> LA RECHERCHE PAR RUBRIQUE (une sélection d’articles généraux essentiels) > III- SYSTEME EDUCATIF (Gén. hors EP) > Système éducatif (Déclarations officielles) > Les annonces d’Anne Genetet : maintien des groupes de besoin, brevet, (…)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Les annonces d’Anne Genetet : maintien des groupes de besoin, brevet, manuels labellisés en EP, doublement des devoirs faits et des stages de réussite... (site du MEN)

12 novembre 2024

Note : le texte ci-dessous, recopié intégralement sur le site du MEN le 12 novembre dans l’après-midi, a été remplacé par une autre version à laquelle renvoie désormais le lien suivant
Voir notre article Choc des savoirs. Acte II. "Des manuels labellisés de français et mathématiques pour les CP et CE en éducation prioritaire et dans les classes rurales seront achetés par l’Etat" (une note du QZ et un article de Franck Ramus dans l’Express)

Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a présenté l’acte II du Choc des savoirs, mardi 12 novembre 2024, à l’ensemble de la communauté éducative.

"Élever le niveau.

C’est la mission de l’École.
Si nous réussissons, c’est toute la République qui triomphe.

Avec l’Acte II du Choc des savoirs, nous choisissons le sursaut plutôt que le déclin de notre École.

Chaque élève disposera des moyens et d’un accompagnement sur mesure pour réussir, quelle que soit sa condition d’origine.

C’est la promesse de l’École.
Nous l’honorerons."

​Anne Genetet
Ministre de l’Éducation nationale

 

Les mesures mises en place à partir de l’année scolaire 2024-2025
Évaluations en français et mathématiques généralisées à tous les niveaux de l’école élémentaire pour la première fois ;
D’ici la fin 2024 : les professeurs disposeront des résultats de leurs élèves aux évaluations nationales mais aussi des résultats au niveau de l’établissement et de l’académie pour leur permettre de les situer ;
Les professeurs ont désormais le dernier mot pour décider du redoublement de leurs élèves ;
Mise en place de groupes de besoins en français et en mathématiques en 6e et en 5e avec des effectifs réduits pour les élèves en difficulté ;
Le français et les mathématiques sont désormais enseignés en effectifs réduits en 2de et 1re professionnelles ;
Les horaires dédiés aux enseignements généraux sont renforcés en terminale professionnelle ;
Printemps 2025 : mise à disposition des premiers manuels labellisés de CP et CE1 en français et en mathématiques.
Brevet 2025
Des notes séparées en histoire-géographie et en EMC ;
Introduction d’une mention "très bien avec félicitations du jury" pour les élèves qui obtiennent 18/20 ou plus.

Les mesures mises en place à partir de la rentrée 2025
Application de nouveaux programmes en français et en mathématiques pour les élèves de la maternelle à la 6e ;
Application de nouveaux programmes de langues vivantes en 6e, 2de, 1re et terminale ;
Manuels labellisés financés par l’État en CP et CE1 en Rep, Rep+ et dans les communes rurales.
Soutien renforcé pour les élèves de 4e et de 3e avec :
en classe, une heure hebdomadaire de soutien en groupe de besoins en alternance entre français et mathématiques.
hors de la classe, deux fois plus d’heures de Devoirs faits et stages de réussite.

Brevet 2026
Une nouvelle répartition entre contrôle continu (40 %) et épreuves terminales (60 %) ;
Le contrôle continu sera désormais fondé sur la moyenne des notes de 3e.
Baccalauréat 2027
Une épreuve anticipée de mathématiques en classe de 1re instaurée en juin 2026 au lycée général et technologique comptant pour la session du baccalauréat 2027

Les mesures mises en place à partir de la rentrée 2026
Brevet 2027
Le diplôme national du brevet devient obligatoire pour accéder directement à la seconde générale, technologique ou professionnelle.

