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Les cordées de la réussite. Rapport des inspections générales, juillet 2011, 41 p. (publié le 25.05.12)

29 mai 2012

Les cordées de la réussite à l’épreuve de leur généralisation :
observations, problématiques et préconisations. juillet 2011, 41 p.

Auteurs
Norbert PERROT, Brigitte BAJOU, Nicolas BILLY, Joël GOYHENEIX
Josée KAMOUN, Alain SÉRÉ, Inspecteurs généraux de l’éducation nationale
Michel TYVAERT, Jean-François RAYNAL, Inspecteurs généraux de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche
Jacques FATTET, Chargé de mission à l’Inspection générale de
l’administration de l’éducation nationale et de la recherche

Lire le rapport intégral

EXTRAITS

[p. 14] Les contraintes de la labellisation et leurs effets
La prépondérance des critères définis dans le cadre de la politique de la ville a, sur la configuration actuelle des cordées, au moins deux effets négatifs : [...] l’apparition, ici ou là, d’établissements « alibis » présents dans les documents de validation, mais auxquels on a substitué sur le terrain d’autres établissements ne relevant pas formellement des critères exigés, comme la mission a pu parfois le constater ; ce qui se traduit par une ouverture des dispositifs à des élèves issus des catégories socioprofessionnelles moyennes.

[p.17] Le tutorat. La mission a pu constater que le tutorat apparaît comme l’action principale des cordées de la réussite.
[p.18] Des tuteurs bénévoles ou rémunérés. Si le bénévolat des étudiants tuteurs, prôné par les concepteurs des cordées de la réussite, demeure la pratique respectée par les grandes écoles
têtes de cordée, ce principe souffre d’aménagements plus ou moins prononcés selon les cas.
[p.19] La fonction essentielle des enseignants référents
La mise en oeuvre des actions engagées au niveau d’un établissement scolaire dans le cadre d’une cordée suppose une forte implication de ses équipes pédagogiques, au sein desquelles le professeur référent joue un rôle primordial.

[p.21] Pré-recrutement. À la différence substantielle du dispositif mis en oeuvre par l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) qui ne bénéficie pas d’une labellisation dans le cadre des cordées de la réussite, les actions de pré-recrutement labellisées n’aboutissent pas à une procédure d’intégration spécifique – inspirée par une volonté de discrimination positive – mais à une information et à un accompagnement des élèves désireux d’accéder à des études supérieures dans un établissement.
[p. 22] Modalités de recrutement. Dans la majorité des cordées observées par la mission, les élèves participant aux activités correspondantes le font sur la base d’un simple volontariat, sans aucune distinction du point de vue de la situation sociale de la famille ou des résultats scolaires. Une telle ouverture traduit à la fois la prépondérance de l’effet établissement, impliqué ou non dans une cordée, et
la volonté de demeurer fidèle à l’esprit d’un dispositif destiné à encourager l’initiative, l’ambition et l’engagement personnels des élèves réputés en avoir le plus besoin.
En sens contraire, on peut citer deux exemples de pratiques de sélection.

[p. 23] L’assiduité. Si la persévérance peut en effet apparaître comme l’une des clés de la réussite au sein d’une cordée, elle peut être mise durement à l’épreuve lorsque la surcharge pesant sur certains élèves qui n’hésitent pas à cumuler les participations aux cordées peut aller jusqu’à quatre heures s’ajoutant à leur emploi du temps hebdomadaire, ce qui est la situation extrême observée au lycée Louise Michel de Bobigny (académie de Créteil).

[p.24] Le pilotage. Dans la conduite et le suivi des cordées, deux niveaux jouent un rôle essentiel : l’académie en
matière de coordination et d’évaluation, et l’établissement en matière de conception et d’animation. La labellisation des projets transmis, après validation conjointe par les préfets et les recteurs, s’effectue au niveau national dans le cadre interministériel...

[p.25] L’intégration des cordées dans le projet de l’établissement, dans ses orientations stratégiques,
avec ce qu’elles impliquent de mobilisation des parties prenantes (équipe de direction, équipes pédagogiques, conseil pédagogique, élèves, parents, partenaires) est encore rarissime. Elle est pourtant totalement déterminante...

