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Le plan "Internat du XXIe siècle" en crée trois types : les résidences à thèmes, les nouveaux internats d’excellence de quartiers et les internats du campus pro

1er juillet 2019

L’internat du XXIe siècle

Levier de justice sociale et de dynamisme des territoires, l’internat du XXIe siècle, tel qu’il se dessine, sera bien plus qu’une solution d’hébergement. C’est un projet pédagogique avec un mode de fonctionnement adapté aux besoins des élèves et de leurs familles, qui offre aux collégiens et lycéens une mobilité pour suivre des formations spécifiques, dans un cadre d’études favorable, permettant de bénéficier d’activités culturelles et sportives. Jean-Michel Blanquer a présenté le plan pour "l’internat du XXIe siècle", le lundi 1er juillet 2019.

Des internats-projet au cœur des territoires
Un pilotage national affirmé et des moyens exceptionnels au service du nouvel internat
Une procédure de labellisation et d’appel à projet exigeante
Les internats du XXIe siècle : le dossier complet

Extrait de education.gouv.fr du 01.07.19

 

Des internats-projet au cœur des territoires

Une nouvelle politique publique de l’internat

Le développement des internats et leur revitalisation doivent s’appuyer sur des projets et une motivation. Pour redonner du souffle à la demande et en faire une vitrine du système éducatif français, il faut positionner l’internat sur une trajectoire plus qualitative, en phase avec les préoccupations des familles, en proposant une offre cohérente, adaptée et innovante, au cœur des dynamiques territoriales.

Cette offre doit s’inscrire dans une logique :
de projet permettant de réaliser un objectif de vie et de formation identifié
d’innovation éducative et pédagogique
d’ancrage territorial (ruralité, montagne, quartiers, etc.) conduite en lien très étroit avec les collectivités territoriales
de réseau garant de qualité et d’innovation : réseau national et aussi territorial (autres EPLE, partenaires associatifs, collectivités)
de pilotage national (nomination d’un délégué ministériel) et académique resserré

Le préfet et le recteur assureront localement la conduite de cette politique de développement pour faire de l’internat un moteur de développement de l’offre éducative et de valorisation des territoires, avec le concours des acteurs territoriaux, à commencer par la collectivité référente, et des associations partenaires.

Les caractéristiques du nouvel internat
Il est thématisé en ciblant des besoins et des centres d’intérêt : la réussite scolaire, la préparation d’examens, le sport, la culture, l’immersion linguistique, l’informatique, les sciences, etc.
Il est "à la carte" et souple dans son fonctionnement : mensuel, trimestriel, avant un examen, un jour de semaine, sans la nuit mais avec l’accès à tous les services de l’internat-projet jusqu’à 20h30 (internat à la ville).

Il porte en lui l’exigence du soutien : soutien scolaire, problématiques sociales et de santé de l’adolescent prises en charge par des personnels qualifiés, sécurisation affective, soutien par ses pairs. Il cultive des principes d’identité et de cohésion, dans le respect d’un règlement intérieur.
Il est "managé" par une équipe dédiée, formée aux métiers de l’internat, pilotée par un chef de projet, responsable de l’animation pédagogique et de la coordination des actions éducatives.

Il propose des infrastructures attractives et sécurisantes, un bâti et une organisation en liaison avec le projet qui justifie une recherche architecturale spécifique.

Il propose un modèle économique et une tarification adaptés au projet
Il est à l’écoute des familles et en lien avec elles pour une personnalisation plus forte de l’offre d’internat.
Il est intégré à un réseau animé par un pilotage national et académique de l’internat.

Trois grandes catégories d’internat : les résidences à thèmes, les nouveaux internats d’excellence de quartiers et les internats du campus pro

Les résidences à thèmes

Les résidences à thèmes seront développées pour accueillir les élèves principalement dans les collèges des zones rurales et de montagne.

Le nouveau concept de résidence à thèmes est particulièrement adapté aux collèges des territoires ruraux et montagnards et répond au problème de revitalisation rurale et de sous-occupation de nombreux internats de collège, mais il pourrait être étendu aux lycées de ces mêmes territoires et répondre aussi aux problématiques de villes moyennes.

Sept thèmes (artistique, sportif, numérique, ouverture internationale, environnement et biodiversité, sciences, et enfin métiers), des "majeurs" dont certains pourront s’additionner dans un même établissement, constitueront le fondement des futures résidences à thèmes sachant que l’accompagnement scolaire restera un élément incontournable dans chacune.

