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Une note de Terra nova sur "l’école de l’attention" recommande de privilégier les pratiques quotidiennes plutôt que les réformes administratives (Le Café, ToutEduc)

3 février 2022

Additif du 04.02.22
Terra Nova veut réformer les pratiques de classe
Les réformes introduites depuis plusieurs années dans l’enseignement ont été principalement des réformes de structure avec aussi des éléments relatifs aux pratiques pédagogiques, comme les évaluations nationales ou l’inclusion scolaire. Un nouveau rapport du thinktank Terra Nova vise à agir sur les pratiques du quotidien de la classe. "La thèse défendue ici est qu’à côté des réformes portant sur le système scolaire, sonorganisation, ses personnels, ses programmes ou sa régulation, il est aujourd’hui possiblede concevoir des leviers empiriques davantage centrés sur les pratiques du quotidien", écrit Terra Nova. Il s’agit d’impulser les "compétences du 21ème siècle" dans les classes. Citations de JM Blanquer à l’appui, il s’agit pour Terra Nova de renforcer le controle sur ce qui se passe dans la classe pour que les élèves s’y sentent mieux et aient confiance en eux. "Cela implique d’ouvrir le capot du travail dans la classe, des efforts qui y sont fournis, du soutien qui est proposé, de l’estime de soi qui s’y forge, comme étant des objets que l’on peut connaître, décrire à partir de variables empiriques, et modifier avec des outils pragmatiques et des pratiques évaluées... Dans le prochain quinquennat, il faut dépasser les initiatives éparses et mener un projet systématique, pour viser un changement collectif des mentalités et des pratiques". Le nouveau management public a déjà fait des dégats chez les enseignants qui se mesurent pas les démission, la difficulté à recruter et le mal être enseignant. Une étude récente de P Broccolichi et S Garcia, évoquée dans le Café pédagogique, montre que ce nouveau management public a eu des effets négatifs sur les conceptions du métier et, par exemple, sur le tri des élèves. La logique voudrait qu’on remette en question ce genre de management. Terra Nova, si proche du pouvoir, annonce son renforcement dans le prochain quinquennat.

Extrait de cafepedagogique.net du 04.02.22

 

Pourquoi, depuis 5 ans, les réformes du système scolaire sont hors-sujet. L’analyse de Terra Nova

"A côté des réformes portant sur le système scolaire (...), il est aujourd’hui possible de concevoir des leviers empiriques davantage centrés sur les pratiques du quotidien au service d’un objectif : accompagner les efforts, la persévérance et l’attention des élèves, car c’est là que notre école est le plus en difficulté", estime le think tank Terra nova dans un rapport consacré à "l’école de l’attention".

Selon la note de synthèse, "il faut encourager les changements des pratiques" de façon à "encourager les élèves", "renforcer leur capacité d’attention et leur persévérance", "développer leur ambition scolaire", "encourager le travail collectif entre élèves et au sein des équipes pédagogiques, encourager la participation des parents à la vie de l’établissement". Et les auteurs, Mélanie Heard (enseignante-chercheuse au Centre de recherches interdisciplinaire, dirigé par F. Taddei) et Marc-Olivier Padis (ancien directeur de la rédaction d’Esprit, directeur des études du think tank) soulignent que ces priorités "renvoient pour tous les acteurs au sens qu’ils donnent à l’école". Ils s’interrogent d’ailleurs sur les finalités données à l’école sans qu’il y ait consensus parmi ses acteurs : l’égalité des chances  ? l’attachement aux savoirs ? l’ouverture d’esprit  ? que les enfants apprennent à vivre ensemble  ? qu’ils soient accompagnés dans leur goût de l’effort  ?

L’administration avant la pédagogie

Ils notent surtout que, depuis quelques années, "les efforts consacrés à l’école ont avant tout porté sur l’organisation administrative de l’Education nationale", qu’il s’agisse du dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+, de la réforme du baccalauréat, de la réforme des rythmes scolaires, de Parcoursup… "Mais qu’en est-il de l’apprentissage lui-même  ? Qu’en est-il de l’effort des élèves dans le processus d’apprentissage, et du soutien qu’ils reçoivent pour cela  ?"

Sur cette question, le débat est brouillé. Il opposait traditionnellement "les tenants d’une école de la transmission des savoirs" aux défenseurs de l’ "école active". Depuis est apparu "un nouveau front" qui sépare "les tenants d’une liberté pédagogique" à ceux qui défendent des pratiques "fondées sur les preuves". Dès lors, "la France reste à l’écart d’un large débat sur (...) l’investissement dans les compétences sociales et comportementales, dites également socio-émotionnelles (soft skills)".

Et les auteurs de citer le travail coopératif (pour lequel la France est à l’avant-dernier rang des 77 pays étudiés par l’OCDE). Les élèves sont davantage qu’ailleurs convaincus qu’ils ne peuvent rien faire pour progresser, le climat de l’école n’est pas bon... "Les leviers de changement sont donc identifiés mais ils impliquent une conduite du changement qui incite à la participation et ne soit pas perçue comme une injonction verticale".

Or "au plus haut niveau", la priorité "tend à s’émousser", notamment en ce qui concerne "le dialogue parents/enseignants" et la co-éducation, pourtant inscrite dans la loi de 2013 et pour lequel la "mallette des parents" était un outil qui "reste aujourd’hui quasiment en jachère" alors qu’elle était promue par Jean-Michel Blanquer quand il était recteur de Créteil. Les auteurs soulignent l’intérêt du programme Energie-Jeune, actuellement expérimenté dans 97 collèges défavorisés pour lutter "contre les stéréotypes et en travaillant sur la persévérance et l’autodiscipline".

Le rapport ici,
la synthèse ici

Extrait de touteduc.fr du 01.02.22

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