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"L’éducation prioritaire, une question de collectif...", une expérimentation menée par des enseignants du collège REP+ Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin (document envoyé à l’OZP)

27 décembre 2017

L’éducation prioritaire, une question de collectif

Il est reconnu que le collectif est un levier de réussite dans le travail, notamment en éducation prioritaire. En terme de métier, les enseignants font « l’effort de chercher ensemble à faire ce qu’ils n’arrivent pas encore à faire1 ». Quel est ce travail ? Que pourrait-on faire ensemble de mieux que seul ?
Le contrat d’objectif du collège vise chez les élèves la maîtrise des fondamentaux, le goût des efforts, l’estime de soi, le respect des autres et dans un même temps le renforcement du travail collectif, de la formation et de l’autoformation.
Le métier, la prescription offrent une approche. La recherche nous rappelle tout de même qu’ « entre logique de projet et logique de statut, le travail se modifie par ajustement successifs, pas par basculements brutaux2 », l’ignorer c’est s’exposer aux replis, fatigue…

Aussi des enseignants du collège Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin (REP+) tente d’oeuvrer collectivement, sur deux classes supports (une de 6ème B et 5ème B hétérogènes et support d’élèves à option handball) en harmonisant leurs pratiques afin de favoriser la réussite d’élèves parfois en difficulté, parfois en distance de l’école, parfois les deux tout en amorçant une réflexion modeste sur les pratiques d’enseignants. Cette « expérimentation » s’appuie sur ce que les enseignants font déjà et font déjà très bien. Pour aller à l’essence du projet, ce serait en s’explicitant des pratiques à soi même, puis aux élèves et ce collectivement que l’on obtiendrait des résultats quand à la réussite scolaire des élèves en éducation prioritaire.

I) Le constat de départ
« Parler d’élèves en difficulté c’est risquer de glisser vers une naturalisation des difficultés qui seraient inhérentes à l’élève et qui n’interrogeraient pas les processus qui ont participé à constituer ces difficultés3 ». Jacques Bernardin propose de s’interroger sur la nature des difficultés rencontrées par les élèves et non pas sur leur origine.
La première difficulté renvoie au problème dialectique du but de la tâche et de sa valeur. « A l’Ecole, on n’apprend pas à faire du vélo pour faire du vélo ; on apprend à faire du vélo pour visiter le monde4 » L’élève en difficulté, inscrivant la tâche dans sa fin et non comme moyen, confond le produit, le but et l’enjeu (la valeur) de la tâche. Dit de manière très simple, les élèves mélangent but et enjeu de tâche (besoin d’explicitation5). Les recherches sur « l’enseignement efficace » et les rapports des inspections générales sur l’éducation prioritaire montrent l’importance de la bonne compréhension des attendus de l’école par les élèves et ce quelque soit la discipline. Comprendre l’école et y réussir nécessite de saisir les enjeux d’apprentissages au-delà des tâches scolaires présentées, d’identifier les démarches intellectuelles indispensables, de s’abstraire de situations familières pour appréhender et conceptualiser les objets du monde. On parle aussi de secondarisation6.
De plus, les élèves travaillent plus qu’ils n’opèrent. Si opérer c’est aller à l’essentiel, retenir le plus important, travailler c’est produire un effort intense pour peu de résultat.

II) Les objectifs fixés et les outils utilisés
L’école éprouve des difficultés à compenser les inégalités d’origine sociale, mais pas seulement. Pour Roland Goigoux les pratiques pédagogiques pourraient compenser une part de ces inégalités à condition de repérer parmi les compétences requises à l’école pour réussir, celles qui sont le moins enseignées7.
Pour le collège Aimé Césaire, la priorité est donnée au climat scolaire, un climat calme et serein. Le mot « exigence » est un mot clé pour ces deux classes « expérimentales ». Il ne s’agit nullement de s’en cacher, c’est le parler vrai, le travail quotidien. Un climat scolaire calme et serein est un pré-requis au collège Aimé Césaire. Si le climat est un pré-requis, un apprentissage, il n’est pas suffisant. L’enseignement explicite8 des savoirs demeurent la priorité (référentiel EP9).
Une fois le cadre posé et la nature des difficultés identifiées il s’agit de savoir quand et comment agir. Si l’on considère que les élèves en éducation prioritaire mélange but et enjeu de tâche et travaillent plus qu’ils n’opèrent, qu’il existe des temps sensibles tout au long d’une séance. Ce sont donc des temps sur lesquels l’élève est susceptible de ne pas accrocher, voire même de décrocher et de se retrouver non seulement en difficulté mais aussi en distance de l’école. C’est un de ces moments où naissent les conflits qui nuisent au climat scolaire d’une classe, voire même d’un établissement. Alors il est possible de mettre en place des rituels. [...]

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Note du QZ : Ce dossier nous a été proposé pour publication par une équipe d’enseignants du collège Aimé Césaire.
Nous sommes heureux de le mettre en ligne et invitons d’autres équipes à envoyer des propositions d’articles à ozp[at]ozp.fr

Documents joints



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