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Les priorités de la ministre dans son discours aux recteurs : primaire, avec des moyens accrus dans le budget 2016, autonomie des équipes au collège, éducation prioritaire, fonds sociaux, mixité sociale (création de secteurs multi-collèges)...

25 août 2015

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’est adressée aux recteurs, secrétaires généraux d’académie et IA-DSDEN, lors de leur réunion de rentrée le lundi 24 août 2015

Notre première priorité, c’est de faire réussir tous les élèves et de leur faire acquérir les connaissances et compétences fondamentales.

Nous ne pouvons pas accepter que l’école fasse le choix de trier les élèves très tôt au risque d’en abandonner une partie à l’échec et au décrochage. Aucune société moderne ne peut faire le choix de laisser de côté une partie de sa jeunesse ou se résigner à voir le niveau d’ensemble des élèves se dégrader alors que l’économie de la connaissance dans laquelle ils grandissent impose d’élever sans cesse le niveau de qualification des nouvelles générations.

C’est évidemment un choix politique. Mais c’est aussi un choix d’efficacité. Nous ne sommes pas les seuls à le dire, l’OCDE a d’ailleurs cet été souligné que nos réformes allaient dans le bon sens.

Pour n’oublier personne en chemin, la refondation de l’école a débuté par le premier degré.

La priorité au premier degré est la priorité du gouvernement. Des moyens importants y sont consacrés et ils seront encore plus importants pour la rentrée scolaire 2016. Je vous demande de les concentrer sur les dispositifs pédagogiques qui permettent aux élèves de surmonter leurs difficultés, je pense notamment à la scolarisation des moins de trois ans dans les secteurs les plus défavorisés socialement et au plus de maîtres que de classe.

[...] L’étape suivante est maintenant de transformer le collège pour donner aux équipes les moyens de répondre aux besoins de leurs élèves. Vous avez compris que cette réforme s’appuie sur deux axes majeurs : donner une véritable marge d’autonomie aux équipes pédagogiques (et j’insiste sur le terme d’équipe pédagogique car cette transformation ne pourra réussir que collectivement) et faire évoluer les pratiques d’enseignement avec l’introduction de plus de temps pour l’accompagnement personnalisé et l’interdisciplinarité.

Mais vous avez pu le constater, les enseignants ont besoin d’être rassurés. Ils sont convaincus que le collège doit évoluer et en même temps, la réforme proposée suscite interrogations et craintes chez certains. Il faut donc les accompagner dans la démarche. Ce sera mon exigence pour l’année scolaire qui vient : je vous demande une implication totale dans la mise en place du plan de formation des personnels. Je vous demande de voir régulièrement les inspecteurs et les principaux, d’aller dans les collèges pour rencontrer les équipes. A nous d’expliquer, de former et de créer de l’adhésion.

 

Rendre notre école plus juste
Etre inégalitaire en moyens pour être égalitaire en réussite, c’est une clé de l’efficacité même de notre système éducatif.

La réforme emblématique de cette politique est la réforme de l’éducation prioritaire. Elle est généralisée à cette rentrée et je vous demande de la suivre, de veiller à ce que les formations des équipes soient mises en place, que les réseaux soient animés par les corps d’inspection. Vous devez faire en sorte que cette réforme ne soit pas celle d’une cartographie mais celle de véritables avancées pédagogiques et d’une organisation toute entière dédiée à l’accompagnement des élèves.

Je veux être sûre que les moyens consacrés à ces réseaux, 300 millions d’euros, conduisent à de vrais projets pédagogiques et à attirer des personnels plus expérimentés. Après 30 ans de politique d’éducation prioritaire, c’est un enjeu essentiel.

 

Enfin, nos efforts à destination des publics les plus fragiles devront être poursuivis. Vous savez et vivez dans vos territoires les ravages de l’exclusion sociale et les risques qu’elle représente pour la réussite scolaire des enfants. Le rapport sur la grande pauvreté de Jean-Paul Delahaye l’a rappelé avec beaucoup de force et des propositions concrètes, dont certaines sont mises en œuvre sans délai.

J’ai ainsi décidé d’abonder les crédits dédiés aux fonds sociaux de 20% supplémentaires cette année et cet effort sera prolongé en 2016. Nous devons aussi endiguer le non-recours aux bourses sociales en mobilisant nos équipes dans les établissements pour que toutes les familles qui peuvent y prétendre déposent leurs demandes. Une circulaire de la DGESCO sera prochainement diffusée à cet effet.

Quant aux emplois, la priorité dans l’allocation des moyens restera donnée aux écoles et établissements les plus défavorisés. Le plan pour la Seine-Saint-Denis a montré que de vrais succès pouvaient être remportés si on se donnait les moyens d’y parvenir. Je pourrais aussi citer la mobilisation en faveur de territoires ultramarins tels que Mayotte et La Guyane.

Je veux aussi cette année ouvrir le sujet de la mixité sociale au collège. Nous aurons une approche pragmatique tant il est vrai que ce sujet a moins besoin de grands discours que d’actes. Nous définirons des territoires volontaires pour mettre en œuvre les dispositions du décret du 15 juillet 2014 permettant la création de secteurs multi-collèges. Cette démarche fera l’objet d’un accompagnement scientifique permettant de généraliser les pratiques territoriales vertueuses.
[...]

Extrait de education.gouv.fr du 24.08.15 : Réunion de rentrée des recteurs, des secrétaires généraux d’académie et des IA-Dasen. Discours de la ministre

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