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Rapport d’étape de la commission sur la petite Enfance, "1000 premiers jours", présidée par Boris Cyrulnik (ToutEduc)

10 juillet 2020

"1000 premiers jours" : les premières pistes pour les parents et les professionnels

Le rapport de la commission d’experts "1000 premiers jours" devrait être remis au président de la République début septembre, à temps pour que certaines mesures puissent être inscrites dans le PLFSS (projet de loi de finances pour la sécurité sociale). A titre indicatif, allonger d’un journée un congé parental a un coût pour les finances publiques de 20 à 25 M€. Ce pourrait être l’une des mesures retenues par le Gouvernement, à en juger par la tonalité de la présentation à la presse, ce 2 juillet, d’un "rapport d’étape". Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, a assuré que "la volonté présidentielle n’avait pas varié" depuis l’installation de cette commission, ce qui devrait augurer de suites concrètes.

Les travaux de la commission présidée par Boris Cyrulnik, et qui couvrent le temps de la grossesse puis les deux premières années de l’enfant, ont porté sur l’accueil de l’enfant par ses père et mère. Interrogés par ToutEduc, ses membres précisent que les questions posées par l’Aide sociale à l’enfance et le placement des enfants en pouponnière n’entraient pas dans leur champ, puisqu’ils se sont attachés à la prévention des troubles qu’ont d’ailleurs révélés une consultation en ligne. Celle-ci, lancée le 21 octobre, a reçu 10 789 contributions qui ont été analysées par OpinionWay. La première des priorités est de "repenser les congés de naissance", puis, presque à égalité, de "repenser notre système de mode de garde". Mais l’enquête a également montré que les parents avaient du mal à faire le tri entre les bons et les mauvais conseils qu’ils reçoivent de toute part et qu’ils auraient besoin d’un référent et d’un accompagnement jusqu’aux deux ans de l’enfant.

Il est en effet "dur d’être parent", d’autant que manquent les interlocuteurs avec qui évoquer ses difficultés, alors que 10 à 15 % des femmes font des dépressions post-partum. Les vulnérabilités sont aussi somatiques, économiques, sociales, liées au handicap... Boris Cyrulnik dit l’importance de la présence du père (donc du congé paternel) car l’enfant peut ainsi multiplier ses figures d’attachement, enrichir d’autant son univers mental. Il évoque aussi la formation des assistantes maternelles, que celles-ci sont souvent amenées à financer elles-mêmes, ce qui n’est pas le cas des personnels de crèche. Il n’est pas dit pour autant que cela figurera parmi les mesures inscrites au budget l’an prochain, avec les congés parentaux, la formation coordonnée des professionnels ou la mise en place de référents qui accompagnent les parents, répondent à leurs inquiétudes avant et après la naissance, donc des mesures qui intéressent davantage les parents et les professionnels que les enfants eux-mêmes.

Extrait de touteduc.fr du 02.07.20

 

Editorial. La constitution du "Gouvernement Castex" ne doit pas faire oublier une autre information importante cette semaine, le bilan d’étape de la commission des "1000 premiers jours". Boris Cyrulnik avait été chargé par Emmanuel Macron de faire des propositions pour la toute petite enfance, il fallait mettre la France au niveau, puisque les organisations internationales, UNICEF et OMS promeuvent depuis longtemps l’idée d’une politique qui envisage tous les aspects de la vie du bébé. Le cahier des charges était ambitieux. La déception, si on en juge par les pistes évoquées devant la presse, sera grande quand le rapport sera publié à la rentrée.

Allonger la durée des congés parentaux, notamment pour les pères, est, à l’évidence une excellente idée ... dont le coût risque de renvoyer la mise en oeuvre à des jours meilleurs. Et c’est, à peu près, tout. Rien sur l’enfance en grande difficulté et confiée à l’ASE, rien sur l’accès à la culture. Sur l’Aide sociale à l’enfance, il semble que la commission ait été priée de ne pas s’aventurer en terrain glissant. La protection de l’enfance a été confiée aux départements, lesquels verraient d’un très mauvais oeil l’Etat venir leur faire la leçon.

[Extrait de la lettre de ToutEduc (en clair) du 08.07.20->http://www.touteduc.fr/fr/archives/id-17716-la-lettre-de-touteduc-n-519

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