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Les indicateurs de résultats des collèges et des lycées 2024
La DEPP publie chaque année les indicateurs de résultats (taux de réussite, taux d’accès, taux de mentions) par collège, les IVAC, et par lycée, les IVAL. Ces données par établissement sont accessibles à tous.
Consulter les résultats par collège
Consulter les résultats par lycée
Exemple pour un collège
Exemple pour un lycée
Documents méthodologiques
En savoir plus sur la méthodologie des IVAL
En savoir plus sur la méthodologie des IVAC
Les indicateurs de résultats des collèges et des lycées sont élaborés par la DEPP
La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance [DEPP] conçoit et produit des données et indicateurs sur la situation du système éducatif français. Elle est responsable de la diffusion et de l’analyse des informations qu’elle détient. Ce faisant, elle apporte des éléments de connaissance à l’ensemble de la société, participant ainsi au débat public général. Les publications de la DEPP sont disponibles en ligne.
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Comment apprécier la valeur ajoutée d’un collège ou d’un lycée ?
Les résultats d’un établissement sont une réalité complexe. La question est de savoir ce qu’un établissement a "ajouté" au niveau initial de ses élèves.
Si un établissement présente un taux élevé pour un indicateur, c’est peut-être dû au fait :
qu’il a reçu de bons élèves, dotés de bonnes méthodes de travail, qui ont pu obtenir le baccalauréat ou le brevet sans effort particulier de sa part ;
ou qu’il a su développer chez des élèves, peut-être moins bien dotés au départ, les connaissances et les capacités qui ont permis leur succès.
Les IVAC et les IVAL permettent un diagnostic qui va au-delà de celui qui peut être fait à partir des seuls taux de réussite "bruts" à l’examen, baccalauréat et diplôme national du brevet (DNB). La valeur ajoutée mesure ainsi la différence entre les résultats obtenus et les résultats qui étaient attendus, compte tenu des caractéristiques scolaires et sociodémographiques des élèves.
Présentation des indicateurs de valeur ajoutée des établissements
Des indicateurs complémentaires
Ils sont établis à partir des résultats des élèves ayant passé le brevet et le baccalauréat et des données liées au déroulement de leur scolarité.
La combinaison de ces indicateurs offre une analyse plus fine que celle du seul taux de réussite à l’examen, baccalauréat ou brevet : elle évalue la capacité de l’établissement à accompagner les élèves depuis l’entrée dans l’établissement jusqu’à l’obtention du diplôme.
Quelles données sont prises en compte dans le calcul des indicateurs ?
Pour donner une image de l’apport de chaque collège et chaque lycée, le calcul statistique s’efforce d’éliminer l’incidence des facteurs de réussite scolaire extérieurs à l’établissement pour essayer de conserver ce qui est dû à son action propre. Pour juger de l’efficacité d’un collège ou d’un lycée, la réussite de chacun de ses élèves doit ainsi être comparée à celle d’élèves comparables scolarisés dans des établissements comparables.
L’analyse combine des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l’entrée au collège ou au lycée, origine sociale) et des facteurs liés à la structure de l’établissement (pourcentage de filles, part d’élèves en retard scolaire, origine sociale des élèves, note moyenne obtenue au DNB pour les IVAL et score moyen aux évaluations exhaustives de sixième pour les IVAC). On tient compte, par exemple, du fait que les collèges et les lycées ayant la plus forte proportion d’enfants de cadres supérieurs ou d’enseignants ont un impact positif sur les enfants d’ouvriers ou d’inactifs qu’ils scolarisent en moindre proportion.
Données à télécharger
Téléchargez les données des IVAL 2024 (format XLSX)
Téléchargez les données des IVAC 2024 (format XLSX)
Consultez les données des IVAL de 2012 à 2024 via la plateforme Open Data de l’Éducation nationale :
Voie générale et technologique
Voie professionnelle
Vous êtes proviseur et souhaitez présenter les IVAL de votre établissement ?
Les proviseurs de lycées d’enseignement général et technologique et de lycées professionnels peuvent présenter les indicateurs de valeur ajoutée (IVAL) de leur établissement en s’accompagnant d’un support de présentation personnalisable.
Consulter la présentation des IVAL pour les proviseurs
Du pilotage interne à la diffusion grand public
Cet article décrit la philosophie des IVAL depuis leur première diffusion en 1993 et les différents usages qui en sont faits.
Du pilotage interne à la diffusion grand public
Extrait de education.gouv.fr du 02.04.25
Classement des collèges et des lycées : la surenchère de la mise en concurrence
Évaluer, classer, sélectionner, bienvenue dans le système éducatif et la culture scolaire ! Démantèlement de la réforme du bac Blanquer, de sa réforme de la formation, mais perdurent la culture de l’évaluation qu’il aura insufflée de manière durable et la communication politique. Au printemps, c’est au tour des évaluations Ival, Ivac de fleurir et de faire la Une de la presse locale, régionale comme nationale. Mais à quoi bon et à qui s’adressent ces indicateurs si ce n’est aux familles ? Le Café pédagogique dénonce l’emballement médiatique autour de cette culture de la concurrence et du marché scolaire.
