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La carte scolaire 2020 (répartition des postes) dans le premier et le second degré et la question des dédoublements : commentaires et réactions syndicales

19 décembre 2019

Rentrée scolaire 2020 : Une ambition renforcée pour le 1er degré et le maintien des moyens au collège et au lycée

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a présenté au comité technique ministériel de l’Éducation nationale (CTMEN), réuni le mercredi 18 décembre 2019, la répartition par académie des emplois de l’enseignement scolaire public prévus en loi de finances pour la rentrée scolaire 2020.

L’éducation nationale reste une priorité du gouvernement et connaît une stabilité de ses effectifs. Alors que la baisse démographique se traduit par 20 000 élèves de moins entre le premier et le second degré, cette baisse n’entraînera pas de suppression d’emplois pour la rentrée 2020 parmi les professeurs ou les personnels administratifs.

À la rentrée 2020, l’éducation nationale va poursuivre son engagement en faveur du primaire tout en préservant les moyens d’enseignement pour le collège et le lycée.

Poursuite du renforcement de l’école primaire

À la rentrée de septembre 2020, l’école primaire accueillera 42 520 élèves de moins qu’à la rentrée de septembre 2019. Malgré cette baisse significative d’élèves, 440 emplois (ETP- équivalent temps plein) seront créés dans le premier degré.

À taux d’encadrement constant par rapport à l’année précédente, 2 397 postes auraient en effet dû être supprimés.

Cet engagement constant en faveur de l’école primaire traduit la volonté de l’éducation nationale d’approfondir son effort pour assurer la maîtrise des savoirs fondamentaux par tous les élèves et permettre la réussite des élèves de tous les territoires.

Cet effort important permettra notamment :

de disposer des moyens nécessaires pour l’effort consenti à l’école maternelle : instruction obligatoire à 3 ans, limitation des classes de grande section maternelle à 24 élèves sur tous les territoires, et enfin dédoublement anticipé dans certaines académies de classes de grande section maternelle en REP+
d’atteindre un taux d’encadrement inédit avec 5,69 professeurs pour 100 élèves. Pour mémoire, ce taux était de 5,64 en 2019 et de 5,56 en 2018. Pour la troisième rentrée consécutive le taux d’encadrement au primaire s’améliore dans tous les départements de France
de renforcer spécifiquement les taux d’encadrement dans les territoires ruraux et de ne fermer aucune école sans l’accord du maire (conformément à l’un des engagements présidentiels à l’issue du grand débat).

Ces mesures seront bien sûr réalisées en concertation avec les maires, notamment en appréciant avec eux les questions de faisabilité liées aux locaux scolaires.

Préservation des moyens d’enseignement pour le second degré

Le volume d’enseignement du second degré est maintenu pour la rentrée 2020.

Pour la rentrée prochaine les collèges et les lycées accueilleront 22 000 élèves en plus qu’à la rentrée 2019. Afin de compenser entièrement la suppression de 440 emplois (ETP), l’équivalent de 315 ETP en heures supplémentaires annuelles (HSA) seront ajoutées aux moyens du secondaire, et l’équivalent de 125 postes (ETP) en décharges académiques seront redirigés devant élèves.

Les moyens ainsi délégués dans les collèges et les lycées permettent de répondre aux besoins des établissements, tout en améliorant la rémunération des professeurs.

Pour rappel : en 2019, il était prévu une augmentation de 32 000 élèves dans le second degré, avec une diminution de 2 650 ETP en emplois (compensés en grande partie par des HSA)).

Les rectrices et recteurs d’académie vont poursuivre la préparation de la rentrée scolaire 2020 en allouant ces moyens aux écoles et établissements, en veillant à répondre au double objectif d’élévation du niveau général et de justice sociale.

Voir sur le site du MEN les cartes de la répartiton des postes par académie

Extrait de education.gouv.fr du 18.12.19

 

Carte scolaire du 1er degré : Engagements non tenus

La confrontation entre JM BLanquer et les professeurs n’est pas près de s’arranger. Dévoilée en comité technique ministériel le 18 décembre, la carte scolaire du 1er degré met dans le rouge 14 académies. Versailles et Créteil, des académies en croissance démographique et avec un fort pourcentage d’écoles en éducation prioritaire, voient les créations de postes diminuer de moitié. Il apparait dès maintenant que les engagements sur les dédoublements ne seront pas tenus ou ne pourront l’être qu’au prix du sacrifice des remplaçants.

Priorité au primaire...

"A la rentrée de septembre 2020, l’école primaire accueillera 42 520 élèves de moins qu’à la rentrée de septembre 2019. Malgré cette baisse significative d’élèves, 440 emplois (ETP- équivalent temps plein) seront créés dans le premier degré", affiche le ministère. "A taux d’encadrement constant par rapport à l’année précédente, 2 397 postes auraient en effet dû être supprimés. Cet engagement constant en faveur de l’école primaire traduit la volonté de l’Éducation nationale d’approfondir son effort pour assurer la maîtrise des savoirs fondamentaux par tous les élèves et permettre la réussite des élèves de tous les territoires".

La moitié des académies perdent des postes

Voilà pour le discours officiel. La réalité c’est que seul Nice est bien traité par le ministère avec deux fois plus de postes qu’en 2019 alors que la croissance démographique y est modérée et du même ordre que sa voisine, Aix Marseille, où l’effort sera nettement inférieur à celui de 2019.

A la rentrée 2019, aucune académie ne perdait de postes. A la rentrée 2020, la moitié des académies (14/31) perd des postes. Seulement 10 en gagnent : Aix Marseille, Bordeaux , Créteil, Grenoble, Lyon, Montpellier, Nice, Toulouse, Versailles, la Guyane et Mayotte.