Pour en savoir plus : visionnez la conférence de présentation du mardi 12 novembre 2024

Extrait de education.gouv.fr du 12.11.24

 

Groupes de besoin, brevet obligatoire, épreuve anticipée de maths... La ministre de l’Éducation nationale révèle l’"Acte 2 du choc des savoirs"
Cet "Acte 2" intervient un an après les premières annonces faites par Gabriel Attal lorsqu’il était alors ministre de l’Education nationale. Voici ce qu’il faut retenir.

La ministre de l’Éducation nationale annonce plusieurs nouveautés pour les collèges et les lycées mardi 12 novembre, selon les informations de franceinfo. Cet "Acte 2 du choc des savoirs", lancé par Anne Genetet, intervient un an après les premières annonces faites par Gabriel Attal lorsqu’il était alors ministre de l’Éducation nationale.

"Je veux relancer l’ascenseur scolaire", indique la ministre dans un entretien à l’AFP, qui assure vouloir élever le niveau des élèves en mettant en place, par exemple, des groupes de besoin "sur-mesure" en 4e et 3e avant l’instauration d’un Brevet obligatoire pour le passage en seconde en 2027. Voici ce qu’il faut en retenir.

Le maintien des groupes de besoin
Parmi les annonces majeures de la ministres, les groupes de besoin au collège vont continuer sur le même modèle en 6e et en 5e l’année prochaine. Le dispositif avait été mis en place à la rentrée 2024 pour sortir les élèves de leur classe et les répartir en fonction de leurs compétences en maths et en français.

En revanche, il n’y aura pas d’extension en entier pour les 4e et les 3e comme prévu au départ. Ces élèves seront répartis par groupes uniquement une heure par semaine, en alternance, une fois pour le français et la semaine suivante pour les maths. "Les élèves les plus en difficulté seront dans des effectifs réduits", précise la ministre.

"Par ailleurs, je décide de doubler le nombre d’élèves qui auront accès aux ’devoirs faits’ et aux stages de réussite. Cela concernera 800 000 collégiens de 4e et 3e dès l’an prochain. L’objectif, c’est d’offrir à chaque élève un accompagnement sur-mesure tout au long du collège", indique Anne Genetet .

Le brevet obligatoire pour passer au lycée
Autre annonce, cette fois, concernant le brevet des collèges. À partir de la session 2027, l’examen va devenir un passage obligé pour entrer au lycée. Cela concernera donc les élèves qui sont actuellement en 5e. Ceux qui n’obtiendront pas le brevet pourront soit partir en CAP, soit rejoindre une classe prépa-seconde. Ce dispositif, expérimenté depuis septembre, est une sorte de passerelle entre la classe de 3e et la seconde. L’an dernier, 14% des candidats ont échoué au brevet.

Par ailleurs, il y a quelques nouveautés concernant cette épreuve fixée en fin de troisième : "Dès cette année, nous allons distinguer la note d’histoire-géographie et la note d’EMC (enseignement moral et civique) pour redonner de la valeur à cette matière. Et dès qu’un élève aura plus de 18 sur 20 au Brevet, on ajoutera la mention "Très bien avec félicitations du jury" pour valoriser sa réussite", annonce la ministre de l’Education nationale.

Une épreuve anticipée de maths en première

Enfin, pour le bac, une épreuve anticipée de maths est désormais créée, comme cela existe aujourd’hui pour le français. Cette épreuve sera passée à la fin de la classe de première, à partir de juin 2026, et comptera pour le bac 2027. "Ce que je veux, c’est disposer d’un véritable baromètre et d’élever le niveau en mathématiques", poursuit Anne Genetet.

Pour le moment, ni son coefficient, ni son programme ne sont connus. Les élèves qui ont gardé la spécialité maths, en terminale, passeront donc une deuxième épreuve l’année d’après, au même titre que toutes les autres épreuves de spécialité.

