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Le point sur le Choc des savoirs et le brevet (Le Café, ToutEduc)

21 janvier

Mesures de la rentrée 2025 : vœu d’apaisement de la ministre Borne

Pas d’énième loi pour la rentrée, mais le maintien de la réforme des groupes de besoins en 6e et 5e avant une évaluation de cohorte sur deux ans. Pas de poursuite de groupes de besoin en 4e et 3e mais un dispositif d’accompagnement à mettre en place localement. Pas de brevet couperet pour le passage en classe de 2nde, mais un décret à venir pour entériner la mesure des groupes de besoin en 6e et 5e pour la rentrée 2025.

Elisabeth Borne envoie des signes d’apaisement, tant sur la politique éducative menée que sur les moyens dédiés avec l’annulation des 4000 suppressions de postes prévues par le budget Barnier. Va-t-on vers un ralentissement des réformes et un adoucissement du Choc des savoirs annoncé par Gabriel Attal ?

Les annonces de moyens pour la rentrée 2025

Lors du CSAMEN (Comité social d’administration ministériel), la ministre d’État Elisabeth Borne a annoncé vendredi 17 janvier 2025 ses mesures pour la rentrée : annulation de la suppression des 4000 postes prévue dans le budget Barnier, poursuite de la création de postes de CPE et AED. Au 1er janvier 2025, 150 postes de CPE et 600 postes d’AED avaient été créés auxquels 20 postes de CPE s’ajouteront à la rentrée 2025. « Reprendre 4 000 postes d’enseignants aurait fragilisé notre politique éducative » a déclaré la ministre. Les 4000 postes « sauvés » seront répartis à la fois entre les premier et second degrés et entre les académies. Une baisse de près de 92 000 élèves est attendue à la rentrée 2025 selon les prévisions du ministère, avec une baisse de près de 80 000 élèves dans le premier degré et de 11 900 dans le second degré dans le public.

Des moyens pour l’inclusion

La ministre Elisabeth Borne a annoncé la création de 2000 postes d’AESH et des mesures pour améliorer l’inclusion scolaire : création de nouvelles ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire), d’unités d’enseignement autisme et mise en place de PAS (pôles d’appui à la scolarité).

Dans le premier degré : annulation des 4155 suppressions de postes et amélioration du taux d’encadrement des élèves

Dans le premier Degré, les 3155 postes non-supprimés dans un contexte de baisse démographique de près de 80 000 élèves entrainent une légère baisse dans la moyenne des effectifs par classe.

Le ministère prévoit moins de 21,1 élèves par classe en moyenne quand il s’agissait de 21,4 élèves à la rentrée 2024. Le maintien des postes permet donc la baisse de la moyenne des effectifs d’élèves par classe (moins 2 élèves en moyenne par classe depuis 2017). La baisse du taux d’encadrement doit servir à « réduire les écarts de réussite » déclare le ministère. Le taux d’encadrement des élèves est légèrement amélioré avec une prévision de 6,13 professeurs pour 100 élèves à la rentrée 2025, contre 6,05 à la rentrée 2024. La ministre se félicite de la « progression historique des taux d’encadrement ».

Au collège : des groupes de besoin maintenus en 6e et 5e à la rentrée 2025

La ministre de l’Éducation nationale a confirmé le maintien des groupes de besoin en 6e et 5e pour la rentrée 2025 dans l’attente des évaluations du dispositif. L’évaluation doit couvrir deux années pour en faire un bilan, explique le cabinet de la ministre. Le bilan sera donc tiré pour la rentrée 2026. Un décret sera proposé en CSE fin janvier.

Pas de groupes de besoin en 4e et 3e

Les groupes de besoin ne sont pas étendus aux niveaux des classes de 4e et 3e. On parle désormais de dispositif d’accompagnement à destination des élèves les plus fragiles. Ce dispositif est laissé à la liberté et l’initiative des équipes pédagogiques sur leurs moyens. Le ministère annonce la création de 542 postes pour les dispositifs d’accompagnement.

Annulation du brevet obligatoire pour la classe de Seconde

Le brevet ne sera pas obligatoire pour accéder en 2nde. Le ministère précise que « le niveau d’exigence du brevet sera renforcé par la suppression des correctifs académiques et la nouvelle pondération ». Les épreuves écrites compteront pour 60% des épreuves terminales et 40% pour le contrôle continu (de la moyenne des notes de 3e), contre 50-50% aujourd’hui. Les classes prépa seconde existantes et leur expérimentation sont maintenues le temps d’en évaluer les effets.

