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Interrogée par le Café, l’association française des enseignants de français (AFEF) estime que les projets de notes ministérielles sur l’enseignement du français "organisent le tri social"

10 avril 2018

Additif du 12.04.18
Rémi Brissiaud : En maternelle, Blanquer fait table rase

Dans le projet de note de service signée Jean-Michel Blanquer que le Café pédagogique vient de publier, le ministre aborde certains aspects des apprentissages numériques à l’école. Il en oublie d’autres, par exemple : comment se fait-il que les élèves, bons en calcul mental, le sont également en résolution de problèmes. Il est prévu que cette note paraisse au BO. Bien des commentaires seraient nécessaires, mais il en est un plus urgent que les autres : concernant les nombres à l’école maternelle, le ministre fait CRTL-Z (autrement dit table rase) sur tous les changements majeurs qui, dans les programme 2015, avaient créé un espoir de refondation de la pédagogie du nombre à l’école maternelle et permettant d’envisager une diminution de l’échec scolaire dans ce domaine.

[...] Plutôt que de prendre personnellement parti dans des débats scientifiques qui le dépassent probablement, le ministre ferait mieux de prendre en compte le résultat des derniers débats sur les apprentissages numériques, celui qui a précédé les derniers programmes et celui qui a accompagné la conférence de consensus du CNESCO. Ces deux débats ont validé les derniers programmes.

Le CRTL-Z de Jean-Michel Blanquer sur une partie essentielle du programme de l’école maternelle, celle qui condamne l’enseignement du comptage-numérotage, s’il se traduisait dans les pratiques pédagogiques des enseignants, aurait des conséquences catastrophiques en termes d’échec scolaire. Heureusement qu’il ne s’agit que d’une note de service et que seuls les programmes ont force de loi.

Extrait de cafepedagogique.net du12.04.18 : Rémi Brissiaud : En maternelle, Blanquer fait table rase

 

Additif du 11.04.18 :
Sylvie Plane : Les recommandations Blanquer ne répondent pas aux besoins des élèves

Plusieurs textes ou projets de textes en provenance du ministère de l’éducation nationale circulent actuellement. Trois d’entre eux concernent l’enseignement du français. L’un des projets de texte porte un titre prometteur « Lecture : construire le parcours d’un lecteur autonome », mais il contient tant de faiblesses qu’on espère que le ministre ne se déshonorera pas en le signant.

Extrait de cafepedagogique.net du 11.04.18 : Sylvie Plane : Les recommandations Blanquer ne répondent pas aux besoins des élèves

 

Exclusif : Les recommandations de JM Blanquer pour l’enseignement du français

Le Café pédagogique s’est procuré deux projets de notes de service sur l’enseignement de la lecture, de la grammaire et du vocabulaire signés de JM Blanquer. Dans ces textes, qui doivent paraitre dans les jours à venir, JM Blanquer donne lui-même des directives aux professeurs des écoles et des collèges sur la façon dont ils doivent enseigner et les volumes de textes que les élèves doivent étudier. Ces textes sont exceptionnels. D’abord parce que ces notes de service sont signées du ministre lui-même, ce qui n’est pas l’usage. Ensuite, par le niveau de détail où elles descendent qui est inhabituel et piétine la liberté pédagogique des enseignants. On est très loin de la "confiance". Enfin ils le sont aussi par la conception vieillotte et élitiste de l’enseignement du français que défend le ministre.

[...] Pour V. Youx (AFEF) le retour aux années 1960
"C’est atterrant", nous a confié Viviane Youx, présidente de l’association française des enseignants de français (AFEF). "On est en 1950 ou 1960. C’est pire qu’en 2008. Il y a une représentation de l’apprentissage de la langue qui ne correspond pas du tout à ce que montre la recherche et une représentation des enseignants qui va vers le caporalisme". Si les notes prescrivent des démarches et des activités aux professeurs de français et aux professeurs des écoles, on verra que c’est encore pire en maths.

V. Youx souligne qu’on peut imposer un grand nombre de lectures à condition qu’elles soient adaptées aux enfants. "On peut imaginer qu’un élève de 6ème puisse lire 6 oeuvres dans l’année à condition qu’elles soient adaptées à des enfants de 11 ans. Penser qu’on va faire lire dans le texte d’origine 3 oeuvres patrimoniales en 6ème c’ets ne pas connaitre ce qu’est un enfants de 11 ans".

"On organise le tri social"
Elle souligne aussi les conceptions erronées sur l’enseignement de la langue. "Il faut maitriser le code alphabétique. Mais ce n’est pas lui qui permet de comprendre un texte, pas plus que son écoute. Il ne s’agit pas seulement de faire lire des livres mais de les faire manipuler , de les faire écrire pour comprendre".

Elle juge ces consignes "inapplicables" en l’état. Pour elle, elles "ne sont pas du tout adaptées à 80% des élèves. On impose des choses adaptées à un petit nombre d’élèves" et de cette façon on organise le tri social en matière de réussite scolaire. Un peu comme si elles étaient rédigées par un ancien bon élève du cours Stanislas ou une professeure de français en retraite depuis des années et n’ayant connu qu’un lycée privé hyper bourgeois...

Extrait de cafepedagogique.net du 09.04.18 : Exclusif : Les recommandations de JM Blanquer pour l’enseignement du français

 

Dominique Bucheton : Sur les instructions de JM Blanquer
Un ministre qui réoriente programmes et instructions du Cp au cycle 4 , tout seul ! Du jamais vu ! Zorro ? Décryptons le dessus et le dessous des mots, décodons les messages cachés, les menaces, les intentions d’agir sur le lecteur : cela s’appelle comprendre un texte ! Pas seulement une question de vocabulaire et d’ordre des mots dans la phrase !

[...] Une navrante absence d’ambition pour l’école .

La vision de l’enseignement que révèle les dernières notes signées du ministre, est navrante. Sa vision des possibilités des élèves, du talent et de la créativité des enseignants , est désespérante d’absence d’ambition ! Oui les élèves de CM2, de sixième , de troisième peuvent lire plus de 6 livres par an. 6 livres c’était ce que demandaient les instructions de 2002 pour le primaire. Et ils lisaient, écrivaient tenaient des carnets de lecture ! Même en ZEP ! Oui les élèves ont besoin de s’approprier les oeuvres du patrimoine, mais ils ont aussi besoin de découvrir les littératures du monde. Pour le rencontrer et le comprendre. Ils ont besoin de le faire d’abord et longtemps en classe et c’est de l’inconscience ou une drôle de suggestion que de laisser penser que nombre d’entre eux pourront le faire à la maison comme il est préconisé dans la note du ministre .

Que cherche donc le ministre, derrière ces préconisations stupéfiantes par leur simplisme. Relèvent -elles d’une ignorance profonde des évolutions didactiques et pédagogiques de ces trente dernières années, d’une nostalgie des bons souvenirs de l’école et du collège tranquille d’autrefois, ou d’une arrogance à vouloir prétendre détenir seul la solution à tous les maux de l’école ! On ne tranchera pas !
Extrait de cafepedagogique.net du 10.04.18 : Dominique Bucheton : Sur les instructions de JM Blanquer

 

Voir aussi le projet de note sur l’enseignement des mathématiques

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