Pourront se développer des résidences dédiées à une ou plusieurs passions :
la réalisation d’une passion
 culturelle et artistique, les Résidences Médicis
 sportive, les Résidences Olympiques
 informatique et numérique, les Résidences Digitales

la découverte d’un métier, les Résidences Métiers

l’ouverture
<br- internationale, les Résidences Monde
- écologique, les Résidences Nature
<br<- aux sciences, les Résidences Charpak (ou Einstein, ou Archimède)

Les internats d’excellence dans les quartiers pour les jeunes de l’éducation prioritaire

La politique engagée en 2008 en faveur des internats d’excellence au service des publics de l’éducation prioritaire et des territoires urbains sera relancée, en la précisant et l’actualisant dans ses objectifs, ses publics, ses contenus, ses implantations territoriales, ses modalités de sélection.

La relance des internats d’excellence s’appuiera sur un pilotage national et territorial permettant de créer un réseau, une marque, une offre cohérente et attractive. Il s’agit de faire de l’internat d’excellence "une promesse de réussite scolaire grâce à une offre pédagogique et éducative ambitieuse et un accompagnement personnalisé renforcé.

La motivation de l’élève, quelle que soit ses capacités, pour le projet d’internat d’excellence et la qualité forte de l’apport éducatif et pédagogique, doivent être les fils directeurs des nouveaux internats d’excellence.

Les internats d’excellence pourront être créés dans ou à proximité des établissements scolaires des quartiers, avec une politique d’affectation par projet solidement organisée et conduite.

L’adhésion des parents doit être recherchée et les familles seront parties prenantes du projet d’internat : contrat signé par les familles, participation active aux décisions structurantes de la vie de l’internat, etc.

Il peut aussi être envisagé des "Erasmus de l’internat" pour les jeunes de l’éducation prioritaire, permettant aux élèves concernés de séjourner durant les périodes de congés scolaires dans des internats ruraux ou de montagne pour y bénéficier d’un accompagnement scolaire et d’activités culturelles et sportives.

La possibilité d’intégrer ces internats d’excellence dans les futures "cités éducatives" est envisagée.

Les internats des campus pro

L’internat est une condition majeure de l’attractivité de la voie professionnelle. L’internat permet une orientation optimale et non un choix d’étude conditionné à la proximité du domicile.

Les Campus des métiers et des qualifications et notamment les Campus de catégorie excellence lancés en 2018 placent l’internat au cœur d’un tel projet. Ouverts aux jeunes préparant un CAP, un bac pro ou un BTS, ils permettent d’étudier dans la filière choisie mais aussi, par la qualité du cadre de vie et des prestations, d’être un facteur d’épanouissement et de développement personnel.

Pour les trois catégories, il s’agit d’une part de concevoir un "internat à la ville" qui n’inclut pas forcément le coucher, mais permet d’accéder à l’ensemble des services de l’internat-projet, d’autre part un internat "à la carte" pour des périodes trimestrielles, voire mensuelles suite à des évènements familiaux ou pour les périodes de préparation des examens.

Un pilotage national affirmé et des moyens exceptionnels au service du nouvel internat

Les "métiers" de l’internat et la mise en place d’un pilotage national par un délégué ministériel

L’offre nouvelle d’internat, pour être crédible et susciter une demande des familles, nécessite donc des moyens adaptés et des ingénieries publique et territoriale nouvelles.

Créer des formations aux "métiers" de l’internat avec un pilotage renforcé de réseau

Dès lors que l’internat ne se limite plus à l’hébergement, mais est conçu comme un outil de valeur ajoutée éducative, il est nécessaire de s’appuyer sur un corps de professionnels formés à cette fin, de la même manière qu’il convient d’avoir un chef de projet national pour en assurer la mise en place et le suivi.

Les assistants d’éducation, les conseillers principaux d’éducation, voire les personnels de direction devront être formés à cette fin (Plan national de formation).

Dans les structures les plus importantes, la nomination d’un "manager d’internat" ou "chef de projet", responsable de l’animation pédagogique et de la coordination des actions éducatives, est encouragée pour s’assurer que les projets sont bien mis en œuvre et pilotés et pour permettre au chef d’établissement de se consacrer au pilotage global.

Un pilotage académique et national de l’internat permettra de répondre au besoin de cohérence, d’impulsion et de réseau. Ainsi, il est proposé de nommer dès la rentrée prochaine un délégué ministériel adossé à une équipe rattachée à la direction générale de l’enseignement scolaire. L’IA-DASEN ou son adjoint seront, au niveau de chaque académie, le mieux à même de prendre en charge le développement local de cette politique.

