> V- ACTEURS (la plupart en EP) > Préfets des études > Le ministère publie un vade-mecum "Préfet des études". Le commentaire du (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Le ministère publie un vade-mecum "Préfet des études". Le commentaire du "Quotidien des ZEP" (QdZ)

8 décembre 2011

Préfets des études : le vade-mecum

La nomination d’un préfet des études par niveau au collège et en seconde au lycée est une des innovations majeures du programme ÉCLAIR. Un vade-mecum vise à aider les chefs d’établissement et les équipes éducatives du programme à s’approprier cette fonction créée à la rentrée 2010. Il combine témoignages et pistes d’action.

Ce vade-mecum a été élaboré par un groupe de travail qui a réuni des préfets des études et des IA-IPR.

Il s’organise autour de 3 thèmes :

  • les fondements du programme ÉCLAIR ;
  • les principes structurants de la mission des préfets des études ;
  • les domaines d’action des préfets des études.

Le programme ÉCLAIR accroit l’autonomie des établissements et des réseaux. Les préfets des études assurent :

le décloisonnement des dimensions éducative et pédagogique ;
le renforcement des relations avec les parents et les partenaires ;
l’organisation de la continuité des apprentissages ;
le suivi personnalisé des élèves.

Leurs missions sont définies nationalement. Les établissements les déclinent en fonction de leurs besoins, dans le cadre de leur autonomie. Les préfets des études se positionnent en complémentarité et en appui des autres professionnels qui exercent dans le collège ou le lycée.

Les témoignages du vade-mecum
Annexe 1 : p12, Cyril Harmel du collège Jean Zay (62)
Annexe 2 : p13, Joël Gibert, académie de Lyon (69)
Annexe 3 : p13, Alain Ouvrard du collège Youri Gargarine (78)
Annexe 4 : p15, Joël Gibert, académie de Lyon (69) (1ère partie)

Annexe 5 : p15, Joël Gibert, académie de Lyon (69) (2nde partie)

Annexe 6 : p17, Cyril Harmel du collège Jean Zay (62)

Annexe 7 : p21, Joël Gibert et Mme Reynaud, académie de Lyon (69)

Annexe 8 : p24, Romain Perron du collège Saint-Exupéry (68)

Annexe 9 : p32, Dominique Faivre du collège Lucie Aubrac (59)

Extrait de eduscol.education.fr le 07.12.11 : Préfets des études : le vade-mecum

 

Le vademecum précise les 7 domaines d’action du préfet des études :

  • Assurer, par niveau, un suivi individualisé des élèves ;
  • décloisonner les dimensions éducative et pédagogique ;
  • organiser une continuité des apprentissages ;
  • développer les liens et diffuser les informations ;
  • renforcer les relations avec les parents d’élèves ;
  • collaborer avec les partenaires ;
  • évaluer, communiquer.

 

Télécharger le vade-mecum (35 p.)

 

Note du QdZ :

  • Ce qui frappe d’abord c’est l’étendue et la variété des missions du préfet des études, internes mais aussi, dans une moindre mesure, externes.
  • Ces missions sont définies nationalement mais doivent être adaptées localement.

 

Comment ces missions s’articulent-elles avec les principes traditionnels de l’éducation prioritaire fondés sur les notions de territoire, réseau et projet interdegrés, l’existence d’acteurs spécifiques (coordonnateurs, professeurs référents et assistants pédagogiques), les liens privilégiés avec les parents et le partenariat dans le cadre de la politique de la Ville ?