[p. 28] Le principe : [...] l’approche territoriale est centrée sur les quartiers et les établissements dont la
situation sociale défavorisée des élèves a justifié un classement particulier ;
[p. 28] La réalité  : des cordées bénéficiaires de financements multiples dont la dépense n’est pas toujours en cohérence avec les principes du dispositif.

[p.35] Conclusion générale. Sans être exhaustive, cette étude donne une idée d’une réalité qui navigue entre réussites
convaincantes et égarements ambigus, entre rigueur et confusion dans le pilotage.
Mises en place très récemment, les cordées de la réussite sont en passe de connaître un doublement de leur nombre et semblent s’engager dans une perspective de généralisation avec
l’accroissement du nombre d’établissements scolaires, notamment de lycées qui y prennent part. Par ailleurs, au tutorat ciblé sur les élèves issus des quartiers, se sont ajoutés des dispositifs originaux.
Mais ce foisonnement d’initiatives multiples et cet incontestable élan sont actuellement bridés par un dispositif de validation et de financement soumis aux seuls critères de la politique de la ville qui entend privilégier l’action de tuteurs auprès d’élèves d’établissements implantés dans les quartiers. Dans ces conditions, des projets de cordée n’ont pas pu aboutir – en particulier en zone rurale – et surtout, la mission a pu observer quelquefois des pratiques, au sein des cordées existantes, qui sortent du cadre des dispositions en vigueur. Ces errements conduisent à une improvisation dommageable à l’efficacité des mesures programmées et à une gestion défaillante des deniers publics dédiés aux cordées de la réussite.

[p. 38] Récapitulatif des 9 préconisations.
[p. 39] Liste des principales cordées observées.

 

Voir aussi l’enquête empirique menée par l’OZP en janvier 2012
Malgré les instructions officielles, les cordées de la réussite ne s’appliquent pas essentiellement aux collèges - et encore moins aux lycées - des territoires et dispositifs prioritaires. Une enquête du "Quotidien des ZEP"

Voir aussi : L’ACSE annonce que les cordées de la réussite bénéficient à 40% aux élèves des quartiers défavorisés, ce qui confirme finalement les résultats de l’enquête de l’OZP de février

 

Prenez le cas des dispositifs pour élèves en difficulté comme " les cordées de la réussite ". On découvre que la philosophie est très différente selon les endroits : ici on va se concentrer sur une poignée d’élèves méritants, là on va essayer d’utiliser le dispositif au profit du plus grand nombre. Je cite le rapport sur les " cordées " : ce dispositif " risque de favoriser, au gré des opportunités, de la proximité géographique, des relations établies, de leurs antériorités, etc. de fortes disparités d’un établissement à l’autre "

Extrait de franceinfo.fr (Emmanuel Davidenkoff) du 29.05.1 : Que cachaient les rapports secrets sur l’école ,

 

Quel bilan de son action peut-on dresser ? Norbert Perrot et Michael Tyvaert se gardent bien de dresser un bilan national. Ils signalent des anomalies. Ainsi en Ile-de-France les cordées sont bien davantage présentes dans les départements à catégorie sociale favorisée. En 2011, il y avait 28 cordées dans l’académie de Versailles, 17 à Paris mais seulement 9 dans l’académie de Créteil. Les cordées de la réussite évitent soigneusement les lycées professionnels. Certains établissements sont désignés par les inspecteurs comme "des alibis".

Mais pour en avoir le coeur net il faut chercher une autre étude, réalisée également en 2011, celle de l’Acsé. Elle estime qu’une minorité d’élèves provient de zones prioritaires ainsi qu’une minorité d’établissements. Le dispositif est donc détourné de ses objectifs initiaux. Mais cela l’inspection en l’a pas clairement vu.

Extrait de cafepedagogique.net du 30.05.12 : les cordées de la réussite et l’échec d’un rapport

Le rapport 2011 de l’Acsé
Voir en particulier les pages 25 et 28 et en annexe les pages 54 à 56.

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