Plus de moyens humains
Concernant le nombre de professeurs nécessaires pour pouvoir encadrer ces petits groupes d’élèves en difficulté, l’entourage d’Anne Genetet estime qu’il en faut environ 1 000 et 1 500, avec une partie redéploiement, une partie recrutement de nouveaux enseignants, a-t-elle précisé, estimant qu’il s’agit de proportions tout à fait raisonnables et absorbables dans le contexte budgétaire contraint. L’enveloppe supplémentaire n’est toutefois pas garantie à ce stade, rappelle l’entourage de la ministre, qui renvoie au débat budgétaire, en cours à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Enfin, 150 conseillers principaux d’éducation et 600 surveillants, les AED (assistants d’éducation), vont être recrutés, en plus, dans les collèges les plus sensibles, dès janvier prochain. "On ne peut pas progresser ni apprendre en toute sérénité si on se sent en insécurité, tant pour le professeur que pour les élèves. Je vais être très claire : je n’accepte pas qu’un seul professeur puisse être contesté dans ses enseignements ou soit menacé, que ce soit verbalement, moralement ou physiquement", conclut la ministre dans un entretien à l’AFP.

Extrait de francetvinfo du 12.11.24

 

Choc des savoirs : le début de la fin de la démocratisation scolaire

Les ministres passent et les réformes se poursuivent. Un an après Gabriel Attal, la ministre Anne Genetet poursuit le travail lancé par son prédécesseur : groupes de besoin de la 6e à la 3e, brevet comme condition pour passer en Seconde. Le cap est bel et bien maintenu, les réformes devraient suivre et être appliquées, toujours malgré tout. Sans moyens, sans l’adhésion des personnels, sans vote démocratique. C’est la marque de fabrique depuis 2017. Et c’est pourtant un tournant historique majeur dans l’histoire de l’école : celui du début de la fin de la démocratisation scolaire.

Une vision politique de l’Ecole : la séparation au détriment de la coopération

Le projet mené est projet de la séparation au détriment de la coopération. Au sein des groupes de « besoin », les élèves sont séparés selon leur niveau scolaire… et social, tant les parcours scolaires des élèves sont déterminés par leur milieu social.

Faire apprendre les élèves séparément, les assigner à un « groupe de besoin » faible, comme satisfaisant ne les fait pas vivre ou apprendre ensemble. Ne peut-on pas apprendre à l’Ecole dans et par les différences scolaires et sociales ? Les élèves de niveau fragile ont-ils besoin d’être ensemble pour apprendre mieux ? C’est finalement le projet d’une école non-mixte que les ministres successifs mènent. C’est un tournant historique. Séparer les élèves et les trier, c’est un projet d’école comme de société.

Le brevet qui conditionne le passage en Seconde va exclure des élèves du lycée. Les élèves les plus faibles sont également souvent les plus défavorisés. Et ces élèves sont majoritairement orientés dans la voie professionnelle. Les réformes menées dans la voie professionnelle ont réduit les heures d’enseignement au profit des stages. Les élèves qui n’ont pas obtenu le brevet ne pourront plus à partir de 2027 aller au lycée professionnel. L’ambition est d’

proclame la ministre. Le ministère voudrait faire mieux avec moins. Pour certains élèves, c’est la fin annoncée de la démocratisation scolaire comme l’abaissement de durée de la scolarisation.

Des réformes sourdes et aveugles au terrain, aux besoins

Les annonces des ministres sont loin des besoins et attentes : non seulement la question des moyens pour la revalorisation des métiers est absente, tout comme celle des moyens pour baisser les effectifs des classes. Les groupes de besoin sont d’après les remontées de terrain des groupes hétérogènes. Ce que les personnels souhaitent sont bel et bien « des groupes classes allégés ».

Une ambition pour l’École passera par une revalorisation du métier plutôt que par la réduction du métier de professeur à celui d’exécutant, mettant en œuvre des kits pédagogiques – labellisés ou pas -, ou des réformes successives, épuisantes autant que méprisantes. Le chemin emprunté est celui de la dégradation salariale et professionnelle. Élèvera-t-on le niveau des élèves sans élever celui des professeurs, voire sans professeurs….