  • Interdegrés : Plusieurs références sont faites au rôle du préfet des études dans la liaison interdegrés : "Ainsi, l’action en direction des
    élèves de sixième se centre davantage sur l’entrée au collège
    et les collaborations interdegrés ..." (p.13). Dans la lettre de mission, "Le passage en sixième, l’entrée au lycée, les liens
    interdegrés font l’objet d’une attention toute particulière" (p.14). "Le préfet des études renforce la dynamique de continuité interdegrés"
    notamment dans le cadre de la prévention du décrochage scolaire dès l’entrée au collège" (p.25). "Cette continuité s’exerce au sein de l’établissement lui-même, entre le collège et les écoles du secteur et entre le collège et les lycées d’accueil" (p.25).
    Cependant, les exemples concrets de cette liaison présentés à travers plusieurs témoignages dans le chapitre "Organiser une continuité des apprentissages" (p. 25) tournent tous autour du lien entre les classes du collège ou entre collège et lycée.
  • Réseau : Ce terme est employé à plusieurs reprises par distinction avec ceux d’"établissement" ou de "lycée" mais aucune précision n’est apportée sur le fonctionnement de ce réseau. Le préfet est impliqué dans "les réunions institutionnelles" (p. 28), par exemple les conseils de classe, mais le vade-mecum ne fait aucune allusion à l’existence d’un "comité exécutif". Autre signe troublant : le vademecum ignore les directeurs d’école et les IEN.
  • Acteurs spécifiques : Il n’est nulle part fait mention des coordonnateurs ni des professeurs référents (ou "supplémentaires") , comme si ces personnels spécifiques à l’éducation prioritaire n’avaient plus d’existence officielle.
    Nulle mention non plus des 5 000 "médiateurs de réussite scolaire" mis en place en 2009 pour lutter contre l’absentéisme et le décrochage scolaires.
  • Parents : Le renforcement de "la liaison avec les parents" fait l’objet d’un assez long développement (p. 30) et est repris dans d’autres chapitres (partenariat et valorisation des actions).
  • Partenaires institutionnels (ou de "proximité") et politique de la ville : Les partenaires font l’objet d’un chapitre spécifique dont l’introduction précise la dimension territoriale ("quartiers" pour Eclair et "territoires" pour la politique de la Ville) : "Les collèges et lycées Éclair sont très majoritairement implantés dans les secteurs défavorisés de grandes agglomérations. Ces quartiers, qui concentrent des difficultés sociales, économiques et urbaines, sont le plus souvent des territoires de la politique de la ville. Les opportunités offertes par les partenariats locaux doivent être saisies et proposées aux élèves et leurs parents." Cette collaboration avec les partenaires "de proximité" concerne "notamment les programmes de réussite éducative".
    Il est dommage que, selon les termes du vademecum, ce rôle d’"interface" du préfet des études s’applique à l’établissement (et non au réseau).
  • Communication et valorisation : Le vade-mecum les met en valeur au niveau interne (p. 29) et externe (p. 35). "Faire savoir aux élèves, aux professionnels et aux familles les réalisations de l’établissement est un moteur déterminant de l’action du préfet des études [...] (site internet, presse locale, publications institutionnelles des communes, etc.).
    Relevons que ces deux fonctions étaient auparavant le plus souvent remplies par le coordonnateur du réseau, en particulier au niveau de la presse régionale, une marque supplémentaire de l’effacement progressif depuis plusieurs années du rôle de celui-ci dans les dispositions officielles.

Conclusion : La fonction de préfet des études, comme d’ailleurs l’ensemble du dispositif Eclair, reste très centrée sur le second degré et ne prend en compte que marginalement la liaison interdegrés et la recommandation de donner la priorité à l’école primaire (maternelle comprise) qui fait consensus chez les observateurs et dans les rapports officiels nationaux ou internationaux.

Par ailleurs, le vade-mecum passe totalement sous silence le rôle essentiel tenu jusque-là par les autres acteurs spécifiques à l’éducation prioritaire, que le bilan des RAR effectué par le MEN avait pourtant souligné, notamment pour les professeurs référents.

Heureusement, il souligne la large marge d’adaptation laissée à l’échelon local, lequel continue à en user largement si l’on en juge par les échos qui nous parviennent du terrain concernant le maintien de l’action des coordonnateurs et référents et la difficile mise en place (par manque de candidats ou manque de moyens) des préfets des études.

Répondre à cet article