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[...] Combien y aura-t-il de CP à 12 élèves à la rentrée ?
En réseau prioritaire renforcé, 2.500 classes vont bénéficier de deux maîtres dès septembre. Dans 70% des cas, les locaux permettent d’avoir deux classes de 12 élèves au lieu d’une de 24. Ailleurs, deux enseignants interviendront ensemble dans la classe. On peut utiliser des salles vides, en construire de nouvelles, monter des cloisons… Mais en aucun cas, comme j’ai pu l’entendre parfois, on ne mettra des rideaux ou des paravents !
[...] Beaucoup de professeurs regrettent que cela siphonne le dispositif ’Plus de maîtres que de classes’ (dans lequel un enseignant supplémentaire co-intervient à différents niveaux d’une même école)…
Arrêtons les faux procès. Nous concentrons une partie de ce dispositif sur les classes de CP en réseau prioritaire, nous ne le supprimons pas : 50 % des « maîtres plus » sont maintenus. Je veux pouvoir évaluer objectivement les résultats de ces deux dispositifs qui vont coexister.
[...] Au collège, vous lancez le programme ’Devoirs faits’ : les élèves feront leurs devoirs avant de rentrer chez eux. Est-ce vraiment réalisable partout dès cette année ?
Nous proposerons des études dirigées à tous les collégiens qui le souhaitent. Le dispositif sera opérationnel à la Toussaint. Nous comptons sur l’implication des professeurs en heures supplémentaires, la transformation du métier d’assistant d’éducation, la mobilisation de 10.000 jeunes en service civique et le soutien des associations. Nous voulons que les devoirs ne soient plus une source d’inégalité entre élèves mais une chance pour tous.
[...] La prime de 3.000 euros promise aux professeurs allant exercer dans les quartiers les plus défavorisés (REP+) sera-t-elle versée cette année ?
Notre volonté est d’attirer et de maintenir des professeurs expérimentés dans ces territoires en grande difficulté. Cette prime est un élément de motivation dont nous étudions les modalités de déploiement au cours du quinquennat.
[...] Faut-il réduire les grandes vacances ?
Il n’y a pas d’engagement présidentiel en la matière. Mais à chaque fois qu’on parle du rythme de l’enfant au XXIe siècle, on doit se poser la question des vacances, qu’il s’agisse de l’été ou des vacances intermédiaires. C’est un sujet plus important que celui du rythme hebdomadaire.
Extrait de lejdd.fr du 22.07.17 : L’ennemi c’est l’égalitarisme
LES REACTIONS SYNDICALES
Benoît Teste, du syndicat enseignant Snes-FSU, a réagi à la confirmation, par Jean-Michel Blanquer, de la mise en place de mesures, comme le dédoublement des classes de CP ou les études surveillées au collège, dès la rentrée prochaine.
[...] Franceinfo : Jean-Michel Blanquer propose la mise en place de l’étude surveillée dès la Toussaint. Cela vous parait possible ?
Benoit Teste : Cela va être compliqué à mettre en place concrètement dans les établissements parce qu’il faut du personnel. Plus que du personnel, il faut former. On nous parle de jeunes du service civique qui vont assurer cette mission. Avec quelle formation ? Comment vont-ils prendre connaissance du fonctionnement d’un établissement, de ce dont ont besoin les élèves ? Dès la Toussaint, cela semble compliqué. Le mieux, c’est d’avoir des études surveillées avec des étudiants surveillants, c’est ce qu’on demande depuis longtemps. Cela peut être une mesure intéressante, effectivement, que les élèves fassent les devoirs à l’école mais on ne résoudra pas les problèmes d’inégalités par ces seules mesures. Il faut surtout travailler sur ce qui se passe dans la classe. Les devoirs surveillés c’est très bien, mais la problématique principale du collège, c’est la manière dont les enseignements se déroulent.
[...] Jean-Michel Blanquer propose aussi une réforme des internats pour les rendre plus attractifs et en finir avec "l’internat-prison". L’internat est-il une forme éducative d’avenir ?
On a eu une instrumentalisation avec l’idée que les internats pouvaient être des internats d’excellence sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Cela avait fait l’objet de beaucoup de polémiques. Si c’est pour créer de la mixité sociale, c’est une bonne chose. L’internat a souvent été synonyme de privation, de rupture avec le milieu familial, mais il a aussi représenté la possibilité de promotion sociale, l’apprentissage de la rigueur, de l’autonomie. Cela revient à la mode. Il y a eu une décrue dans les années 60-70. Il y a un peu derrière ce mythe de la pension anglo-saxonne, mais c’est une illusion de réussite scolaire.
Les classes de CP dédoublées dès la rentrée, cela vous parait-il possible et avec quels enseignants ?
Il manque beaucoup d’enseignants. On avait un dispositif "plus de maîtres que de classes" qui fonctionnait bien et qui va être redéployé, en grande partie, pour créer ces classes en CP. Il y a un problème de locaux pour faire deux groupes. Cela va être très compliqué à mettre en œuvre. C’est une mesure un peu phare et symbolique qui pourrait avoir un intérêt, mais pourquoi seulement en CP ? Est-ce que les élèves qui ont été 12 en CP ne vont pas se retrouver en difficulté quand ils seront dans des classes plus importantes en CE1 ou CE2 ?
Extrait de [francetvinfo.fr du : Rentrée 2017 : les mesures du ministre seront compliquées à mattre en oeuvre, estime un syndicat
Alors que le ministre de l’Éducation nationale veut ouvrir un débat sur la durée des vacances scolaires, en vue de les réduire, le syndicat des enseignants de l’UNSA pointe un timing "étrange". "Je trouve assez curieux d’ouvrir la question des vacances scolaires et du nombre de jours de classe dans l’année aux élèves du primaire quand on vient de permettre aux communes de supprimer 36 mercredis matins" dans l’année, a relevé Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-UNSA, sur Europe 1 dimanche. Le gouvernement a en effet acté mi-juillet la possibilité pour les communes de revenir à la semaine de 4 jours de classe par semaine au primaire.
"Réaliser les apprentissages de façon régulière". "La question (des vacances scolaires, ndlr) est celle du nombre du jours de classe donnés aux élèves pour que les élèves puissent réaliser leurs apprentissages de façon régulière", note encore Stéphane Crochet, en expliquant : "Du coup, avoir permis à chacun de choisir s’il y aura 144 ou 180 jours de classe dans l’année et dans le même temps, ouvrir un débat sur les vacances scolaires - qui est un grand serpent de mer puisqu’il s’agit aussi d’harmoniser les vacances entre le primaire, le collège et le lycée et permettre aux familles de prendre leurs vacances ensemble -, c’est assez étrange d’ouvrir ce nouveau chantier."
Extrait de europe1.fr du 23.07.17 : Vacances scolaires. Le syndicat del’Unsa pointe un timing "étrange"