les 249 établissements "les plus prioritaires" renommés "ambition réussite". Les établissements classés EP2 devraient garder les moyens disponibles à la rentrée 2005. A partir de la rentrée 2007, un nombre indéterminé d’établissements actuellement classés ZEP passeront en catégorie EP3 : ceux là seront destinés à quitter l’enseignement prioritaire. On ignore à la fois le calendrier de ces radiations et le nombre d’établissements concernés. Ce qui laisse craindre une saignée du dispositif ZEP.

La circulaire du 6 avril évoque d’abord l’organisation des réseaux ZEP. Des "comités exécutifs" seront constitués dans les 249 "réseaux ambition réussite". Ce sera le cas avant la rentrée 2007 dans les autres réseaux. Chaque comité comprendra le principal du collège sur lequel s’appuie le réseau et les directeurs des écoles du secteur. Le comité assurera le pilotage du réseau : " Le comité exécutif prépare, harmonise, régule les mesures destinées à faire vivre le réseau et rend compte de son activité aux conseils d’administration des EPLE, aux conseils d’école et aux autorités académiques".

Plus d’autonomie. Chacun prépare un "contrat ambition réussite" ou un "contrat d’objectifs scolaires" qui se substituent aux "contrats de réussite scolaire" actuels en lien avec les partenaires (collectivités locales par exemple). " Dans le cadre de cette contractualisation, des expérimentations pourront être proposées... notamment l’organisation de la journée et de la semaine scolaires, ainsi que le développement de passerelles entre les premier et second degrés, qui feront l’objet d’un soin particulier".

Des moyens supplémentaires ? Pour la mise en œuvre de ces contrats, les réseaux ambition réussite bénéficieront de 1000 enseignants "supplémentaires", financés en fait par la réduction des horaires d’enseignement dans les collèges. Ces enseignants "expérimentés" auront au moins un mi-temps de libre pour appuyer le réseau et par exemple suivre les PPRE. " Les enseignants supplémentaires affectés dans les réseaux "ambition réussite" pourront prendre part aux PPRE, co-intervenir dans les classes, partager leur service entre le premier et le second degré, intervenir dans le cadre de services croisés et en lien avec les maîtres surnuméraires du premier degré, le cas échéant participer à l’éducation à la citoyenneté, prendre le service d’enseignants afin de permettre à l’ensemble des membres du réseau de profiter de la nouvelle organisation et de libérer du temps pour le travail en équipe..." Qui seront-ils ?

Comme le laissait entendre la conférence de presse de février, ces professeurs expérimentés seront simplement les moins jeunes des enseignants de ZEP actuels. " La notion de professeurs "expérimentés" n’implique pas nécessairement un nombre précis d’années de service. En effet, nombre de jeunes professeurs ont acquis, après quelques années d’enseignement, une véritable expérience de terrain qui témoigne de leur investissement en faveur de la réussite de leurs élèves". Il pourrait aussi s’agir de PLP bivalents affectés en collège. D’une façon générale les enseignants des réseaux ambition réussite bénéficieront d’une mobilité géographique facilitée. Ces réseaux disposeront également de 3 000 assistants pédagogiques qui feront de l’accompagnement scolaire, de l’aide au travail personnel.

L’adaptation des parcours scolaire voulue par le ministre concerne spécifiquement les PPRE et la découverte du monde professionnel. " Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) est l’un des dispositifs qui doit permettre de conduire la totalité d’une classe d’âge à la maîtrise des connaissances et compétences constitutives du socle commun, à la fin de la scolarité obligatoire. Son usage doit être privilégié. Il constitue tout autant une modalité de prévention de la difficulté scolaire, visant à empêcher un redoublement, qu’un accompagnement de celui-ci lorsqu’il n’a pu être évité" affirme la circulaire.

Un livret de compétences suivra chaque élève. " L’ouverture de l’école sur la société sera favorisée. Des interventions de spécialistes (universitaires, chercheurs, professionnels, scientifiques, artistes...) et des actions (visites, mini-stages, projets...) conféreront à l’enseignement une dimension concrète et favoriseront des choix d’orientation ouverts (lycées généraux et technologiques, lycées professionnels, centre de formation d’apprentis, ...)". Enfin le ministre maintient une mesure qui a été très critiquée : " dès la rentrée 2006, les élèves des collèges "ambition réussite" ayant obtenu une mention très bien au diplôme national du brevet auront la faculté de demander leur affectation dans un lycée de leur choix parmi les lycées de leur académie". Au risque de déséquilibrer davantage les lycées de la zone...

L’ouverture sur la société est un des leitmotivs du plan. L’idée est bonne mais cette partie de la circulaire est souvent peu convaincante. " Une convention de partenariat sera signée au plus tard à la rentrée 2007 avec une institution culturelle, un complexe sportif de haut niveau, un laboratoire d’université, un organisme de recherche ou éventuellement avec une personnalité reconnue. Cela permettra d’insuffler un nouvel esprit en développant chez les élèves un sentiment fort d’appartenance et de fierté pour leur établissement et en donnant à chaque réseau une dimension d’excellence... Pour faciliter l’accès aux stages obligatoires en milieu professionnel des élèves scolarisés en troisième, en lycée professionnel ou en formation postbac, les entreprises d’un bassin d’emploi inscrites dans l’opération "objectif stage" s’engagent, dans une relation de confiance avec les établissements scolaires, à accueillir les jeunes qui n’auraient pas trouvé de stage par eux-mêmes". On voit mal comment l’éducation nationale pourrait apporter ces garanties.