Les annonces de la ministre Borne montrent un changement de cap et de méthode. Certes un signal positif pour l’Ecole traversée par les crises, positif mais certainement insuffisant. Dans sa déclaration, elle a glissé au sujet de la création de postes pour améliorer l’inclusion que c’était « un effort considérable » mais insuffisant « si nous ne repensons pas également notre modèle ». C’est vrai pour de nombreux points, comme la mixité sociale. Mais penser le modèle ne se passe pas de ses personnels, qui ont rejeté la réforme du Choc des savoirs dans sa version séparatiste. Et penser aux personnels renvoie aussi aux moyens. Et à la question des salaires en premier lieu.

Djéhanne Gani

Extrait de cafepedagogique.net du 20.01.25

 

Exclusif : les projets de décrets et d’arrêtés réformant le DNB et organisant les groupes

Contrairement à ce que donnait à penser l’ordre du jour de la réunion du CSE (Conseil supérieur de l’éducation) du 16 janvier, qui n’examinait qu’une réforme mineure du DNB, le ministère de l’Education nationale n’a pas renoncé à l’essentiel des autres mesures prévues par la ministre qui a précédé E. Borne, qu’il s’agisse du DNB et des "groupes de niveau". Les textes correspondant seront présentés aux organisations syndicale mardi 22 janvier. ToutEduc a pu se les procurer

"À compter de la session 2026, (...) les modalités d’attribution du diplôme national du brevet évoluent."

Le décret :

Article 1er - À l’article D. 332-17 du code de l’éducation, les mots : "de l’évaluation du niveau de maîtrise de chacune des composantes du premier domaine et de chacun des quatre autres domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture (...)" sont remplacés par les mots : "des notes obtenues dans l’ensemble des enseignements obligatoires qui évaluent la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture".

Article 2. L’article D. 332-19 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé : "Une commission chargée de procéder à l’harmonisation des notes de contrôle continu est mise en place dans chaque académie, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. La composition et les modalités de fonctionnement de cette commission académique sont fixées par arrêté du ministre chargé de l’éducation nationale."

Les autres articles sont de pure forme.

Un arrêté prévoit que "les épreuves terminales représenteront 60 % de la note finale (contre 50 % aujourd’hui) et le contrôle continu 40 % (contre 50 % aujourd’hui). À la place des points attribués selon le niveau de maîtrise de chacune des composantes du socle, le contrôle continu se fonde à présent sur la moyenne des moyennes annuelles des notes obtenues par le candidat en classe de troisième dans chacun des enseignements obligatoires. Les enseignements facultatifs sont pris en compte."

D’autres projets étendent ces dispositions à l’enseignement agricole, à l’enseignement à l’étranger et aux candidats individuels

Les Groupes

Un projet de décret précise que "pour les classes de sixième et de cinquième (...) les enseignements obligatoires peuvent être organisés en classe ou en groupes d’élèves", "pour les élèves des classes de quatrième et de troisième, des enseignements communs sont renforcés par un accompagnement pédagogique adapté à leurs besoins".

Le décret. Article 1er Après la première phrase du deuxième alinéa du I de l’article D. 332-4 du code de l’éducation est insérée une phrase ainsi rédigée : "Pour les classes de sixième et de cinquième, à des fins pédagogiques, cet arrêté peut prévoir que ces enseignements sont dispensés en classe ou en groupes d’élèves selon des règles qu’il détermine."

Article 2 L’article D. 332-5 du même code est ainsi modifié : 1° Après le deuxième alinéa est inséré un alinéa ainsi rédigé : "En classes de quatrième et de troisième, en vue notamment de la préparation du diplôme national du brevet, les enseignements communs sont renforcés par un accompagnement pédagogique adapté aux besoins de tous les élèves." 2° Au dernier alinéa, après les mots : "modalités de différenciation" sont insérés les mots : "et de l’accompagnement pédagogique adapté".

Le décret sera accompagné d’un projet d’arrêté qui précise que "pour l’ensemble des classes de sixième et de cinquième, les enseignements de français et de mathématiques sont organisés en groupes en fonction des besoins des élèves sur tout l’horaire. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits. Par dérogation, et afin de garantir la cohérence des progressions pédagogiques des différents groupes, les élèves peuvent être, pour une ou plusieurs périodes de l’année, regroupés conformément à leur classe de référence pour ces enseignements."

Extrait de touteduc.fr du 19.01.25

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