> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > ACTIONS PEDAGOGIQUES LOCALES (par niveau et discipline) > Actions locales à la MATERNELLE > Maternelle (Actions inter ou pluridisciplinaires) > B* Apprendre à comprendre : le concept au coeur du savoir, dans une école (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

B* Apprendre à comprendre : le concept au coeur du savoir, dans une école maternelle et élémentaire à Toulon (participation d’enseignants ECLAIR)

28 juillet 2012

Ecole maternelle Aguillon
TOULON

[Cette école n’est pas en éducation prioritaire mais l’expérimentation a impliqué aussi des enseignants des écoles maternelle et élémentaire "J. Muraire dit Ramu" qui dépend du réseau ECLAIR la Marquisane à Toulon]

L’analyse des résultats des évaluations en circonscription témoigne des difficultés que rencontrent certains élèves pour apprendre et transférer les savoirs dans des situations complexes.
Ce projet mené en collaboration avec Britt Mari Barth [professeur émérite à la Faculté d’éducation de l’Institut Supérieur de Pédagogie à l’Institut Catholique de Paris, ndlr] dans des classes de la petite section au CM2 vise deux objectifs pour mieux faire réussir les élèves : agir au niveau de la structure du savoir et engager l’élève dans une démarche intellectuelle pour l’acquérir. Il s’agit de donner du sens aux savoirs scolaires,de rendre explicite le processus enseigner / apprendre en plaçant le concept et les opérations mentales au cœur de la réflexion. Cette réflexion s’appuie sur l’ensemble des domaines disciplinaires inscrits aux programmes.

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés

380 élèves, de la grande section au CM2
17 professeurs des écoles du 1er degré volontaires (dont 3 enseignants du réseau ECLAIR)

A l’origine
Au regard des évaluations nationales,nous avons constaté que des élèves obtiennent des scores inférieurs à 50 % malgré les aides institutionnelles et rencontrent des difficultés pour résoudre des situations complexes. Habitués aux situations répétitives, ils se démotivent et ont du mal à donner du sens aux apprentissages. Ils se trouvent démunis face à l’abstraction et ne mobilisent pas leurs capacités intellectuelles.

Nous pouvons observer :
 une gestion de la difficulté scolaire par un étayage important et une simplification des tâches.
 une gestion du groupe en classe entière qui ne facilite pas la métacognition et la verbalisation.
 des pratiques de classe qui ne laissent pas suffisamment de place à la parole de l’élève.
 une tension perceptible entre la mise en oeuvre des programmes et la possibilité donnée à chaque élève de prendre le temps de chercher.
 une volonté d’outiller les élèves au détriment de l’acquisition de compétences.
 des concepts insuffisamment maîtrisés par l’enseignant.

Objectifs poursuivis

Pour les élèves :
 entraîner les stratégies mentales : observer
– comparer
– inférer
 généraliser
 favoriser des situations d’apprentissages « secure »pour tous et motiver les élèves face aux apprentissages
 amener les élèves à mettre en oeuvre consciemment un raisonnement pendant la séquence d’apprentissage : mener de front le savoir et la façon dont il est appris.
 faciliter le transfert des connaissances et des opérations mentales pour rendre possible l’acquisition autonome de connaissances.

Pour l’enseignant :
 se former à une pédagogie de l’abstraction : être au clair sur les concepts enseignés et sur le niveau de connaissances visé. Créer des liens entre les concepts.
 concevoir et mutualiser des outils qui permettent d’entraîner les opérations mentales.
 changer de posture : passer de l’enseignant transmetteur de savoir à l’enseignant médiateur ; poser un regard différent sur les élèves : s’attacher à comprendre ce que l’enfant comprend pour mieux le faire progresser ; encourager l’argumentation et la justification des réponses.
 analyser la plus–value de la mise en œuvre de la démarche pour l’élève (processus cognitifs et acquisition de connaissances) et pour l’enseignant.

