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Analyses de 2 observatoires : - Les politiques territoriales servent-elles à quelque chose ? (Obs. Inégalités) - Territoires, le visage longtemps invisible des inégalités sociales, par Smaïn Tsouria (Obs. Fondation J. Jaurès)

30 mai 2017

Éducation : les politiques territoriales servent-elles à quelque chose ?
Comme souvent en France, la multiplication des annonces et des dispositifs masque une incapacité à agir. En matière d’éducation, les politiques territoriales n’ont pas les moyens de leurs ambitions.
Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait de la revue Constructif, n°45, Fédération française du bâtiment, novembre 2016.

La politique de la ville a-t-elle un impact en matière de réussite scolaire ? Soyons clairs : on ne sait pas vraiment le mesurer. La complexité des dispositifs, leur multiplication et l’enchevêtrement avec la politique d’éducation prioritaire [1] rend impossible une évaluation globale. « Programmes personnalisés de réussite éducative » (Éducation nationale) et les « programmes de réussite éducative » (politique de la ville) coexistent, avec les réseaux d’aides spécialisées, l’accompagnement éducatif, les parcours d’excellence, les internats de la réussite, etc. Seuls quelques experts peuvent comprendre quelque chose à cet enchevêtrement et savoir ce qui s’y passe [2].

[...] Cibler des quartiers ou moderniser (partout) les apprentissages ?
Qu’il s’agisse de territoires en difficulté ou non, la question de l’échec scolaire et celle des inégalités sociales de réussite ne peuvent pas faire l’impasse sur une réflexion à propos de la qualité de l’enseignement donné. Rien ne sert de multiplier les dispositifs contre le décrochage si l’on ne se pose pas la question de ce qui produit cet échec : on écope, mais le bateau se remplit sans cesse. Dans notre pays, les groupes sociaux qui bénéficient le plus des avantages d’un système qui les favorise bloquent toute transformation en profondeur, au nom de la préservation d’un système ancien idéalisé. On se retrouve du coup avec un ensemble de réformes à répétition qui n’agissent que par petites touches successives, parfois même de façon contradictoire, et rarement sur l’essentiel. Elles suscitent d’emblée de très vives oppositions et la lassitude des enseignants qui n’ont pas le sentiment d’être entendus.

Comme souvent en France, la multiplication des annonces et des dispositifs masque une incapacité à agir. En matière d’éducation, la politique de la ville n’a pas les moyens de ses ambitions. Au final, elle ne peut d’ailleurs que jouer le rôle d’amortisseur pour un public très réduit : les trois quarts des élèves de milieu défavorisés n’étudient pas dans une école du réseau prioritaire [9].
Améliorer les résultats scolaires des enfants de ces quartiers comme ailleurs ne peut passer uniquement par des « dispositifs » réparateurs, mais impose à la fois un investissement scolaire (taille des classes, conditions d’enseignement notamment) et une modernisation des apprentissages (évolution des disciplines enseignées, notation, pratiques enseignantes, etc.). Un changement qui permettrait à la fois d’élever notre niveau scolaire et de réduire les inégalités, et qui aurait aussi un impact majeur sur les inégalités sociales.
Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

Extrait de inegalites.com du 11.05.17 : Éducation : les politiques territoriales servent-elles à quelque chose ?

 

C’est assez tardivement que le territoire a été considéré comme facteur d’explication des inégalités scolaires croissantes. Si les politiques éducatives de l’État auraient pu compenser ces inégalités, enracinées dans une société traversée par un intense « séparatisme social », elles y participent aussi parfois directement. Smaïn Tsouria livre son analyse pour l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès.

Extrait de la-veille-poloc du 11.04.117 Territoires, le visage longtemps invisible des inégalités sociales

 

Voir une autre analyse récente de la Fondation Jean-Jaurès
L’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean Jaurès analyse deux axes de la politique éducative d’Emmanuel Macron : la priorité au primaire et l’autonomie des établissements

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