Djéhanne Gani

Extrait de cafepedagogique.net du 12.11.24

 

Choc des savoirs : l’acte II dans le prolongement exact de l’acte I
Paru dans Scolaire le mardi 12 novembre 2024.
Anne Genetet annonce aujourd’hui, 12 novembre, les décisions qu’elle a prises dans le cadre de "l’acte II" du "choc des savoirs", après, selon son entourage, "une vingtaine d’heures de concertation avec les organisations syndicales représentatives". En voici la liste. Certaines supposent des moyens supplémentaires qui seront trouvés par déploiement des moyens existant et utilisation du "Pacte" à moins que le débat législatif n’annule la suppression de postes d’enseignants.

En ce qui concerne le 1er degré

Les nouveaux programmes de mathématiques du cycle 3 seront publiés début 2025 pour une mise en oeuvre à la prochaine rentrée. Pour mémoire les programmes des cycles 1 et 2 (maternelle, CP, CE1 et CE2) sont publiés et prévoient notamment d’anticiper l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux au CE1.

Est également annoncée dès 2025 la labellisation des manuels de français et mathématiques au CP et CE1, les enseignants "gardent la main" sur le choix des manuels, mais l’Etat achètera des manuels labellisés pour les écoles situées en éducation prioritaire ou en milieu rural.

Les enseignants auront le dernier mot sur le choix de faire redoubler les élèves. il y a d’ailleurs un "consensus scientifique" sur l’utilité du redoublement dans les petites classes, notamment au CP (mais pas sur l’utilité du redoublement en 3ème en cas d’échec au DNB).

Dans le 2nd degré.

Quelque 150 CPE et 600 AED supplémentaires vont être recrutés dès le début de l’année 2025

Au collège

Les nouveaux programmes de langues entreront en vigueur en 6ème à la rentrée 2025 et l’ensemble des programmes pour le collège seront publiés en 2026.

Les groupes de besoins en 6ème-5ème sont maintenus et une évaluation conduite par la DEPP et l’inspection générale permettra d’identifier les pratiques les plus efficaces. En 4ème-3ème, les groupes de besoins sont limités à une heure par semaine, prise alternativement sur les heures de français et de mathématiques, avec pour objet la préparation du brevet (avec le choc des savoirs, "leur niveau va s’élever dès la 6ème et dès la 5ème"). Leur mise en place suppose une "mise en barrette" de cette heure. Un millier de postes permettra d’alléger les effectifs dans les groupes "à besoins" des établissements les plus en difficulté.

Les établissements disposeront de deux fois plus de moyens pour accueillir davantage d’élèves dans les dispositifs "devoirs faits" et "stages de réussite" qui restent facultatifs mais pourraient concerner la moitié des élèves de 4ème - 3ème.

Le brevet va connaître, dès cette session, deux modifications. La note d’EMC (enseignement moral et civique) sera distincte de la note d’Histoire-Géographie. Une mention "TB avec félicitations" sera créée pour les élèves ayant 18/20 ou plus.

A partir de 2026, l’équilibre entre contrôle continu et épreuves terminales passera de 50-50 à 40-60, et la note de contrôle continu sera fondée sur la moyenne des notes de 3ème et non pas sur la maîtrise du socle.

En 2027, l’obtention du DNB sera obligatoire pour passer en seconde. Les élèves qui n’auront pas le sésame devront passer en 1ère année de CAP ou en "prépa-seconde". Le ministère table sur quelque 25 000 élèves et sur une dizaine de classes par département comptant chacune 20 élèves.

Au lycée

Les nouveaux programmes de langues entreront en vigueur à la rentrée 2025.

Au lycée professionnel, l’ensemble des mesures est maintenu.

Les élèves de première du lycée d’enseignement général passeront (en juin 2026), en plus de l’épreuve anticipée de français, une épreuve anticipée de mathématiques. Celle-ci sera différente pour les élèves qui suivent l’enseignement de spécialité "mathématiques" (et qui auront donc une seconde épreuve de mathématiques en terminale) et pour les élèves du "tronc commun" (qui n’auront pas d’enseignement de mathématiques en terminale).

A noter que l’entourage de la ministre a également évoqué la question des portables au collège. Les moyens supplémentaires en CPE et AED doivent permettre d’en faire respecter l’interdiction.

Extrait de touteduc.fr du 11.11.24

Répondre à cet article