Description
Le projet est conduit par 4 conseillères pédagogiques : Nathalie Percheron - circonscription de Toulon 2 Christine Couderc – Corinne Odolo – Carine Calba Circonscription de Toulon 3
Ce projet est ponctué de phases de travail réflexif qui offrent des possibilités d’échanges, de retour sur expériences et de prise de recul sur ses propres pratiques : la démarche proposée consiste dans tous les domaines disciplinaires à :
 Définir et structurer le savoir à enseigner : clarifier sa propre connaissance du concept, cerner les attributs du concept(choisir les attributs prioritaires pour le public concerné)
 Choisir des exemples positifs qui reprennent tous les attributs du concept étudié : l’exemple initial est typique et sans ambiguïté.Ces exemples positifs successifs ont pour but de mettre en évidence la notion visée,les différents attributs de cette notion et ses différentes caractéristiques.
Le concept se construit par contraste : l’enseignant en proposant en alternance des exemples négatifs et en posant des « questions élucidantes » va guider l’élève dans sa tâche et l’aider à faire des discriminations appropriées pour abstraire les caractéristiques essentielles. Il va aussi poser des « questions élucidantes » qui visent une progression dans les opérations mentales de la perception à l’abstraction et focalisent l’attention sur les attributs manquants. L’apprenant justifie ses réponses et argumente. Cette démarche se conclut par une phase d’évaluation formative collective, puis d’évaluation finale individuelle.

Modalité de mise en oeuvre
 prise de contact avec les enseignants avril 2011
 mise en œuvre de la démarche autour de concepts simples dans les quinze jours suivant la rentrée scolaire.
 stage de formation continue (26 et 27nseptembre 2011) en présence de Britt Mari BARTH et animations pédagogiques (30 heures par stagiaire) : apports théoriques –retour sur expérience
 réunions d’étape : par circonscription, regroupement des enseignants participant au projet toutes les trois semaines pour l’ensemble des deux circonscriptions aux étapes clefs du projet.
 accompagnement : visites en classe, analyses de pratique, observations croisées : au moins deux visites par mois / enseignant.
 conférence de Britt Mari Barth illustrée par les témoignages des enseignants engagés dans l’expérimentation . (25 janvier 2012) - rencontre bimensuelle des conseillers pédagogiques : mise en commun des travaux conduits ; évaluation ; régulation de l’action

Difficultés rencontrées
 Les premières semaines, des enseignants pourtant chevronnés et volontaires se sont trouvés déstabilisés en préparant leurs séances et en les mettant en œuvre. La démarche mal maîtrisée leur donnait l’impression de perdre du temps, que la notion aurait pu être acquise plus rapidement de manière traditionnelle. L’accompagnement et les échanges entre pairs ont permis au bout de six semaines,d’engager les équipes.
 Une plate forme de mutualisation est à ce jour peu alimentée et visitée. Les échanges se font de manière plus informelle.

Liens éventuels avec la Recherche

Britt Mari Barth (formation en présentiel - suivi de l’action par courriel et rendez vous téléphoniques).

Evaluation / indicateurs

Pour les élèves, évaluation individuelle des élèves à partir de la grille niveau d’acquisition des concepts étudiés (in Le savoir en construction B.M. Barth)

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action

Auto-évaluation, évaluation interne et externe

Effets constatés

  • Sur les acquis des élèves :
     un climat de classe propice aux échanges, les élèves sont respectueux de la parole des camarades .
     des élèves motivés par la démarche, actifs.
     des élèves qui argumentent et justifient dans l’ordinaire de la classe.
     des capacités à observer et comparer plus affutées.
     un vocabulaire spécifique employé par les élèves porteur de sens. Tous ne sont pas en mesure de généraliser et transférer à ce jour, mais on a remarqué chez des élèves moyens des situations de transfert réussies en rédaction, lors de visites au musée.
  • Sur les pratiques des enseignants :
     les enseignants ont pris conscience qu’ils ne maitrisent pas tous les concepts enseignés , même en maternelle. Ils clarifient donc leurs propres connaissances lors des préparations de séance.
     la construction des cartes conceptuelles permet de déterminer le niveau d’acquisition du concept visé dans chaque classe.
     les enseignants déstabilisés dans un premier temps s’attachent maintenant à saisir les propositions des élèves pour construire le savoir.
     les enseignants portent un regard différent sur les élèves : ils prennent en compte les représentations initiales et en construction de chacun.
  • Sur le leadership et les relations professionnelles :
     Sollicitation croissante des autres enseignants de la circonscription qui souhaitent mettre en oeuvre cette démarche dans leur classe.
    Valorisation des bonnes pratiques qui fédère tous les enseignants des deux circonscriptions autour de références communes.

Site académique

Extrait du site Expérithèque : Apprendre à comprendre : le concept au coeur du savoir

 

Cette notice complète la présentation d’une expérimentation déjà publiée sur le site OZP en mai 2012 au titre des écoles ECLAIR de La Marquisane : Apprendre à comprendre : le concept au cœur du savoir IEN TOULON 2- IEN TOULON 3

Répondre à cet article