> III- INEGALITES : Mixité sociale, Pauvreté, Ethnicité, Laïcité... > Mixité sociale, Carte scolaire/Sectorisation (hors EP) > Mixité soc., Carte/Sectorisation (Déclarations officielles) > La publication de l’IPS (suite) : l’association No Ghetto publie le texte (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

La publication de l’IPS (suite) : l’association No Ghetto publie le texte du jugement et repropose la "publication d’un indice de mixité sociale et d’origine des collèges"

19 juillet 2022

Additif du 22.07.22
Les indices sociaux des écoles et des collèges rendus publics
Le Tribunal administratif de Paris a rendu le 13 juillet une décision enjoignant au ministère de l’éducation nationale de rendre public l’indice de position sociale des classes de Cm2 et des collèges. Cette décision résulte de la plainte d’un journaliste de La Gazette des communes à qui la transmission de ces données avait été refusée par le ministère. Certains, comme l’association No Ghetto, y voient une victoire contre "l’Etat cachottier" et la possibilité de rendre visible la ségrégation scolaire. Le ministère fait valoir que la publication de ces données est susceptible de renforcer le contournement de la carte scolaire. L’expérience des pays où ces données sont publiques (Grande Bretagne, Etats Unis par exemple) montre que c’est bien ce qui se produit. Cette publication risque fort de ruiner les efforts des établissements qui luttent pour améliorer l’image de leur collège. Elle va aussi nuire à la mixité dès l’école primaire. La publication de ces données va aussi renforcer les pourfendeurs de l’éducation prioritaire en faisant la promotion des "écoles orphelines" contre les réseaux d’éducation prioritaire.

Extrait de cafepedagogique.net du 22.07.22

&nbsp :

L’Etat cachotier, l’Etat condamné !

L’IPS, on en a déjà parlé.

C’est l’Indice de Position Sociale qui permet de décrire les inégalités sociales à l’école et d’étudier les relations entre la performance scolaire et l’origine sociale.

En gros, l’Education nationale s’est rendu compte que plus les parents sont diplômés, plus ils ont des revenus élevés, plus le logement familial compte de pièces, plus il y a de livres à la maison, plus la fréquentation du théâtre ou des musées est importante… plus les élèves auront de chances de réussir leur scolarité.

Jusque là, rien de bien révolutionnaire…

Grâce à des questionnaires de rentrée, chaque académie dispose donc de l’IPS de chaque collégien et de chaque collège.

Et là, ça devient intéressant.

Car si le ministère de l’éducation nationale dispose bien de toutes ces données pour chaque collège, il a toujours refusé de les communiquer au prétexte que cela “conduirait inévitablement à la publication de classements hiérarchisant les établissements scolaires selon leur composition sociale”

En gros, il y a de la ségrégation entre collèges, mais si on pouvait éviter de le montrer, ce serait mieux pour tout le monde…

Il aura fallu la pugnacité d’un journaliste – Alexandre Léchenet – pour que la justice administrative oblige le ministère à transmettre la liste des IPS des collèges. (lire ici l’article du Monde)

Le jugement (lire ici) qui se fonde avant tout sur le droit de l’accès aux documents administratifs revient sur l’argumentation du ministère pour justifier son refus de transparence.

D’abord, l’IPS est avant tout “un outil de pilotage des politiques publiques éducatives, permettant, notamment la répartition des moyens financiers”. Ensuite « le ministère de l’éducation nationale fait valoir que la publication des données en cause serait susceptible de renforcer le risque de contournement de la carte scolaire et partant de préjudicier aux objectifs de mixité sociale”.

Bonne nouvelle : la mixité sociale serait un objectif de l’Education nationale !

Mauvaises nouvelles : L’Etat continue de penser qu’on règle la question de la ségrégation par plus de moyens et non pas par plus de mélange, et avoue qu’il n’est pas capable de faire respecter la sectorisation scolaire.

Nous nous félicitons bien évidemment de ce jugement et nous venons d’adresser aux responsables académiques la demande de communication des IPS des collèges de la métropole de Lyon que nous publierons sur ce site.

Mais nous souhaitons aussi profiter ce ce jugement pour revenir sur notre proposition de publication d’un indice de mixité sociale et d’origine des collèges.

Un indice qui prendrait enfin en compte le pays de naissance des parents et grands-parents des collégiens, et un indice qui permettrait de classer chaque collège en fonction de son degré de ségrégation.

Il y a fort à parier que les collèges bourgeois du centre ville seraient aussi ségrégués que ceux populaires de banlieue.

…Et la solution s’imposerait alors d’elle-même : la mixité par le mélange grâce à la modification des périmètres scolaires.

Extrait de no-ghetto.fr du 18.07.22

 
Voir aussi L’Education nationale condamnée à révéler l’indice de position sociale des collèges et des CM2. Quels effets sur la mixité sociale ? (Le Monde)

Note du QZ : Rappelons que les internautes ont la possibilité de "répondre à cet article" (en bas de la page), y compris en effaçant leur nom.

Répondre à cet article