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L’enseignement précoce de la lecture creuse les inégalités dès le CP (Observatoire des inégalités)

28 février 2023

Additif du 09.03.23

Repousser l’âge de la lecture pour lutter contre les inégalités sociales ?

Pour Louis Maurin, fondateur et directeur de l’Observatoire des Inégalités, pour combattre les inégalités sociales à l’école, il faudrait repousser d’un an l’enseignement de la lecture.

Une idée intéressante que développe et étaye l’auteur en s’appuyant sur divers travaux. « Il existe deux manières de réduire les inégalités face à la lecture. La première est de tenter de développer le vocabulaire des enfants de milieux populaires dès les premières années de leur vie » explique Louis Maurin pour qui aller vers ce type de dispositifs, « c’est simplement prendre le problème à l’envers ». « Il serait à la fois plus juste et plus efficace de repousser d’un an l’âge d’apprentissage de la lecture à l’école. Dans les pays scandinaves, là où les niveaux scolaires sont les plus élevés et les inégalités réduites, on apprend à lire à l’école vers l’âge de sept ans, un an plus tard qu’en France, par exemple. Comme le montrent les résultats des études Pisa de l’OCDE, il n’existe aucun lien entre le fait de savoir lire tôt et le niveau ultérieur des individus. Les élèves français sont moyens. La lecture dès six ans n’a aucune utilité d’un point de vue éducatif, mais a pour effet … de mettre très vite en situation d’infériorité les jeunes enfants des classes populaires ».

Extrait de cafepedagogique.fr du 09.03.23

 

POINT DE VUE
L’enseignement précoce de la lecture, creuset des inégalités sociales à l’école
Les jeunes Français sont très vite mis en compétition. L’enseignement trop précoce de la lecture, par les parents et à l’école, creuse les inégalités dès le CP. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

galités dès le CP. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

23 FÉVRIER 2023
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Éducation Catégories sociales Système scolaire
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ACTUALITÉ DE L’OBSERVATOIRE
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Comment naissent les inégalités sociales à l’école ? On dispose de peu de données sur l’école maternelle, mais les écarts entre catégories sociales émergent dès ce moment de la vie des enfants. Elles sont déjà présentes en CP. L’un des vecteurs majeurs de leur apparition est l’apprentissage de la lecture. Pour apprendre à lire, il faut disposer d’un socle de mots suffisants. Plus on apprend à lire tôt, plus les inégalités de réussite sont grandes car les milieux favorisés ont une longueur d’avance. « À l’entrée au cours préparatoire, les enfants au vocabulaire les plus pauvres connaissent une moyenne de 500 mots environ ; ceux moyennement pourvus atteignent 1 000 [mots] ; le groupe le mieux pourvu à peu près 2 500 », écrit le linguiste Alain Bentolila [1]. « Ces inégalités sont d’autant plus préoccupantes que nous savons aujourd’hui qu’un déficit grave de vocabulaire risque de perturber gravement l’apprentissage de la lecture ». Selon une étude de l’Institut national d’études démographiques menée en 2013, sur 100 mots proposés, les enfants de deux ans dont la mère avait un niveau de fin de troisième en connaissaient 70, contre 80 pour ceux dont la mère avait au moins une licence [2].

Les données de l’OCDE sur l’apprentissage précoce de la lecture avec les parents illustrent ce phénomène (voir tableau). Dans les pays scandinaves, un tiers des enfants apprennent à lire et à compter en famille avant d’entrer à l’école, alors que dans certains pays, c’est plus de la moitié. La France figure parmi les pays où le milieu social influence le plus le niveau scolaire à 15 ans. C’est aussi l’un de ceux où le diplôme des parents conditionne le plus l’apprentissage précoce de la lecture. Près de la moitié des parents diplômés de l’enseignement supérieur apprennent à lire à leurs enfants avant le primaire. C’est presque le double des parents qui ont un niveau de troisième au maximum. Très vite, les parents favorisés se livrent à un travail d’enseignement, plus ou moins explicite, bien décrit par le sociologue Bernard Lahire. Cette situation s’explique par deux facteurs : d’une part, l’importance de la compétition scolaire dans notre pays, anxiogène pour les enfants mais aussi les parents, et, d’autre part, l’enseignement plus précoce de la lecture à l’école par rapport aux autres pays.

Apprendre à lire à sept ans [...]

Extrait de inegalites.fr du 23.02.23

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