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Le rapport du Hcfea sur "la place pour les enfants dans les espaces publics et la nature " souligne certains enjeux propres aux QPV (ToutEduc)

15 novembre

Des pistes de solution face au manque d’activités à l’extérieur des enfants (rapport du HCFEA)

Le constat du rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence, paru le 17 octobre dernier, est sans appel : les enfants et adolescents se replient de plus en plus sur l’intérieur et le virtuel. Ce qui n’est pas sans risque pour leur santé et "leur équilibre".

Avec ce rapport, le HCFEA (Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge) propose "de poser les éléments d’un projet d’inclusivité du dehors" et avancent des orientations qui "désignent dans un même mouvement les chemins d’une éducation hors les murs, d’une prévention en santé, et d’une accélération de l’adaptation écologique".

Des conséquences néfastes sur le bien-être physique et psychique des enfants

La France fait figure de mauvais élève en matière d’activité physique des adolescents. Elle se positionne à la 119e place sur 146, et au sein des 25 pays les plus riches, elle occupe le 22e rang. D’après l’enquête de HBSC (2020) réalisée dans 45 pays ou régions auprès d’élèves âgés de 11, 13 et 15 ans, "la France se situe parmi les pays les moins actifs du monde avec 82,4 % des garçons et 91,8 % des filles qui ne réalisent pas 60 minutes d’activité physique par jour, sept jours par semaine". De son côté, la fédération française de cardiologie souligne que "les jeunes de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leur capacité physique, c’est-à-dire qu’ils courent moins vite et moins longtemps".

Le rapport souligne le rôle des nouvelles technologies qui ont des effets dommageables sur la santé physique, en augmentant les risques de surpoids et de développement des maladies, et sur la santé mentale, en participant à l’accroissement des troubles anxieux par exemple. Un quart des enfants de 3 à 10 ans, la moitié des adolescents de 11 à 14 ans et deux tiers des adolescents de 15 à 17 ans passent plus de trois heures par jour devant un écran (Anses, 2017). Même les activités physiques et sportives ont de plus en plus cours dans le domicile (Baromètre national des pratiques sportives, 2023). Les Français recherchent en effet désormais davantage dans leur pratique du sport "l’amélioration de la santé" qu’une dimension ludique.

Cette réduction des activités d’extérieur "augmente le risque d’obésité, de diabète, d’allergies, d’asthme, de myopie, de problèmes cardiovasculaires, de stress, de déclin de la créativité et de baisse des capacités d’interactions avec les autres", résume le rapport. Tandis que les activités physiques régulières ont des effets bénéfiques à la fois sur la santé physique (diminution de maladies cardio-vasculaires, de cancers, etc.) et mentale (meilleure intégration sociale et de l’estime de soi, baisse des troubles anxieux et dépressifs). Elles favorisent aussi "l’empathie envers le vivant", développant ainsi "les conditions d’une "attention éco-environnementale".

À noter que cette tendance au repli domestique et au manque d’activité physique est un "phénomène global", présent en France et à l’étranger, et qu’il touche "à la fois les adultes et les enfants".

Des causes multiples à ce phénomène de retrait

Les causes à ce phénomène de retrait sont nombreuses. L’organisation des espaces publics n’encourage pas leur usage par les enfants, avec notamment "la place croissante de l’automobile (qui) contribue à la disparition de l’utilisation des lieux de proximité (rue de résidence, ruelle, etc.) comme espaces de jeux". Sur le plan urbanistique, "la tendance est de couper l’enfant de la ville, de lui trouver des stimulations en vase clos en créant des espaces structurés et ségrégués".

Les représentations de l’extérieur comme regorgeant de dangers potentiels contribuent à une moindre présence des enfants dehors. La multiplication de la circulation et la médiatisation de divers risques, tels que les "accidents, la violence, la pédophilie, etc." sont autant de raisons qui poussent les parents à garder leurs enfants au domicile.

Les restrictions strictes dues à la crise sanitaire ont eu un effet durable en accélérant le phénomène des activités sédentaires. "42 % des enfants de 6 à 10 ans et 59 % des adolescents de 11 à 17 ans ont déclaré avoir diminué leur niveau d’activité physique pendant le confinement", indique le rapport. L’enseignement distanciel et hybride a aussi renforcé la tendance à la sédentarité, et l’usage des outils numériques s’est accru pendant cette période. "Globalement, pendant le confinement, 60 % des enfants ont augmenté leur temps d’écran et 72 % entre eux leur temps total passé assis".

Des disparités en termes d’activité physique existent et sont souvent liées à la situation sociale, au choix des familles et au territoire. Le rapport met en avant la conjugaison de plusieurs déterminants : "la participation à l’activité physique est plus faible chez les adolescents plus âgés, ceux issus de familles populaires et particulièrement chez les filles." Le rapport pointe des inégalités dans l’accès aux activités et aux équipements en libre accès en fonction des territoires et des genres.

Quelles solutions ?

Face à ce constat, de nombreuses pistes sont esquissées dans le rapport en vue de renouer les jeunes à des activités à l’extérieur. Sont citées de nombreuses initiatives, en France et à l’étranger, visant à ce que les enfants se réapproprient l’espace public au travers d’activités culturelles, physiques, éducatives.

D’autres solutions sont avancées, telles que favoriser les séjours collectifs et scolaires, renforcer le lien école/parents et les partenariats entre l’institution scolaire et les acteurs de l’éducation populaire et de l’éveil à la nature. Un élément essentiel concerne l’aménagement de l’espace "pour ouvrir la ville et la nature aux enfants", aujourd’hui encore trop contraint par des "réglementations spécifiques".

Des recommandations ont également trait à une meilleure dotation d’outils d’observation et de suivi, à améliorer la formation et le soutien aux métiers de l’éducation, à rendre les espaces de vie plus agréables à partager et plus accessibles aux enfants, à renforcer les mesures environnementales (réduction des pollutions de l’air, sonore, de l’eau et des sols, et diminution de la place de la voiture), à encourager un "espace public égalitaire" et inclusif.

Rapport complet (254 p.) ici (PDF).

Extrait de toutduc.fr du 12.11.24

 

EXTRAITS

(pages 85-102)
Chapitre 3 : Harcèlement de rue, mauvaises fréquentations, trafic de stupéfiants : les grands périls liés à l’espace public

(page 150)
Vacances et séjours collectifs

(page 158)
Education nationale : classes de découverte et séjours périscolaires

(page 161)
Les colos apprenantes
SNU et Service civique écologique

(page 162)
Aides sociales diverses

(pages 174-174)
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville particulièrement visés par les
financements « verts »
L’enjeu du logement dégradé

 

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