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SNU : le public des stages de cohésion des « classes et lycées engagés » est plus mixte socialement mais moins satisfait que celui des séjours volontaires (Injep)

2 janvier

Enquête sur les séjours de cohésion du SNU
De février à juillet 2024

Injep, Collection Rapport d’étude, AuteurIPSOS
51 p.

Depuis 2019, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire réalise des travaux d’’évaluation du Service national universel (SNU). Ce rapport présente les résultats des enquêtes menées auprès des participants aux séjours de cohésion du SNU de février à juillet 2024. Sur les 50 000 participants, 27 992 ont participé à l’enquête (56 %). Cette dernière permet de caractériser précisément les jeunes participants, de mieux comprendre leurs motivations et de mesurer leur degré de satisfaction global mais aussi selon les différents ateliers et activités proposés.

Depuis cette année, ces séjours peuvent aussi être effectués sur le temps scolaire dans le cadre des « Classes et Lycées engagés » (CLE), c’est le cas pour 24 % des jeunes. Outre la nouveauté induite par la mise en place du SNU sur le temps scolaire, les séjours de cohésion réalisés en 2024 (qu’ils soient HTS ou CLE) doivent s’inscrire dans une « coloration » correspondant à quatre grandes thématiques « Défense et Mémoire », « Environnement », « Sports et Jeux Olympiques et Paralympiques », « Résilience et prévention des risques ».

Qu’induisent ces nouveautés en termes d’expériences des séjours ? Existe-t-il des différences entre les séjours CLE et les séjours individuels ?

Les participants CLE sont plus représentatifs de leur classe d’âge et aussi plus souvent issus des voies professionnelles que les participants aux séjours individuels hors temps scolaire (HTS). Un participant CLE sur deux se dit « très satisfait » du séjour, contre les deux tiers dans les séjours individuels. Ils sont moins souvent volontaires pour réaliser le séjour de cohésion, adhèrent moins au dispositif que les jeunes participants HTS. Les mêmes activités sont appréciées, bien qu’à des niveaux moindres pour les CLE. Les jeunes des CLE souhaitent moins souvent poursuivre vers les autres formes d’engagement proposées dans le cadre du SNU.

Parmi les participants des séjours de cohésion, 37 % déclarent avoir suivi un séjour avec une coloration « Sport et Jeux Olympiques », 33 % un séjour « Défense et Mémoire », 19 % un séjour « Environnement », et 11 % un séjour « Résilience et Prévention des risques ». 12 % n’ont pas su caractériser la coloration de leur séjour de cohésion.

Extrait de injep.fr du 12.12.24

 

SNU : le bilan mitigé des « séjours de cohésion » organisés sur le temps scolaire
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire a évalué le dispositif des « classes et lycées engagés », première expérience de participation non volontaire de jeunes au service national universel. Si les séjours de cohésion sont plus mixtes, les participants sont aussi moins satisfaits, et moins prompts à effectuer la « phase d’engagement », deuxième volet du SNU.

Par Eléa Pommiers

L’expérience est celle dont les conditions s’approchent le plus de celles d’un service national universel (SNU) qui serait généralisé à l’intégralité d’une classe d’âge, comme le souhaitait le président de la République, Emmanuel Macron.

Créé à la rentrée 2023 – faute de pouvoir rendre le SNU obligatoire pour tous les jeunes d’une même génération – le label « classes et lycées engagés » permet à des établissements de lancer un projet pédagogique avec des classes de seconde ou de première année de CAP, impliquant la participation des élèves à un « séjour de cohésion » du SNU sur le temps scolaire. Ce projet, qui avait été rejeté par tous les syndicats enseignants, constitue ainsi la première expérimentation d’engagement non volontaire au SNU, qui repose depuis 2019 sur la démarche personnelle et choisie de jeunes âgés entre 15 et 17 ans, prêts à effectuer leur séjour de deux semaines durant leurs vacances.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Au cœur du service national universel et de ses ambiguïtés : « Ce n’est ni l’armée ni la colo »

Selon un bilan de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) publié le 12 décembre 2024, 530 établissements ont ainsi engagé 12 000 élèves dans un SNU entre février et juillet 2024, soit un quart des 50 000 participants de l’année. Et les auteurs de cette évaluation notent d’importantes différences entre les cohortes de volontaires au SNU tel qu’organisé depuis sa création, et cette première vague de lycéens.

Si les élèves des « classes engagées » ne sont pas à l’origine de la démarche d’inscription, leur implication restait toutefois facultative. D’ailleurs, 45 % d’entre eux n’ont pas souhaité se rendre au séjour de cohésion. Parmi ceux qui l’ont effectué, 17 % déclarent y avoir été « obligés », contre seulement 9 % des jeunes inscrits dans un séjour individuel – parfois par choix de leurs parents. Les abandons et exclusions, bien que marginales, sont par ailleurs trois fois plus élevées chez les premiers que chez les seconds (6 % contre 2 %).

Public plus souvent issu des lycées professionnels
Alors que le manque de mixité sociale est pointé du doigt comme l’un des écueils du SNU organisé sur la base du volontariat, Thomas Venet et Samuel James, les deux auteurs de l’étude, remarquent que les élèves des « classes et lycées engagés » sont « plus représentatifs de leur classe d’âge que ceux des séjours individuels ».

La Cour des comptes avait relevé « une surreprésentation de jeunes dont les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme et de catégories socioprofessionnelles plus favorisées » parmi les volontaires au SNU. A l’inverse, selon l’Injep, les participants des « classes engagées » sont bien davantage issus des lycées professionnels (43 % contre 15 %), dont le public est plus défavorisé que celui des lycées généraux, qui compose l’essentiel des cohortes de volontaires pour les séjours individuels. Ils sont aussi plus souvent issus de quartiers prioritaires.

Les deux publics se rejoignent quant au niveau d’intérêt porté aux différentes activités – les activités sportives et l’initiation à l’autodéfense arrivant en tête – et s’accordent à plus de 40 % à trouver les journées « trop chargées ». En revanche, les jeunes participants au SNU par l’intermédiaire de leur établissement scolaire sont moins satisfaits de leur expérience que les volontaires individuels (89 % contre 95 %). L’écart se creuse surtout sur le nombre d’adolescents se déclarant « très satisfaits » : ils sont 50 % parmi les élèves des « classes engagées », contre 65 % pour les volontaires individuels. Ce taux tombe à 38 % pour les élèves déclarant que le séjour leur a été imposé.

Les lycéens se démarquent, en outre, en regrettant davantage le port de l’uniforme (19 % contre 13 % pour les participants individuels), et en estimant que le temps consacré aux levées des couleurs et à La Marseillaise est trop important (20 % contre 10 %). A l’issue du séjour, 56 % déclarent vouloir réaliser la « phase d’engagement », deuxième volet du SNU, alors qu’ils sont 79 % parmi les volontaires individuels.

Dispositif en sursis
Ce bilan de l’Injep offre une image plus contrastée de l’expérience vécue par les jeunes participants aux « séjours de cohésion », loin de celle qui était jusqu’alors dépeinte par les seuls participants volontaires au SNU, dont les retours positifs constituent l’un des arguments des derniers gouvernements pour maintenir ce dispositif – largement décrié pour son coût de plusieurs milliards d’euros en cas de généralisation et ses résultats en deçà des ambitions. [...]

Extrait de lemonde.fr du 31.12.24

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