> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Généralités (Déclarations officielles) > L’intervention sur TF1 : Emmanuel Macron veut "transformer les savoirs (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

L’intervention sur TF1 : Emmanuel Macron veut "transformer les savoirs fondamentaux à l’école primaire" (le Café)

17 octobre 2017

Macron promet la transformation des savoirs à l’école

Mis en difficulté par ses propos sur les "fainéants" et autres "fouteurs de bordel" lors de son entretien télévisé du 15 octobre, le président de la République s’est justifié en faisant appel à sa politique éducative. Quelques minutes plus tard il nuançait ce tableau en assumant la sélection dans le supérieur et l’apprentissage comme voie de réussite. Mais on retiendra aussi ses propos sur la transformation des savoirs fondamentaux à l’école. Une formule qui semble annoncer une réforme des programmes.

Taransformer les fondamentaux
"Quand on dédouble toutes ces classes (les CP de Rep+), je ne m’adresse pas à la France où tout va bien mais aux quartiers qui souffrent et où les enfants n’ont pas une formation qui est à la hauteur de ce que nous devons", a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant que "c’est un projet de société".

C’est encore l’éducation comme dimension sociale de son programme qui est utilisée un peu plus tard dans une formule surprenante. "La vraie inégalité c’est l’inégalité de qualification", affirme le président. Il évoque "une transformation des savoirs fondamentaux à l’école primaire" et "le retour de l’évaluation pour éviter qu’on n’ait 20% de nos jeunes qui ne sachent pas lire, écrire et compter. Car là vous êtes fichu pour la vie".

Qu’a voulu dire exactement le président de la République ? Peut on considérer que les dédoublements de Cp en Rep+ sont cette "transformation des savoirs fondamentaux" ? Ou faut il comprendre que l’évaluation systématique imposera cette transformation ? En tous cas le président de la République semble attendre une véritable transformation de l’école primaire et un gain d’efficacité qui semblent aller au delà de la réforme , très limitée en volume, des dédoublements. Une réforme d’ailleurs dont l’extension au Ce1 et aux Rep est maintenant reportée sans calendrier précis.

Sélection dans le supérieur
Interrogé sur la réforme du supérieur, E Macron n’a pas tiqué sur le mot "sélection". "Mais il y a une sélection aujourd’hui" a -t-il répondu. Il promet une meilleure orientation "dès la troisième" en "expliquant les filières et la vie des entreprises" aux élèves. Pour lui, il faut "donner de la transparence" car "quand vous êtes de famille modeste vous ne pouvez pas vous y retrouver dans ce maquis, vous n’êtes pas informé".

La solution mise en avant par le président pour cette jeunesse c’est l’apprentissage. "Il permet d’avoir des emplois de façon formidable", explique-t-il. "80% des apprentis ont un emploi". Il promet de développer l’apprentissage partout "y compris dans les filières d’excellence" et notamment dans la voie professionnelle.

L’apprentissage en remède
Le problème c’est que l’apprentissage ne se développe déjà que dans les filières d’excellence alors qu’il est déjà en régression ailleurs et notamment pour les bas niveaux de qualification. Contrairement à ce que dit le président, l’apprentissage n’est pas actuellement la planche de salut des classes populaires mais un mode de financement de la formation des classes moyennes et supérieures pour le post bac.

Ce qui renvoie à la réalité budgétaire de sa politique éducative. Alors que le président évoque la justice sociale, force est de constater que son budget du supérieur ne permet pas l’accueil dans le supérieur des jeunes issus des milieux populaires.

Il confirme la sélection à l’entrée dans le supérieur qui n’est rien d’autre que le moyen d’ajuster le flux d’entrants avec un budget par étudiant en régression. Cette sélection s’opère au détriment des lycéens des milieux populaires, ceux des bacs professionnels et technologiques pour qui les voies d’accès au supérieur ne suivent pas l’évolution du flux. Finalement sur ce plan son programme c’est l’inégalité justifiée par une leçon de morale.
François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 16.10.17 : Macron promet la transformation des savoirs à l’école

Répondre à cet article