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B* Raccrochage vers le bac et le post-bac (BTS) au micro-lycée Pierre et Marie Curie de Menton

23 mai 2013

Micro Lycée
Expérimentation art.34

Lycée général et technologique Pierre et Marie Curie
Avenue du Doyen Jean Lépine, 06500 Menton
Site du lycée
Auteur : Lagache Florence
Mél : Florence.Lagache@ac-nice.fr

Structure scolaire expérimentale et dispositif de la deuxième chance pour des élèves âgés de 17 ans au minimum, ayant obtenu un passage en 2de générale ou titulaires d’un BEP et ayant quitté le système éducatif depuis plusieurs mois ou plusieurs années, motivés par une reprise d’études. L’objectif est de réinsérer chaque jeune du dispositif, scolairement et socialement, par la construction d’un parcours de formation et d’orientation personnalisé. La prise en charge est pluridisciplinaire et individualisée, l’emploi du temps est modulable, les pratiques pédagogiques sont diversifiées et aménagées pour faciliter les apprentissages et soutenir l’investissement.

Plus-value de l’action
Les élèves suivis sur 1 ou 2 années de 2010 à 2012 ont obtenu le baccalauréat. Ils ont également réussi à obtenir l’orientation post-bac qu’ils souhaitaient (tous ont choisi de faire un BTS).

Nombre d’élèves et niveaux concernés

Années scolaires 1ère année 2e année
2012-11 8
(dont 4 ne sont pas restés)
1
2011-12 1 4
2012-2013 14 1

A l’origine
Le micro-lycée est une expérimentation nationale qui répond à la priorité nationale et européenne de lutte contre le décrochage scolaire et la sortie de jeunes de l’Ecole sans diplôme. Ce dispositif rattaché au Lycée Général, Technologique et Professionnel Pierre & Marie Curie de Menton recrute des élèves venus de toute la région PACA.

Objectifs poursuivis
- Raccrocher les élèves décrocheurs -parfois de longue date- : apprentissages et socialisation.
- Favoriser et personnaliser les projets d’orientation post-bac des élèves décrocheurs

Description
Chaque élève bénéficie d’un parcours individualisé en fonction de ses besoins et de ses souhaits de formation. Le dispositif prend d’abord la forme d’un SAS visant la mise en confiance, la socialisation et l’adaptation au milieu scolaire et à ses contraintes. L’élève n’est alors pas évalué par une note chiffrée et on mesure son travail et son investissement. Des études dirigées sont mises en place dès que nécessaire, pour que les élèves apprennent à apprendre : Définition d’objectifs individuels (ex : comment je mémorise ? dois-je dire, écrire ? à partir de quand dois-je considérer que j’ai mémorisé ou compris ?), méthodologie, organisation du travail personnel. Les cours débutent progressivement, le suivi des élèves est renforcé par 4h d’AP et une heure de bilan hebdomadaires.
L’accompagnement déployé avec les partenaires est à la fois scolaire et humain, et il s’inscrit dans la durée. Il s’agit en effet d’encadrer et de stabiliser des jeunes qui pour beaucoup ont connu ou connaissent des problèmes psychologiques, familiaux, sociaux importants et dont le décrochage scolaire a été souvent un symptôme.
Le SAS peut durer de 3 mois à 2 ans, selon les besoins. Après ce temps d’adaptation les élèves peuvent intégrer une Terminale L ou STMG « ordinaire » tout en gardant les Aides Personnalisées, les bilans et l’étude dirigée. L’intégration dans les classes se fait au cas par cas et progressivement, l’emploi du temps est modulable en fonction des besoins spécifiques.
L’équipe accompagne aussi chaque élève dans la construction de son projet professionnel. En première année, certains élèves peuvent faire un stage d’une semaine dans le monde professionnel. Le stagiaire poursuivra des objectifs différents en fonction de ses besoins (aller vers les autres pour ceux qui faisaient de la phobie scolaire au moment du décrochage, par exemple, ou organiser la mise en place de ce stage, pour ceux qui ont des difficultés d’organisation).

