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Evaluations début 6e 2022 : malgré la persistance d’importantes difficultés, en français "la part des élèves dans les groupes de bas niveau a davantage diminué en REP+ (- 6,9 points) que dans les autres secteurs" (Depp)

10 février 2023

Additif du 14.02.23

Évaluations 6ème : écarts de résultats selon le profil social de l’établissement
En septembre dernier, plus de 800 000 collégiens scolarisés dans des établissements publics et privés sous contrat ont passé les évaluations standardisées de sixième. Il s’agit selon la DEPP « d’établir une photographie des connaissances et compétences des élèves en français et en mathématiques à l’entrée au collège, aussi bien à l’échelle nationale qu’au niveau de chaque académie ». Une note de la DEPP présente les résultats et montre de façon accablante la corrélation entre le profil social de l’établissement et la proportion d’élèves appartenant aux catégories « élèves de faible niveau ». Alors que le ministre a fait de la mixité et de la réduction des inégalités ses priorités, ce constat montre qu’il a de quoi faire.

« Au niveau national, en français, les performances des élèves à la rentrée 2022 restent supérieures à celles observées à la rentrée 2017, lors de la première évaluation de début de sixième » introduit la note. « En 2022, la part des élèves dans les bas niveaux est inférieure de 4,7 points à celle de 2017. À l’inverse, on trouve plus d’élèves dans les hauts niveaux en 2022 qu’en 2017 (+ 4,7 points) ». Pour autant, le nombre d’élèves de bas niveaux est en augmentation entre 2021 et 2022, passant de 22,4 % en 2021 à 27,1 % en 2022 et la part de ceux dans les hauts niveaux baisse, passant de 36,7 % à 33,8 %. En mathématiques, la part du nombre d’élèves de bas niveau a augmenté, passant de 20,8 à 32,5%. Parallèlement, « la proportion d’élèves dans les hauts niveaux a connu une hausse plus importante, passant de 28,2 % à 31,4 % (+ 3,2 points) ».

Éducation prioritaire : plus d’élèves en difficulté
L’information la plus importante, et qui est loin d’être une nouveauté, c’est que le niveau diffère selon le profil social de l’établissement. Les élèves des établissements situés en REP et REP+ sont beaucoup plus nombreux dans les groupes 1 et 2 (élèves de bas niveau) que leurs camarades hors éducation prioritaire. Leur part est supérieure de « 15,8 points en français et de 19,4 points en mathématique ». Les difficultés sont « particulièrement marquées » pour les élèves scolarisés en REP+ dont la part dans les groupes 1 et 2 en français est de 53,7% et 63,2%. « Soit 27,7 points de plus que ceux scolarisés dans le secteur public hors EP en français, et 32,4 points de plus en mathématiques ».

Selon les caractéristiques sociales de l’établissement, les disparités de maîtrises sont très marquées. « En français, 45,7 % des élèves des collèges les moins favorisés appartiennent aux groupes de bas niveaux contre seulement 13,3 % parmi ceux des collèges les plus favorisés ». Et pour les « mathématiques, 54,2 % des élèves des collèges les moins favorisés appartiennent aux groupes de bas niveaux contre seulement 17,3 % parmi ceux des collèges ».

Pour les élèves ayant un niveau satisfaisant en français, la proportion scolarisée hors éducation prioritaire est supérieure de 14% à celle en REP et REP+ et « elle varie de 13 points en « Grammaire » à 16,1 points en « Lexique » ». Ces écarts atteignent en moyenne 22 points lorsque l’on compare les élèves hors éducation prioritaire et ceux de REP+. « De 17,3 points en « Orthographe » à 26,3 points en « Lexique » ». Dans les établissements avec un IPS élevé, « la proportion d’élèves atteignant un score satisfaisant s’élèves ainsi à 67,9 % en « Lexique », alors qu’elle est de 32 % dans les collèges accueillant les élèves les moins favorisés socialement ».

En mathématiques, les écarts varient de 16,1 points en « Résolution de problèmes » à 18,5 points pour le domaine « Grandeurs et mesures » entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux hors éducation prioritaire. « Ces écarts sont plus élevés si l’on compare les élèves du secteur public hors EP avec ceux de REP+. Ils varient de 24,9 points en « résolution de problèmes » à 29,7 points pour les « Automatismes » » précise la note. Dans les collèges les plus favorisés socialement, la proportion d’élèves atteignant un score satisfaisant en « Grandeurs et mesures » est de plus du double de celle des élèves scolarisés dans les établissements les moins favorisés.

Plus d’élèves des « hauts niveaux » dans le privé

Alors que l’écart se creuse entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et les autres. Le fossé s’agrandit d’autant plus avec les élèves scolarisés dans les établissements d’enseignement privé sous contrat. En français, « c’est parmi les élèves accueillis dans le secteur privé que la proportion d’élèves dans les hauts niveaux a le plus augmenté (+ 5,8 points) » note la Depp. En mathématiques, l’augmentation est de + 4,2 points. La Depp précise que les élèves entrant dans le secteur privé présentent les « niveaux de maîtrise les plus élevés dans tous les domaines ».

