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La contradiction entre le temps des adolescents et le temps des parents, Entretien de Louise Tourret avec l’anthropologue David Le Breton (France-Culture, Être et savoir)

28 novembre 2019

David Le Breton : l’adolescence, cette période "désynchronisée des rythmes d’adultes"

L’anthropologue David Le Breton étudie depuis des années l’âge adolescent, le rapport particulier au risque qu’on peut avoir à cet âge. C’est aussi un marcheur qui a fait l’éloge de la lenteur à travers ses livres qui interrogent le rapport contemporain au temps et les temporalités qui structurent nos vies. À l’occasion du 35e Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, dont le thème est l’éloge de la lenteur, nous lui avons demandé ce qui, à ses yeux, particularisait la notion du temps des adolescents. Il était l’invité de Louise Tourret dans l’émission Etre et savoir.

Louise Tourret : La perception du temps vous semble-t-elle différente selon les âges de la vie ? Quelle serait la particularité du temps des adolescents ?

David Le Breton : Le temps adolescent est vraiment rivé sur le présent, avec une grande difficulté à intégrer l’avenir. Pourtant, je pense que beaucoup d’adolescents vivent des journées relativement contrastées, avec des moments d’hyperactivité, des moments de suspension, d’autres d’oisiveté. En quelque sorte, des moments d’accélération et de ralentissements.
Ce qui me paraît être l’une des grandes caractéristiques de la temporalité adolescente, c’est la désynchronisation. C’est-à-dire un refus des temporalités et des ritualités adultes, un refus de l’hétéronomie et une volonté de vivre un temps à soi. Même si ce temps va être en décalage avec celui des parents ou des frères et des sœurs, et même si cette désynchronisation risque fort de perturber profondément les rythmes familiaux. Le jeune impose de cette manière son désir d’autonomie, d’indépendance. Il exprime son originalité, il exprime son souci de voler de ses propres ailes.

Extrait de franceculture.fr du 26.11.19

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