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"Profs, un métier comme un autre ?", 3e volet de l’enquête Ifop/Fondation Jean Jaurès (avec des chiffres en REP et hors REP)

26 février 2021

Dans un moment où la pandémie de Covid-19 bouscule l’école et provoque chez certains enseignants des questionnements sur le sens de leur métier et leur rôle dans la société, la troisième partie de notre Observatoire des enseignants porte sur le rapport des enseignants à leur travail : comment vivent-ils leur métier ? L’exercent-ils encore par vocation ? Nos « premières lignes » de la République, si utiles pour la cohésion nationale et l’ascension sociale, se perçoivent-elles comme telles ? Jouent-elles encore le jeu ?

Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de l’école comme espace de tensions, voire pire. Elle est, en effet, le lieu symbolique où la France a été attaquée, où un professeur a été décapité en rentrant chez lui par un terroriste islamiste, après avoir fait un cours sur la liberté d’expression devant ses élèves ; elle est le lieu qui symbolise le niveau en baisse de nos élèves à chaque nouveau classement PISA, le lieu qui peut témoigner de l’insalubrité d’une ville, comme c’est le cas à Marseille, mais aussi dont la fermeture angoisse tous les parents d’élèves à mesure que l’on évoque un nouveau confinement ; elle est le lieu, enfin, d’où pourraient décrocher un certain nombre d’élèves en raison des allers-retours en présentiel et distanciel depuis le début de la pandémie.

Mais, au risque de l’oublier, elle est aussi un lieu de travail avec ses rites, ses coutumes, son organisation propre, ses travailleurs, un espace de travail qui compte 1 162 850 personnes, dont 866 500 enseignants dans les écoles et établissements du second degré (725 200 dans le public, 141 300 dans le privé sous contrat) et qui comporte 61 500 écoles et établissements du second degré (50 100 écoles ; 7 200 collèges et 4 200 lycées)[1].

Dans les deux précédentes notes de l’Observatoire des enseignants que la Fondation Jean-Jaurès a menées avec l’Ifop, nous avons d’abord mis en lumière la façon dont les professeurs vivaient l’expression religieuse de leurs élèves et les contestations de leurs enseignements qui en découlaient[2], puis nous avons souligné le fait que l’esprit de corps était moins présent que par le passé en observant les appartenances syndicales, les façons de s’informer ou encore les votes enseignants aux élections présidentielles depuis 1995[3]. Ce troisième volet interroge les enseignants sur leur rapport à leur métier, à leur statut et à leur lieu de travail.

En effet, un certain nombre de travaux ont souligné le fait que les salariés français se distinguaient des autres salariés d’Europe, notamment par leur sentiment de ne pas être suffisamment reconnus dans leur métier[4]. Par ailleurs, la crise des « gilets jaunes » avait remis sur le devant de la scène la question du travail comme rarement elle l’avait été au cours de la dernière décennie, rendant visibles du jour au lendemain des métiers invisibles et précaires mais pourtant essentiels à la continuité de la société de service dans laquelle nous sommes, le « back-office » de la société, comme l’appelle Denis Maillard[5].

Qu’en est-il des enseignants ? Comment vivent-ils leur métier ? L’exercent-ils encore par vocation ? Ont-ils encore la foi ? En somme, nos « premières lignes » de la République, si fondamentales pour faire en sorte que la cohésion nationale et le rêve de l’ascension sociale demeurent, se perçoivent-elles de la sorte ? Jouent-elles encore le jeu ? Sont-elles encore dans le jeu ?

Extrait de jean-jaures.org du 12.02.21

Les résultats complets de l’enquête (24 pages)

Note du QZ : Sur chacune des questions posées, le sondage de l’Ifop donne des chiffres comparatifs REP/hors REP et sur le lieu d’exercice : banlieue "aisée", banlieue "populaire"...

 

Voir les deux précédents volets :
Enseignants : - La fin d’une culture commune (2e volet de l’enquête Fondation Jean-Jaurès/Ifop) - L’engagement des enseignants : quel impact professionnel ? (Animation & Education, 280)

Laïcité : de nouvelles remises en cause du sondage Ifop/Fondation Jean Jaurès (Paul Devin, Jean-Louis Auduc)

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