Le constat est tout aussi accablant en fluence, « les élèves entrant dans le secteur privé sont 66,3 % à atteindre le seuil de 120 mots. Dans le secteur public hors EP, ils sont 55,3 % dans ce cas. En REP+, 39,6 % des élèves atteignent ce seuil de 120 mots, mais 30 % des élèves ne parviennent pas à lire 90 mots par minute ».

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 14.02.23

 

NOTE D’INFORMATION, n° 23.03 – Février 2023.
Évaluation exhaustive de début de sixième 2022 : des performances en légère hausse depuis 2017, y compris en REP+

En septembre 2022, l’ensemble des élèves de sixième a été évalué en français et en mathématiques sur support numérique pour la sixième année consécutive.
Au niveau national, en français comme en mathématiques, les performances des élèves à la rentrée 2022 restent supérieures à celles observées à la rentrée 2017, lors de la première évaluation de début de sixième.
En mathématiques, entre 2017 et 2022, la proportion d’élèves augmente dans les bas et les hauts niveaux, quel que soit le secteur. En français, la part des élèves dans les groupes de bas niveau a davantage diminué en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) (- 6,9 points) que dans les autres secteurs.
En français, une faible part des élèves maîtrise la grammaire et l’orthographe.
En mathématiques, c’est le domaine « Espace et géométrie » qui est le moins bien maîtrisé.
Les filles présentent de meilleures performances que les garçons en français, alors qu’en mathématiques l’avantage est aux garçons. Les performances restent très
variables selon le profil social des collèges, les résultats étant inférieurs pour
les publics accueillis dans les collèges défavorisés, surtout en mathématiques.
Enfin, si les résultats au test de fluence sont en progression par rapport à ceux recueillis en 2021, ils indiquent que seulement un peu plus de la moitié des élèves de sixième présente un niveau attendu avec de nettes différences selon le secteur de scolarisation.

 

EXTRAIT :

[...] Des difficultés scolaires pour les élèves entrant au collège en éducation prioritaire
Des différences importantes sont constatées entre les élèves entrant en sixième dans le secteur de l’éducation prioritaire et les autres. En effet, la proportion d’élèves dans les groupes de bas niveaux (groupes 1 et 2) est supérieure de 15,8 points en français et de 19,4 points en mathématiques, chez les collégiens scolarisés dans des établissements publics de REP, à celle observée chez ceux scolarisés dans le secteur public hors éducation prioritaire (voir « Pour en savoir plus » - figure 1.1 et 2.1).
Les élèves accueillis dans les établissements publics appartenant à un REP+ ont des difficultés particulièrement marquées : ils sont 53,7 % à appartenir aux deux groupes de bas niveaux en français et 63,2 % en mathématiques, soit 27,7 points de plus que ceux scolarisés dans le secteur public hors EP en français, et 32,4 points de plus en mathématiques.
En français, la part des élèves dans les groupes de bas niveaux a davantage diminué en REP+ (- 6,9 points) entre 2017 et 2022 que dans les autres secteurs. Dans le même temps, c’est parmi les élèves accueillis dans le secteur privé que la proportion d’élèves dans les hauts niveaux a le plus augmenté
(+ 5,8 points). En mathématiques, la proportion d’élèves a augmenté dans les bas et les hauts niveaux quel que soit le secteur avec, ici aussi, une augmentation plus prononcée des élèves de hauts niveaux dans le privé (+ 4,2 points).

Des résultats fortement corrélés au niveau social des élèves
La DEPP a élaboré un indice de position sociale qui permet de rendre compte du niveau social des collèges. La moyenne de cet indice a été calculée pour chaque collège. Au niveau national, ceci a permis de répartir les élèves en cinq groupes, de ceux appartenant aux 20 % des collèges les moins
favorisés (groupe d’IPS 1) à ceux appartenant aux 20 % des collèges les plus favorisés (groupe d’IPS 5).
Les disparités de maîtrise sont très marquées selon le profil social de l’établissement.
En français, 45,7 % des élèves des collèges les moins favorisés appartiennent aux groupes de bas niveaux contre seulement 13,3 % parmi ceux des collèges les plus favorisés.

Ces écarts de performances sont stables depuis 2017. Cependant, sur la période 2017-2022, la hausse du score moyen est un peu plus importante parmi les collèges les moins favorisés (+ 8 points) (voir « Pour en savoir plus » - figures 1.2).
En mathématiques, 54,2 % des élèves des collèges les moins favorisés appartiennent aux groupes de bas niveaux contre seulement 17,3 % parmi ceux des collèges les plus favorisés. Comme en français, ces écarts de performances sont stables depuis 2017. Cependant, depuis 2017, ce sont les établissements les plus favorisés socialement qui ont connu la plus forte hausse de leurs performances : + 3,4 points dans les collèges du groupe d’IPS 5 contre + 0,8 point pour ceux du groupe d’IPS 1. [...]

Extrait de education.gouv.fr de février 2023

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