Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Niveau des élèves, effectifs, affectation : l’état des lieux dressé par C. Pascal (DGESCO)
"La rentrée s’est, techniquement, bien passée" estime Caroline Pascal. La nouvelle DGESCO planchait ce 18 septembre devant les députés de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation et la directrice de l’enseignement scolaire a fait un tour d’horizon de la situation, du point de vue de l’administration. En voici les points saillants, ceux qui n’ont pas déjà fait l’objet d’annonces.
Niveau. Les résultats à PISA montrent que "la très grande majorité de nos élèves", 557 000, sont au niveau des élèves suisses ou estoniens. En revanche, 73 000 sont "en très grande difficulté". Caroline Pascal ajoute que, au vu de l’évaluation en 6ème, les écarts se réduisent de 7 points en français, de 4 points en mathématiques et elle estime que la politique de dédoublement est "sans doute" à l’origine de ce résultat.
Dédoublements. Les dédoublements en Grande section sont réalisés à 85 % mais leur généralisation se heurte à des difficultés liées au bâti scolaire et aux classes multi-niveaux.
Groupes (de niveau). La DGESCO ne dispose pas encore de chiffres sur la mise en oeuvre des "groupes" et attend fin septembre pour mener l’enquête dont elle aura les résultats à la Toussaint. C. Pascal estime que "l’un des objectifs est atteint", le travail en équipe des enseignants pour repérer les élèves en grande difficulté, ceux qui risquent de décrocher dès le mois de septembre l’année de leur 16 ans (ce que font actuellement 17 000 élèves chaque année) après avoir été pendant quatre années "près du radiateur". Avec les évaluations, "devoirs faits" et les groupes, l’école ne devrait plus laisser décrocher aucun élève au niveau collège.
Ces groupes ne suppriment pas l’hétérogéneité mais la "réduisent". Les équipes qui les constituent connaissent les élèves et prennent garde de ne pas mettre dans le même groupe les élèves perturbateurs.
L’ancienne doyenne de l’Inspection générale qui a été professeure d’espagnol "ne nie pas" que la constitution des groupes puisse générer "des tensions avec les autres disciplines" (du fait des moyens qui leur sont consacrés aux dépens d’options ou de dédoublements, ndlr).
Inclusion. Le système scolaire accueille cette année 8 % d’élèves en situation de handicap supplémentaires (soit 513 000 en tout) et le nombre de ceux qui sont en attente d’un.e AESH a diminué de 7 %. Mais la DGESCO insiste sur la nécessité pour l’Education nationale d’ "améliorer le lien" avec le médico-social, "l’accompagnement humain ne peut pas être la seule réponse" et l’Ecole est confrontée à des situations auxquelles elle ne peut pas répondre seule.
Santé. Des "assises de la santé scolaire" seront organisées au mois d’octobre.
EAS. Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est prêt à être présenté au CSE (Consil supérieur de l’éducation). S’appliquera-t-il dès cette année ou seulement l’an prochain, la question n’est pas tranchée.
Sports. Au mois d’octobre, une journée sera consacrée à l’héritage des jeux olympiques et paralympiques. Elle aura lieu à l’INSEP.
Effectifs. Avec la baisse de la démographie, "on pourrait faire mieux" en termes de nombre d’élèves par classe, mais il faudra tenir compte des "contraintes budgétaires".
Brevet. La décision a été prise hier (17 septembre) de reporter la réforme du brevet à l’année scolaire 2025-2026.
Elèves sans affectation. Quelque 13 800 élèves seraient encore sans affectation à ce jour, essentiellement des élèves de LP ou des élèves entrant en seconde. Ils étaient 27 000 deux semaines plus tôt. A noter la mise en oeuvre d’un "pré-tour Affelnet" pour repérer les élèves "dont les voeux avaient très peu de chances d’être validés" parce que "pas suffisamment ouverts" et cela a permis que 35 000 élèves supplémentaires soient affectés au premier tour.
IEF. Le nombre des demandes, qui était monté à 72 000, retrouve son "étiage habituel", quelque 35 000, indique C. Pascal qui évoque ensuite le chiffre de 52 000 demandes en 2023-2024 et un taux de satisfaction de 88,4 %. Elle admet que le taux de refus se concentre sur le 4ème motif prévu par la loi, le projet pédagogique de la famille, mais ajoute que le nombre d’enfants instruits en famille retrouve dans ce cas aussi son étiage habituel.
Mathématiques. La DGSCO dément vigoureusement que la réforme du lycée ait provoqué une baisse du niveau en mathématiques puisque, avec l’enseignement de spécialité, nous avons retrouvé le niveau des anciennes classes de "C", donc avant que la série S voie les exigences de ses programmes revues à la baisse pour accueillir de nombreux élèves non scientifiques. Mais elle reconnaît que "nous avons du travail" dans le 1er degré et au collège dans cette discipline, notamment pour les filles (de même qu’en français pour les garçons).
Stages de seconde. 80 à 85 % des élèves de seconde sont satisfaits du stage qu’ils ont fait en fin d’année, et apparemment, ce stage n’a pas eu d’impact sur l’offre de stages pour les élèves des lycées professionnels. Mais il faudra en "améliorer" le suivi.
Enseignement privé. Le "caractère propre" des établissements privés sous contrat doit rester "dans le cadre de leurs obligations réglementaires", le contrôle "peut être encore amélioré". La DAF (la direction du ministère qui gère l’enseignement privé, ndlr) "est en train de travailler à un cadre" pour une meilleure définition du "caractère propre". C. Pascal fait état d’une "vraie collaboration" avec le SGEC (le secrétariat général de l’enseignement catholique) sur la mixité sociale.
REP+ et REP. La révision de la carte de l’éducation prioritaire est "très sensible politiquement" et le processus ne pourra être lancé "que par un ministre".