Faire de l’internat un moteur de la valorisation des territoires

L’internat est une valeur ajoutée pour le développement territorial, tout comme sur le plan de l’offre éducative. Il est proposé de confier conjointement au préfet et au recteur le pilotage de l’ingénierie territoriale du développement des internats associant les autres ministères, les collectivités locales et les associations partenaires.

Des ressources financières exceptionnelles

Développer un "internat-projet" de type nouveau, c’est incontestablement élargir l’offre éducative et contribuer, pour certains territoires, à leur attractivité. Cela passe par un investissement financier pluriannuel à la mesure des ambitions, autour d’un partenariat resserré entre les différents acteurs : État, collectivités locales notamment et, dans certains cas, associations et entreprises, tous mobilisés autour d’une démarche exigeante de labellisation par appel à projet.

Une intégration du plan de revitalisation des internats aux grands chantiers publics territoriaux

La relance des internats doit pouvoir s’appuyer sur des plans nationaux existants de revitalisation territoriale :
les Cités éducatives précitées
le Plan Action cœur de ville à destination des villes moyennes qui vise un aménagement équilibré du territoire, des bourgs-centres et des villes moyennes en tant que pôles qui animent et organisent les liens au sein des territoires. Ce Plan permettra à 222 villes de bénéficier de cinq milliards d’euros sur cinq ans pour revitaliser leurs centres villes
le Plan ruralité. À l’instar des contrats de ville, le contrat de ruralité coordonne les moyens financiers et prévoit l’ensemble des actions et des projets à conduire en matière d’accessibilité aux services et aux soins. Il envisage aussi le développement de l’attractivité, la redynamisation des bourgs-centres, la mobilité, la transition écologique ou encore la cohésion sociale. Les contrats de ruralité sont signés entre l’État, représenté par le préfet du département et les présidents de pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) ou encore d’établissement public de coopération communale. 216 millions du Fonds de soutien à l’investissement local (FSIL) sont dédiés aux contrats de ruralité pour la période 2017-2020.

Une procédure de labellisation et d’appel à projet exigeante

Avec des dossiers construits très étroitement entre le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et les collectivités (chefs d’établissement, DASEN et élus), le label permettra de distinguer les internats qui s’inscrivent dans une dynamique de projet : résidences à thèmes, internats d’excellence de quartiers, internats du campus pro. Il constituera une reconnaissance institutionnelle du travail accompli par l’EPLE, un outil de communication envers les familles et les élèves, ainsi qu’une garantie d’implication territoriale.

La labellisation

La labellisation doit consacrer la volonté de l’équipe d’un établissement scolaire de s’inscrire dans une démarche qualité. En effet, la dotation sera liée principalement au projet et aux objectifs du projet, avec une forte valorisation du travail collectif envisagé.

Elle devra répondre à des critères et à une démarche connus de tous et transparents, notamment :
l’inscription du projet dans le territoire et son écosystème
une étude de marché
la qualité de l’accueil des élèves : locaux rénovés, aménagements des espaces, présence d’espaces de convivialité et de travail, accès au numérique, animations éducatives ludiques et conviviales, accueil des élèves en situation de handicap
la qualité du projet éducatif : sportif, culturel, artistique, international, numérique, scientifique, etc.
la qualité du suivi pédagogique des élèves : accompagnement scolaire spécifique (dispositif Devoirs faits, ateliers de remédiations, accompagnement personnalisé), intervenants en nombre suffisant : AED, professeurs de l’EPLE, CPE, intervenants extérieurs
la qualité du pilotage du projet : rôle et implication des cadres de l’EPLE, des enseignants de l’établissement, partenariats extérieurs (associations, clubs, etc.)
les capacités d’innovation et de transformation.

L’appel à projet

Un appel à projet national sera lancé et porté à la fois par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et les collectivités territoriales pour les résidences à thèmes et les internats d’excellence de quartiers (les internats du pro font déjà l’objet d’un AAAP dans le cadre des nouveaux Campus des métiers et des qualifications). L’AAP pourra être lancé en décembre 2019.