Modalité de mise en œuvre
Le dispositif peut accueillir jusqu’à 15 élèves en 1ère année (SAS). Le recrutement commence très en amont de l’année scolaire, en mars de l’année précédente. Le premier entretien peut durer de 1 à 3 heures avec le coordonnateur, en fonction des problématiques des jeunes et de leur famille. Il arrive que le jeune ne puisse pas venir en micro-lycée (pas d’orientation en 2nde en fin de Troisième, raisons médicales ou aucune motivation du jeune qui vient pour rassurer ses parents), en ce cas, le coordonnateur conseille de se rapprocher de la Mission Locale, du CIO, d’un CFA ou de venir plus tard en ML.
L’inscription doit se faire au « bon moment » dans le parcours du jeune. Le « bon moment » est le moment où il est prêt à se projeter à nouveau dans l’avenir. Un certain nombre d’éléments non-scolaires interviennent dans le décrochage (maladie, dépression, phobie-scolaire, démotivation, problèmes familiaux, orientation subie). Le degré de l’impact de ces difficultés sur le jeune décrocheur, lui permettra ou non de se lancer à nouveau dans une formation. C’est pourquoi, le ML ne peut être une réponse urgente et immédiate au décrochage. Le temps de la résilience de chaque individu doit être respecté. Le recrutement fait donc partie de l’encadrement par sa dimension diagnostique. C’est pourquoi, le contact avec la famille ou le jeune peut se prolonger en fonction des problématiques, par mails, par téléphone ou sur RDV. Au moins 6/8 entretiens téléphoniques sont parfois nécessaires en amont.
L’équipe est composée d’enseignants volontaires et motivés qui se réunissent en moyenne une fois par mois pour faire un point sur les élèves mais aussi pour mettre en place des stratégies pédagogiques adaptées. Le travail par compétences est
privilégié.

Trois ressources ou points d’appui
La modularité du dispositif et l’accompagnement des élèves inscrit dans la durée.

Difficultés rencontrées
- Le travail en micro-lycée conduit l’enseignant à trouver des équilibres précaires pour accompagner un public très fragile, parfois déscolarisé depuis longtemps (conjuguer encouragement et obligation de respect de certaines contraintes scolaires ; montrer la perspective –Baccalauréat- et faire en sorte que les difficultés qui ont conduit au décrochage ne reprennent pas le dessus. L’engagement et la disponibilité des enseignants, confrontés à des situations volatiles, sont très importants.
- Besoin d’une présence plus régulière de l’assistante sociale qui n’est dans l’établissement qu’une demi-journée par semaine. Il faudrait qu’elle puisse s’occuper 3 heures par mois des élèves du micro-lycée, au moins de septembre à janvier de l’année scolaire, soit 15 heures de plus dans l’établissement. Il en va de même pour les services médicaux. Nous aurions besoin qu’un réseau médical soit mis en place de façon systématique autour du ML. L’information auprès des missions locales devrait être développée davantage.
- Nécessité de définir clairement la fonction du coordonnateur, ce, afin non seulement de lui donner les moyens de mener à bien sa mission (un bureau, une ligne téléphonique) mais aussi d’organiser des modules de formation pour les
professeurs-coordonnateurs.

Moyens mobilisés
30 heures + HSE pour l’année 2012-2013.
(38 heures en 1ère année souhaitables)

Partenariat et contenu du partenariat
Les liens avec la vie scolaire, l’infirmière scolaire, les conseillères d’orientation / psychologues et l’assistante sociale sont plus importants que pour d’autres élèves car les problématiques et les besoins des élèves du Micro-Lycée sont diverses et multiples : Difficultés psychologiques, financières, familiales. Ces besoins sont énormes et exigent très souvent que la mise en place de soins ou de solutions se fasse le plus vite possible. L’infirmière scolaire a un rôle très important auprès des élèves du ML. Elle leur apporte écoute et conseils. Elle convoque le médecin scolaire qui rencontre certains élèves. Sur avis médical, certains élèves vont au Centre Saint-Michel de Menton pour y être suivis, ou chez l’orthophoniste. Le rôle de signalement, prévention et accompagnement de l’infirmière est donc primordial dans la réussite des élèves.

Evaluation
Investissement après intégration en Terminale Réussite au Baccalauréat. Evolution de l’élève sur le moyen-long terme : projet post-bac et issue des études

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
Auto-évaluation, évaluation interne et externe

Effets constatés
- Sur les acquis des élèves : Evolution de la posture des élèves entre la 1ère et la 2e année où ils raccrochent. Resocialisation voire retour à espace de vie
en communauté. Réussite scolaire pour ceux qui ont persévéré dans le dispositif.
- Sur les pratiques des enseignants : Développement de pratiques d’évaluation positives.

Extrait du site Expérithèque : Micro-lycée

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