Emballement médiatique et « approche relative » admet le ministère
Encore un indicateur ? « Ival », « Ivac », pour « Indicateur de Valeur Ajoutée des Lycées ou Collèges » pour celles et ceux qui n’auraient pas la référence. Mais attention, d’après le ministère-même, il s’agit d’une approche relative. Si elle est ainsi relativisée, d’un point de vue scientifique, elle est pourtant largement médiatisée. Car, ces évaluations intéressent et répondent bien plus aux préoccupations des familles ou de l’opinion publique – ainsi construite au passage – que des spécialistes de l’éducation, comme bien souvent les sujets éducatifs qui font la Une de la presse, malheureusement. La preuve en est au regard de nombreuses notes et études absentes des colonnes médiatiques ou encore de l’absence de publication de données ou rapports, gardés secrets. Songeons à la publication des IPS (indicateurs de mixité sociale) rendus publics en 2022 après une bataille judiciaire menée par le journaliste Alexandre Lechenet.
IVAl, IVAC, un classement qui n’en serait pas un
L’Education nationale publie les résultats des collèges et lycées classés selon le critère de la valeur ajoutée qui « évalue l’apport propre de l’établissement à la réussite de ses élèves, compte tenu de leurs caractéristiques ». La Depp précise également que cette approche est relative. L’idée ne serait pas de classer, mais de donner une photographie et non un palmarès précise-t-on. Pour la Depp, cette valeur ajoutée permet de « comprendre et apprécier la façon dont les établissements accompagnent leurs élèves vers la réussite » et « prendre en compte les disparités importantes en e recrutement entre les établissements en termes de profils scolaires et socio-économiques des élèves ».
Ces données sont donc à destination des familles, pour éclairer leur choix.
Mais à parler de valeur ajoutée positive, n’implique-t-il pas son pendant de valeur ajoutée négative ? Les équipes pédagogiques apprécieront.
Notons que les données sont partagées avec générosité alors que la publication des IPS n’a été publique qu’au terme d’une décision de justice : le ministère a été condamné par le tribunal administratif de Paris à publier ces statistiques sociales. Depuis 20 ans, les données, également accessibles et publiques, montrent la ségrégation grandissante et combien les écarts se creusent entre les publics accueillis dans le établissements privés et publics au détriment de ces derniers. Pour favoriser (vraiment) la mixité scolaire et sociale, ne devrait-on pas cesser avec toutes ces données et leur médiatisation qui concourt à la concurrence et à la fuite ? Le jeu des réputations nuit forcément à certains établissements.
Nourrir la culture néolibérale du choix, de l’offre, de la concurrence
Il y a fort à parier que vous lirez et retrouverez dans la presse locale et nationale des articles sur les collèges et lycées de votre ville, département, région ou académie qui sont bien classés ou évalués, ceux qui font bien réussir vos enfants.
Ces indicateurs infusent une logique de marché, de choix et y habituent Car les familles ont bel et bien un choix à faire en termes de scolarité de leur enfant. Enfin, certaines familles. Si dans le cadre de la sectorisation, et de la carte scolaire, parler de choix peut étonner, c’est oublier que le secteur privé échappe à ces conditions. La politique du choix fait celle du privé finalement.
Des effectifs réduits dans les classes ne seraient-ils pas une valeur ajoutée objective, et non pas « relative » ? De même, faire reculer la ségrégation des établissements serait une valeur ajoutée aux établissements les plus défavorisés.
Approche relative, médiatisation, c’est le cocktail et le traitement médiatique réservé à l’école. Comme l’abaya qui cache la forêt, l’uniforme cache l’indigence de tous ces contre-feux qui ne parlent pas des réels difficultés et enjeux pour les personnels et élèves.
Djéhanne Gani
IVAL, IVAC : à qui profitent les indices de "valeur ajoutée" des collèges et des lycées ?
Le service statistique du ministère de l’Éducation nationale (Depp) publie aujourd’hui les indicateurs de valeur ajoutée des lycées et des collèges (IVAL et IVAC). Rappelons que ces indicateurs ont été développés par le ministère depuis 1993 pour les IVAL et 2023 pour les IVAC. Leur objectif est d’éviter les classements qui ne tiennent compte que des résultats bruts aux examens nationaux et de les mettre en perspective en considérant les critères socioéconomiques du profil des élèves et les caractéristiques propres à l’établissement.
Pour le socio-historien Laurent Frajerman (Université de Paris Cité), il y a "un intérêt" au critère valeur ajoutée car il permet de dépasser le taux brut et d’avoir une "analyse globale". La question se pose toutefois "si ce n’est pas un moyen pour le ministère et la Depp de se dédouaner des publications des chiffres qui ont permis l’élaboration de palmarès". Ces classements, conçus en majorité par les médias, sont souvent devenus des outils pour les parents qui fuient les établissements en difficulté.
Par ailleurs, si le ministère insiste sur la nécessaire prise en compte des indicateurs de valeur ajouté, il publie également les taux bruts de réussite dont les médias disposent et à partir desquels ils peuvent faire le choix d’établir des listes. "On entre dans une logique de marché qui est inévitable", pointe le chercheur.
Alors que ces indicateurs s’adressent à l’origine aux chefs d’établissement, pour assurer le meilleur fonctionnement possible des lycées, ils sont davantage repris aujourd’hui par les familles qui en font un critère de choix et par les rectorats pour leur politique de pilotage, explique Laurent Frajerman. Ce dernier souligne aussi que les enseignants ne s’emparent que très peu de ces indicateurs. "Ils sont rétifs et ne voient pas où cela mène. Donc cela ne conduit pas à une discussion sur ce qui fonctionne, ou pas, dans les établissements."
D’autres facteurs peuvent influer sur la réputation d’un établissement, par exemple un fait divers même s’il a eu lieu des années auparavant, rappelle le chercheur.
Les indicateurs de résultats des collèges et des lycées ici.
Extrait de cafepedagogique.net du 02.04.25