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Additif du 26.10.17
Voir ci-dessous un nouveau commentaire du 24.10.17 : Histoire des ZEP et de la pauvreté
Note du Quotidien des ZEP (QZ) : Voir en bas de cette page la réponse d’un membre du bureau de l’OZP à la note du Centre d’Observation de la société du 29 mai 2017 (que nous avions mise en ligne à cette date). Cette note vient d’être reprise et commentée sur twitter, ce qui a décidé l’OZP à rédiger ce commentaire.
Nos lecteurs peuvent bien sûr prolonger ce débat avec la commande "Répondre à cet article" ou bien "Répondre à ce message".
Les trois quarts des 3,2 millions d’élèves issus de milieux défavorisés étudient dans des établissements classiques, qui ne sont pas intégrés aux réseaux dits « prioritaires » de l’éducation, selon les données du tableau de bord national publié par le ministère de l’Education nationale (1).
L’éducation prioritaire à pour objectif de compenser les difficultés économiques et sociales des habitants de certains quartiers en attribuant davantage de moyens aux établissements qui s’y trouvent. Mais ces territoires ne rassemblent qu’une partie très minoritaire des populations défavorisées.
Cette situation résulte de deux phénomènes. Tout d’abord, dans les écoles et collèges de l’éducation prioritaire, la part des élèves issus de milieux défavorisés (55 %) est plus élevée qu’ailleurs, mais ces établissements accueillent bien entendu aussi des jeunes de milieu favorisé. Inversement, les autres territoires comptent un tiers d’élèves défavorisés. La mixité sociale existe encore en France, même si certains quartiers restent beaucoup moins mixtes que d’autres. Ensuite, l’éducation prioritaire n’accueille qu’une toute petite minorité des élèves, un sur cinq au total (18 % au primaire, 20 % au collège). Elle scolarise 1,5 millions de jeunes, contre 6,9 millions pour le reste des établissements. La part d’élèves de milieux sociaux défavorisés dans ces établissements est moins importante, mais globalement, ils en accueillent davantage. Même si l’éducation prioritaire scolarisait uniquement des élèves défavorisés, elle ne pourrait en accueillir que 1,5 million, moins de la moitié du total.
Au bout du compte, un quart des élèves défavorisés étudient dans des établissements de l’éducation prioritaire, soit 870 000. Heureusement : cela signifie qu’il existe encore de la mixité sociale en France, que des enfants de milieu modeste habitent dans des quartiers qui le sont moins. Cela veut aussi dire que les dispositifs de l’éducation prioritaire, quoi qu’on pense de leurs effets (2), ne répondent en rien aux trois quarts des élèves issus de milieu défavorisés. Si l’on souhaite que les politiques publiques soutiennent ces jeunes qui n’ont pas les mêmes atouts que les autres en poche, il faut donc agir bien au-delà de ces territoires. L’éducation prioritaire n’est donc qu’un moyen très incomplet pour lutter contre les inégalités sociales à l’école. Cette remarque est valable pour l’action territoriale en générale. Elle peut être utile localement, mais c’est un outil qui ne touche qu’une par réduite des milieux populaires.
Notes :
(1) « Education prioritaire. Tableau de bord national. Données 2014-2015. », ministère de l’éducation nationale, juin 2015. (voir le tableau sur l’article original)
(2) Pour résumer : faute de moyens et de réforme de la pédagogie scolaire, ils restent faibles. ↩
Extrait de observationsociete.fr : Les trois quarts des élèves défavorisés étudient hors de l’éducation prioritaire