Les candidatures devront notamment faire apparaitre de manière détaillée :
les besoins (humains, de formation, matériels et financiers)
l’accompagnement financier à destination des familles

Dans sa rédaction, le projet comprendra plusieurs volets :
une description fine de la structure : taille de l’établissement, capacité d’accueil
les objectifs pédagogiques et éducatifs précis
la description de l’offre (propositions éducatives : sportives, culturelles, numériques, bien-être)
les organisations spécifiques (flexibilité des temps scolaires et extra scolaires, modularité des lieux, locaux attractifs, gestion des espaces de travail, de détente, collectifs, individuels, etc.
le suivi scolaire et la prise en charge des besoins de l’élève
l’ancrage dans le territoire : environnement, géographie, topographie, économie locale, etc.
le dispositif d’évaluation envisagé

Les partenariats pourront prendre la forme d’une convention avec :
les collectivités locales et territoriales
les associations artistiques et culturelles
les associations sportives
le monde socio-économique

Les internats du XXIe siècle : télécharger le dossier complet

Extrait de education.gouv.fr du 01.07.19

 

Voir aussi :

JM Blanquer lance son plan Internat
On l’attendait depuis 2018. Connu comme le créateur des "internats d’excellence", Jean Michel Blanquer affirme depuis 2018 avoir un "très bon rapport" sur ces établissements. Il présente le 1er juillet un plan Internat qui pourrait s’appuyer sur cette expérience.

[...] Mais l’expérience du ministre en terme d’internat semble limitée aux "internats d’excellence" qu’il a lancés quand il était à la tête de la Direction de l’enseignement scolaire sous Luc Chatel. E Macron et JM Blanquer lui-même ont à plusieurs reprises annoncé le retour de cette formule.

Ces internats d’excellence, présentés comme "une utopie éducative" par Le Figaro du 29 juin, ont été très analysés par l’Inspection générale de l’Education nationale en 2013, par la Cour des comptes en 2014 et enfin dans deux rapports : de D Glasman et P Rayou en 2013 et par Luc Behaghel, Clément de Chaisemartin et Marc Gurgand pour l’IPP en 2018.

Ce dernier rapport de 2018 met en avant la réussite pédagogique de l’internat d’excellence de Sourdun. " Le passage par l’internat d’excellence de Sourdun transforme radicalement les carrières scolaires des élèves, en les conduisant beaucoup plus souvent au bac général, obtenu souvent avec mention, et en section S", souligne le rapport. "L’effet est particulièrement marqué pour les élèves entrés à Sourdun dès le collège, dont le projet d’orientation était moins défini que pour ceux candidatant au lycée. Pour les garçons, le bac général vient se substituer principalement au bac technologique ; pour les filles, il se substitue aux sorties sans diplôme". Marc Gurgand est membre du conseil scientifique de l’éducation nationale créé par JM Blanquer.

Une telle réussite doit cependant être tempérée par les autres rapports. Car cette réussite repose à la fois sur la sélection des internes et un coût très élevé de ces internats.

Une politique de vitrine

L’idée "sociale" de départ de l’internat d’excellence était d’extraire des jeunes "méritants" des banlieues, dans une vision "prophylactique" selon D Glasman, pour les aider à réussir leurs études. C’était donc dès le début une aide pédagogique en opposition avec la politique d’éducation prioritaire.

Extrait de cafepedagogique.net du 01.07.19

 

De l’internat d’excellence à l’excellence de tous les internats
1 JUIL. 2019 PAR DELAHAYE JP BLOG : LE BLOG DE DELAHAYE JP
Intervention de Jean-Paul DELAHAYE, directeur général de l’enseignement scolaire devant les correspondants académiques et les chefs d’établissements des internats. Vendredi 30 août 2013 – Lycée d’Etat Jean-Zay Paris 16e

 

« L’internat d’excellence de Sourdun poursuit une sorte d’utopie éducative »
Inauguré en grande pompe sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2009, le pensionnat d’excellence du nord de Paris continue d’accueillir de nombreux jeunes issus de milieux défavorisés. Jean-Michel Blanquer les rencontre ce samedi.

Ce samedi 29 juin, Jean-Michel Blanquer va retourner vers ses anciennes amours. Le ministre de l’Éducation nationale se rendra à 18 heures au fameux internat d’excellence de Sourdun, médiatique établissement promouvant l’égalité des chances ouvert sous Nicolas Sarkozy en 2009 par Jean-Michel Blanquer lui-même. Malgré quelques atermoiements sous le quinquennat de François Hollande et une annonce de fermeture en 2013, cet établissement iconique continue son bonhomme de chemin à l’abri de la pression médiatique. Et même si l’école ne fait plus partie des zones d’éducation prioritaire (ZEP) depuis 2015, les 50 élèves de sixième sont toujours recrutés sur critères sociaux avec 60% de boursiers, les uniformes restent obligatoires et la valeur ajoutée très forte, comme l’explique son proviseur Julien Maraval.

Extrait de etudiant.lefigaro.fr du 29.06.19

Voir aussi Le plan Internat. Les commentaires

 

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