La coordination avec la politique de la ville semble laissée dans un flou relatif. "L’action engagée à l’école et au collège a vocation, ici plus qu’ailleurs, à être en lien avec les activités hors-temps scolaire et notamment avec les différents dispositifs qui, selon des modalités diverses, tendent vers un développement de l’autonomie et des compétences des élèves. Une réflexion globale doit être menée afin d’inventorier l’existant (aide aux devoirs, études surveillées, Contrat Éducatif Local ou Contrat Urbain de Cohésion Sociale, Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité, Dispositif de Réussite Éducative, École ouverte, "Espaces ludiques en milieu scolaire"...), et de définir les publics prioritaires pour chacun des dispositifs en réponse au contexte local. Une cohérence devra être trouvée entre les différentes modalités de prise en charge, en mettant notamment en regard les besoins spécifiques des enfants et la nature de l’accompagnement et de l’encadrement proposé".

L’ensemble du Plan a été débattu au moment de sa publication. On trouvera les éléments du débat dans le dossier ci-dessous.

La circulaire

Rappel : dossier du Café

Rappel : Entretien avec C Paillard (andev)
Les limites du plan Ambition réussite

La mise en place du plan Ambition réussite s’avère plus délicate que prévue aussi bien pour le recrutement des "enseignants référents" que celui des assistants pédagogiques. Les objectifs annoncés ne seront probablement pas atteints malgré leur modestie.

Journée nationale des réseaux "ambition réussite"

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Second extrait :

Inégalités spatiales

François Jarraud

"Dans les dynamiques spatiales associées aux sous réussites maximales, la concentration des difficultés dans certains espaces entre en résonance avec les logiques de " sauve qui peut " des familles et des professionnels scolaires et avec le ressentiment des plus captifs. Ces processus cumulatifs parasitent le fonctionnement de l’école. A des degrés divers, ils perturbent le déroulement de la scolarité de nombreux élèves, et dans les cas extrêmes, provoquent des "décrochages" (d’élèves, de classes et parfois d’établissements)".Cette notion de "décrochage" d’un certain nombre de territoires est au cœur du rapport sur "les inégalités socio-spatiales d’éducation" issu d’un appel à projets de recherche et coordonné par Sylvain Broccolichi, Choukri Ben-Ayed et Danièle Trancart. L’Expresso avait rendu compte de ses premiers résultats le 29 mai.

Les chercheurs ont identifié des départements en sur réussite, qui sont caractérisés par " l’absence d’agglomération importante et une densité de population inférieure à la moyenne nationale", et 12 départements en sous réussite qui sont particulièrement des départements entourant la capitale. L’enquête souligne que ce découpage n’a aucun rapport avec la carte des académies ce qui souligne l’importance de la dimension spatiale.

Surtout l’enquête montre une très forte hétérogénéité à l’intérieur de ces départements. "Les départements où l’on relève globalement les plus forts déficits au niveau des acquisitions et des parcours des élèves sont ceux où l’on trouve les plus fortes inégalités de recrutement et de résultats entre collèges publics ainsi qu’entre collèges publics et privés. Et inversement, les inégalités entre élèves et entre collèges sont réduites dans les départements où les élèves ont globalement les acquisitions et les parcours scolaires les plus nettement supérieurs à ce que laissaient présager leurs caractéristiques sociales... Nous avons ainsi pu identifier dans certaines zones urbaines, des processus cumulatifs qui aggravent les inégalités entre établissements et entre classes, et qui perturbent la scolarité de beaucoup d’élèves, tandis que la qualité des conditions de scolarisation est dans l’ensemble mieux préservée sur d’autres territoires".

Car l’étude montre comment les politiques d’établissements, en constituant des classes fortes et faibles, aggravent le phénomène de relégation. "Pour une part au moins, les déficits constatés dans des espaces urbains ségrégués peuvent donc s’expliquer ainsi : la prégnance des logiques de concurrence conduit beaucoup d’établissements à utiliser leur autonomie pour retenir ou attirer la petite minorité d’élèves la plus mobile, en opérant des choix (de modes de regroupement et d’utilisation des moyens) qui s’avèrent préjudiciables au plus grand nombre, et en particulier aux élèves les plus dépendants de l’action scolaire... surtout quand elles sont visiblement associées à des différenciations perçues comme " ethniques ", ces inégalités flagrantes (entre espaces scolaires voisins et entre familles plus ou moins captives) nourrissent à la fois des soupçons de discrimination et des interprétations ethnicisantes des perturbations observées".

Etude en pdf

Rappel : L’Expresso du 29 mai

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