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« Une vraie expérimentation républicaine pour répondre à la privatisation en marche de l’école »
TRIBUNE
Pierre-Yves Duwoye
ancien recteur et directeur de cabinet de Vincent Peillon
Le projet pour l’école d’Emmanuel Macron est une illusion, selon l’ancien recteur et directeur de cabinet de Vincent Peillon, Pierre-Yves Duwoye. Il appelle la communauté éducative à réclamer une loi d’expérimentation.
[...] Il faut, en effet, promouvoir une école sur mesure, pour chaque public scolaire de chaque école et établissement en laissant la liberté aux équipes de revisiter, adapter, compléter, enrichir… les organisations et les méthodes elles-mêmes, et pas seulement l’environnement de l’école, sans réduire les objectifs, les contenus et les exigences, qui resteront nationaux et obligatoires.
Les initiatives possibles sont multiples : faire classe avec plusieurs professeurs ; seconder par d’autres professionnels les professeurs des écoles pour diversifier les modes d’enseignement ; séquencer différemment selon les semaines les enseignements, en petit groupe ou en classe entière, ou regrouper des heures pour avoir des séquences plus longues pour des projets culturels et artistiques ; considérer le cycle 3 comme un continuum entre école et collège et organiser des enseignements intégrés communs ; considérer les heures du cycle 4 dans une discipline comme un ensemble susceptible d’être reventilé ; systématiser les échanges de services entre professeurs des écoles et enseignants du collège ; constituer des réseaux structurels entre écoles et entre écoles et collèges ; reconnaître des tâches autres que d’enseignement dans le service des professeurs avec un système d’équivalence ; permettre à des professeurs de lycée professionnel bivalents d’enseigner en collèges ; comptabiliser différemment les obligations réglementaires de service des professeurs…
Extrait de lemonde.fr/education/ du 21.06.22
Note du QZ : Le terme de "libéralisation de l’école" nous semble plus approprié pour désigner ce mouvement qui s’inspire de la gestion de l’enseignement privé et peut favoriser la concurrence avec celui-ci sans pour autant représenter véritablement une "privatisation" du système éducatif.