Commençons par décrypter les cas intéressants de Mayotte et la Guyane : ce sont les seuls départements où la loi Blanquer rendant obligatoire l’instruction à 3 ans, aurait eu un effet. Ailleurs à 3 ans les enfants sont déjà scolarisés. Avec 48 postes créés à Mayotte et 49 en Guyane , soit trois fois moins qu’en 2019, et un millier d’élèves en plus pour chacun de ces deux départements, on est certain que l’Etat n’y appliquera pas la loi ! En Guyane, où tous les enfants ne sont pas scolarisés et où beaucoup le sont sur le mode alterné, les 49 postes en plus sont tout juste suffisants pour le millier d ’élèves annoncés en supplément.

Continuons par les cas les plus scandaleux : Créteil et Versailles. Il y aura deux fois moins de postes créés en 2020 qu’en 2019. Sur les 201 postes créés à Créteil déjà 40 sont absorbés par la seule croissance démographique (un millier d’écoliers en plus). En 2019 Créteil avait eu 502 postes , 682 en 2018.

Des créations insuffisantes pour tenir les engagements

C’est que pour calculer l’impact réel de la carte scolaire il ne faut pas tenir compte que de la croissance démographique , comme le fait la communication ministérielle. Il faut aussi prendre en compte les engagements gouvernementaux.

E Macron le 25 avril a annoncé vouloir dédoubler les grandes sections de maternelle de l’éducation prioritaire et limiter à 24 élèves toutes les classes de GS, CP et Ce1. Cela représente environ 10 000 postes sur 3 ans. La chute démographique dans le premier degré libère environ 1600 postes, avec les 440 créations de postes annoncées on arrive à seulement 2000 postes disponibles pour faire cela en 2020. Oublions à notre tour la loi BLanquer à Mayotte et en Guyane, on voit que la promesse élyséenne ne sera pas tenue en 2020.

Dès la rentrée 2020 le ministre va se trouver face à ses politiques contradictoires. Comment assurer les remplacements alors qu’il va falloir piocher dans ces moyens là. Comment assurer les décharges des directeurs quand il n’y a pas assez de remplaçants ? Rappelons enfin qu’aux concours 2019 tous les postes n’ont pas été pourvus dans 6 académies. Cela pèsera aussi à la rentrée sur la réalité des postes disponibles.

Carte insuffisante pour les syndicats

Dans un communiqué, le Snuipp Fsu juge la carte scolaire "insuffisante pour mettre en œuvre toutes les mesures de dédoublement et de limitation des effectifs qui ont été annoncées... On voit mal dès lors comment pourra être honorée la promesse ministérielle de dédoublement des classes de grande section de maternelle en éducation prioritaire ou encore la limitation des effectifs en grande section, CP et CE1 hors éducation prioritaire à 24 élèves".

" Si la priorité au premier degré reste affirmée, la dotation ne couvrira pas la réalité des besoins", écrit le se unsa. La dotation budgétaire ne permettra pas de tenir les engagements d’étendre des dédoublements des classes en grande section de Rep et de Rep+, ni de garantir la limitation des effectifs de ces classes et de celles de CP, CE1 à 24 élèves. Elle n’empêchera pas non plus des tensions croissantes dans les classes ne bénéficiant pas du dédoublement et dans les secteurs urbains ne relevant pas de l’éducation prioritaire.

L’effondrement des créations de postes sous Blanquer

Le ministre a beau dire qu’il donne la priorité au primaire. Elle est toute relative. Depuis son arrivée rue de Grenelle, JM Blanquer a fortement diminué les créations de postes alors qu’il dédoublait. En 2017, le gouvernement précédent avait créé 4211 postes. En 2018 il y a eu 3680 postes d’ouverts. En 2019 2325. En 2020 on passe à 440.
François Jarraud

Snuipp Fsu

Se Unsa

Sgen Cfdt

Voir sur le Café la répartition des postes par académie

Extrait de cafepedagogique.net du 20.12.19

 

Rentrée 2019 : la répartition des moyens d’enseignement fait déjà débat

A peine détaillée, mercredi 19 décembre, la « carte scolaire » a fait réagir le monde enseignant. Les inquiétudes se concentrent sur le second degré, où la baisse des postes, selon le ministère, serait compensée par des heures supplémentaires en plus.

[...] Ce syndicat [SNUipp] majoritaire au primaire a, lui aussi, sorti sa calculatrice. Il manque, selon lui, un millier d’emplois pour mettre en musique « convenablement » la rentrée en appliquant la mesure phare du gouvernement : les classes de CP et de CE1 à 12 élèves dans l’éducation prioritaire.

Extrait de lemonde.fr du 20.12.19

 

Plus de postes en primaire, moins dans le secondaire : quels moyens à la rentrée 2019 ?

L’école primaire bénéficie de plus de 2 000 emplois supplémentaires. Le nombre de postes est à la baisse dans les collèges et les lycées.

[...] Il n’empêche : avec ces 365 (ou même 465) postes en moins, on est loin des annonces budgétaires faites par le ministre de l’éducation mi-septembre. Il était question de 2 600 postes d’enseignants supprimés dans le second degré (outre 400 de moins dans l’administration, et 600 de moins dans le privé).
Lire aussi Blanquer annonce la suppression de 1 800 postes dans l’éducation nationale en 2019

Si ces chiffres ne se retrouvent pas dans les tableaux, c’est parce que le ministère défend un autre mode de calcul. « Quelque 2 085 équivalents temps plein du second degré sont transformés en heures supplémentaires strictement équivalentes », y explique-t-on. Une manière de supprimer des emplois sans le dire ouvertement ? Sur ce point aussi, on peut s’attendre à des réactions du monde enseignant.

Extrait de lemonde.fr du 19.12.19

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