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Michel Barnier et l’école en 2021 (Le Café, ToutEduc, Claude Lelièvre)

6 septembre

Qu’attendre de Michel Barnier pour l’Ecole ?

Michel Barnier (LR) succède donc à Gabriel Attal ce jeudi 5 septembre 2024 après 51 jours d’attente. Le nouveau locataire de Matignon reprendra-t-il ses chevaux de bataille pour l’école tels « l’apprentissage dès 14 ans » ou la « mise en place du récit national » ? Gabriel Attal avait lancé sa réforme controversée du choc des savoirs qui est mise en œuvre à cette rentrée. Lors de son discours de passation, Gabriel Attal a qualifié l’école de « mère des batailles ». Oui, mais laquelle justement ? Le député Attal a demandé à son successeur de « faire de l’école une priorité ». Qu’attendre de Michel Barnier pour l’École ?

Les priorités de l’École

Les priorités de l’École et les besoins exprimés par les syndicats à cette rentrée ont déjà été présentés : une réelle revalorisation des rémunérations et des métiers, une amélioration des conditions de travail et d’apprentissage des élèves avec une baisse des effectifs, un besoin de considération pour des personnels qui s’estiment souvent malmenés par des réformes successives descendantes. Les réformes non concertées ne suscitent pas l’adhésion des professeurs et (leur) posent la question aigüe de leur sens comme de celui de leur métier. L’école subit une grave crise du recrutement qui mine son fonctionnement.

La ministre démissionnaire Nicole Belloubet a évoqué le besoin d’un budget « a minima sanctuarisé » pour répondre aux besoins de l’École. Les rapports parlementaires, le rapport de la Cour des comptes, les enquêtes de Mediapart ou de France Info convergent et soulignent le financement des écoles privées sous contrat par l’argent public, système qui accroit la ségrégation sociale et scolaire.

Michel Barnier et l’éducation

En 2021, Michel Barnier évoquait dans une tribune « le devoir de transmission du savoir », « l’accent sur les acquis fondamentaux », le recrutement des enseignants par le chef d’établissement et l’orientation vers l’apprentissage dès 14 ans. Ces éléments s’inscrivent dans la continuité de la politique éducative menée depuis 2017. La mise en place de la réforme des savoirs -dont l’abrogation est demandée par les organisations syndicales, la FCPE, le NFP – s’inscrit dans la volonté de réforme du collège et d’une orientation précoce.

Le système scolaire français se distingue par le poids des origines sociales sur les trajectoires scolaires et la reproduction des inégalités. Or, l’orientation précoce accentue ces inégalités. Ces différentes positions de Michel Barnier sont non seulement compatibles avec la politique macroniste mais aussi avec celles de Marine Le Pen comme le souligne l’historien de l’éducation Claude Lelièvre dans une tribune quelques heures après l’annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon.

Qu’attendre de Michel Barnier pour l’École ? a priori aucun changement, dans la continuité de la nomination de la DGESCO nommée cet été. D’ailleurs, il est vrai que depuis 2017 et particulièrement depuis le deuxième quinquennat, si les Ministres de la Rue de Grenelle changent, la politique éducative demeure. A droite toute.

Djéhanne Gani

Michel Barnier : Les faux remèdes de la droite pour l’Ecole

La tribune de Claude Lelièvre

 

Le programme de Michel Barnier pour l’Ecole en 2021

Alors qu’il était candidat à la primaire de la droite pour la présidence de la République en 2021, Michel Barnier avait publié dans Le Monde une tribune dont ToutEduc avait rendu compte. Voici la dépêche que nous avions alors publié

Présidentielle : apprentissage et autonomie des établissements pour Michel Barnier
Paru dans Scolaire le lundi 13 septembre 2021.
"L’apprentissage doit devenir une filière d’excellence. Il faudra passer de 500 000 à 800 000 apprentis par an et pour cela mettre fin au collège unique (...). L’apprentissage doit être rendu possible dès 14 ans." C’est l’élément le plus frappant d’une tribune de Michel Barnier, candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2022 et publiée par Le Monde daté du 14 septembre.

L’ancien ministre estime que "notre école est en crise", ce dont témoigne PISA, alors que "nous étions naguère dans les tout premiers". Mais "l’Education nationale, singulièrement depuis 1968, s’est mêlée de vouloir transformer la société" au lieu de "transmettre et élever". Résultat : une aggravation des inégalités et un accroissement de la proportion "des élèves sortis du système scolaire sans formation", laquelle dépasserait les 10 % d’une classe d’âge.

L’école primaire doit, estime Michel Barnier, "se concentrer sur les savoirs fondamentaux", en histoire, il faudrait revenir "à la narration chronologique du récit national", faire du numérique et de l’informatique une discipline "à part entière dès le collège", renforcer l’enseignement des mathématiques. Plus globalement, il faudrait s’inspirer de ce qu’ont fait les Allemands : revalorisation du métier d’enseignant, accent mis sur les acquis fondamentaux des enfants, aide aux plus fragiles, autonomie des établissements. "Nous devons donner une véritable liberté aux chefs d’établissement notamment pour recruter les équipes éducatives (...) et pour nouer des partenariats avec les collectivités territoriales et les acteurs privés."

Le candidat propose également d’ "étendre à tout le primaire les dédoublements des classes de l’éducation prioritaire" et de donner aux parents accès aux évaluations "des performances scolaires". Les parents doivent d’ailleurs "être impliqués davantage", ce qui suppose "de créer un partenariat confiant entre les parents et les écoles".

Ces propositions seraient financées "en redéployant les ressources accaparées par les fonctions support et l’administration".

Extrait de touteduc.fr du 05.09.24

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