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L’Unsa attend de voir les résultats des dédoublements, se prononce pour des établissements du 1er degré et fait de la mixité sociale une priorité (Le Café, ToutEduc)

26 août 2021

Le bilan très critique de JM Blanquer par le Se-Unsa
"Personne ne supporte plus d’entendre le ministre se féliciter de sa politique... Ca va pour la gestion de l’épidémie mais aussi pour les réformes pédagogiques et catégorielles". Le 25 août, Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa, a dressé un bilan très critique des 4 années de ministère Blanquer. Le syndicat demande des recrutements et du matériel pour faire face à la crise sanitaire. Il est déçu de la mise en place des professeurs référents en lycée. Il demande une revalorisation plus élargie. Pour autant, le Se-Unsa souhaite de vrais établissements dans le 1er degré.

Le double discours de JM Blanquer

"Il est profondément attaché à l’école mais dans une version pédagogique très conservatrice. Il est trop convaincu de ce qu’il fait faire à l’école et dans chaque classe... Ce ministre a été d’emblée un ministre tout à fait politique sachant maitriser son discours, un discours de reprise en main de l’école". A quelques mois des présidentielles, alors que l’Institut Montaigne et JM Blanquer lui-même construisent un bilan peint en rose de l’action ministérielle, Stéphane Crochet tient à remettre les pendules à l’heure.

"La rentrée est marquée par l’inquiétude et l’usure face au contexte épidémique et politique", dit-il. Il peint des enseignants "naviguant entre deux mondes, celui du ministre et le monde réel". La coexistence de ces deux mondes, avec les injonctions ministérielles créent une souffrance au travail et un métier "en perte de sens.. avec des instructions descendantes qui se heurtent au réel. La satisfaction au travail des personnels se réduit".

Absence d’adhésion des enseignants

Stéphane Crochet donne quelques exemples. Dans le premier ministre, JM Blanquer "tente de faire dire aux évaluations qu’il y a une inversion alors qu’il faut plusieurs années pour mesurer des effets durables. Sur les dédoublements on ne peut pas mesurer les effets sur les élèves". En ce qui concerne la réforme du lycée, "l’absence d’adhésion est quasi unanime" et le Se Unsa s’y attaque en demandant des groupes de 25 élèves. S’il était exaucé toute l’économie de la réforme (faire en sorte que tous les groupes soient toujours et partout à 35) tomberait.

[...] Pour des établissements publics du 1er degré

Même sur les directions d’école, où le syndicat semble plus proche du projet ministériel, le Se-Unsa est déçu. Il demande des avancées sur les décharges des directeurs et les aides administratifs qui ne viennent pas. Le Se Unsa veut de vrais établissements publics du premier degré, une idée abandonnée par la loi Blanquer du fait des réactions des enseignants. Cette idée vient de loin. Elle a été portée par F Filllon, puis G de Robien, puis C Chatel. A l’étranger elle n’a pas fait ses preuves, comme l’avait rappelé l’OCDE en 2017. JM Blanquer avance sur cette voie mais trop lentement, semble t-il, pour le Se Unsa qui y voit davantage d’autonomie pour les écoles.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 26.08.21

 

Un ministre très conservateur et un budget de l’éducation “sous-calibré“ (SE-UNSA)

Jean-Michel Blanquer “est profondément attaché à l’école mais dans une version pédagogique très conservatrice“ affirmait ce matin Stéphane Crochet à propos du ministre de l’Education nationale, qui entame sa quatrième rentrée scolaire et dont le bilan commence à s’esquisser avec l’échéance présidentielle qui approche.

Pour le secrétaire national du syndicat des enseignants des premier et second degrés, “c’est surtout un ministre très convaincu voire trop convaincu de savoir ce qu’il faut faire à l’école et dans les classes“, ajoute-t-il. Le SE-UNSA invitait ce matin la presse à sa conférence de rentrée 2021, et les mots sont durs envers le ministre. Stéphane crochet exprime le sentiment de vivre dans deux mondes différents, “celui de la communication versus celui du réel“. D’ailleurs, à propos du terrain, il estime que “les personnels ont été dépossédés de leurs réflexions professionnelles et de leurs choix d’actions“, qu’il est très “dur“ d’avoir cette impression que laissent les ministres de savoir ce qu’il faudrait faire d’une façon magique. Il voit une tension entre deux mondes parallèles, avec d’un coté les instructions officielles et de l’autre les besoins et demandes des élèves.

Selon le secrétaire national du SE-UNSA, “non l’école n’allait pas à vau-l’eau“ avant que Jean-Michel Blanquer n’arrive. Il prédit que le ministre, lors de sa conférence de rentrée (prévue demain matin 26 août, ndlr), parlera d’une école en profonde transformation et sur la bonne voie.

Le sondage commandé par le syndicat autour de la rentrée scolaire montre que les trois priorités pour les personnels interrogés sont respectivement la rémunération (22,7 %), la reconnaissance des métiers (19,7 %), et la charge de travail (15,4 %). Stéphane Crochet évoque “la complexification des métiers pas reconnue“ et il considère que les augmentations de salaires devraient concerner 50 % des enseignants, et non pas 30 % comme actuellement, suite au Grenelle de l’éducation.

Le syndicat des enseignants des premier et second degrés parle de mesures positives, en 2021, sur la direction d’école (nouvelles décharges et indemnité de 450€ bruts annuels pérennisée), mais Stéphane Crochet considère qu’ “il faut aller beaucoup plus loin“. Par ailleurs, “on ne peut pas encore mesurer effets durables et solides“, estime-t-il au sujet des dédoublements de classe.

Le budget de l’éducation est, ajoute-t-il, “sous-calibré“ face aux enjeux et aux défis de la société, notamment dans le second degré où il met en tension les établissements et méconnaît les conséquences de deux années de crise sanitaire pour les élèves et les personnels.

Claire Kepper, secrétaire nationale en charge de l’Education pose la question des professeurs référents, mis en place cette année pour accompagner les élèves de lycées dans leur parcours, ceux-ci ayant plus de choix individuels à formuler (avec la réforme du baccalauréat, ndlr) : “Nous souhaitons que dès la 6ème dans toute les classes il y ait deux adultes“, deux enseignants ou un enseignant plus CPE par exemple pour le suivi et l’accompagnement des élèves. Elle critique ainsi une création à moyens constants. “Très déçue de la manière dont le ministère a répondu à cette question“, elle souhaiterait que les professeurs référents aident les élèves qui en ont besoin dans le suivi de leur travail et de leur acquisition, alors qu’aujourd’hui le temps d’accompagnement n’est pas prévu dans les emplois du temps, un défaut qui contribuerait à maintenir les inégalités genrées et sociales.

Pour le syndicat, selon qui la promesse démocratique est terriblement fragilisée par le refus de voir les inégalités sociales, géographiques.. et de s’y attaquer pour ne pas fragiliser la partie aisée de la population, la mixité sociale devrait être un enjeu prioritaire de la future campagne présidentielle.

Extrait de touteduc.fr du 25.08.21

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