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Le nouveau programme de maternelle (entretien du Café avec Guislaine David, SNUipp). Le texte du projet d’arrêté (ToutEduc). Une note rétrospective du Quotidien des ZEP sur l’accueil des moins de 3 ans

19 mai 2021

Maternelle : 5 questions à Guislaine David
"Le projet de programme ne remet pas en cause la philosophie du programme de 2015". Secrétaire générale du Snuipp Fsu, le premier syndicat du premier degré, Guislaine David voit dans l’évolution entre la Note du CSP et le projet de programme de la Dgesco, le résultat des actions de son syndicat et d’autres acteurs. Le pire est -il évité ?

On connait maintenant le projet de programme de maternelle qui va entrer en application à la rentrée. Quel regard portez vous sur ce texte ?

Par rapport à la Note du CSP, on peut parler maintenant d’aménagement des programmes et non de réforme. Le projet de programme prend clairement ses distances avec le texte du CSP. Celui-ci attaquait les fondements de la maternelle. Le projet de programme ne remet pas en cause la philosophie du programme de 2015.

La mobilisation des collègues et des organisations syndicales , notamment le Forum maternelle, a remis la maternelle au coeur des préoccupations. Toute cette mobilisation a fait que la Dgesco a pris ses distances avec la note du CSP.

Des aspects de la philosophie du programme de 2015 sont maintenus. Mais il reste des points problématiques.

Lesquels ?

Par exemple sur l’apprentissage du nombre. On revient au comptage numérotage alors que le programme de 2015 avait pris un autre parti. Les attendus précisés dans le projet de programme relèvent davantage du cycle 2 que du cycle 1. Cela donne à penser qu’il y a une volonté de mettre en place des apprentissages trop tôt et de primariser la maternelle. Nous ne le voulons pas.

Publier des attendus en maternelle est-ce normal ?

Ils provoquent forcément un renforcement des apprentissages. L’évaluation de début CP va renforcer ces attendus et il y a là un vrai danger. On criant aussi les futurs documents d’application. Ils pourraient renforcer le programme er aller contre l’expertise des enseignants. On ne veut pas que ce programme soit le prétexte à avoir des documents injonctifs.

Une évaluation en début de CP est-ce vraiment nécessaire ?

Non. Les enseignants évaluent les élèves. Des évaluations standardisées, comme l’évaluation nationale, mettent en difficulté les élèves et les enseignants. Car elles se focalisent sur certains attendus notamment en phonologie et sur les comptines numériques. Elles ne sont pas axées sur la compréhension par exemple. Au final elles ne sont pas utilisées et ne servent ni aux enseignants ni aux élèves. Il y a aussi la question de l’évaluation positive. Les enseignants y sont très favorables. Or il y a une contradiction entre cette évaluation positive et l’évaluation standardisée de début de CP.

Les pays de l’OCDE cherchent à renforcer le lien entre l’éducation de la petite enfance et la maternelle. Ne va t-on pas à l’encontre de cet objectif en France ?

La maternelle a une place particulière en France. Elle est très regardée par les pays de l’OCDE car elle a fait ses preuves en matière de socialisation des élèves et de développement du langage. Le programme de 2015 a fait consensus ce qui est rare. Les enseignants se le sont appropriés. Après la Note du CSP on risque de ne pas avoir l’adhésion des enseignants.

Propos recueillis par François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 19.05.21

 

Le futur programme
La note du Csp
La réforme de la maternelle : le dossier

 

Ecole maternelle : nouvelle proposition pour un nouveau programme (Exclusif)
Paru dans Scolaire le mercredi 19 mai 2021.
Le projet d’arrêté modifiant le programme de maternelle sera examiné le jeudi 27 mai par le Conseil supérieur de l’éducation. Pour mémoire, le programme adopté en 2015 après une large consultation avait été accueilli très favorablement par les acteurs de l’éducation. Après l’adoption de la loi "pour une école de la confiance", Jean-Michel Blanquer a demandé au Conseil supérieur des programmes des aménagements et des compléments pour tenir compte de l’abaissement à 3 ans l’âge de l’instruction obligatoire. La publication au mois de décembre de la note signée par Souâd Ayada a déclenché une vive polémique.

Certains observateurs syndicaux, interrogés par ToutEduc en avaient surtout noté l’absence de cohérence, plusieurs tendances y apparaissant. Le texte proposé ensuite par la DGESCO, la direction de l’enseignement scolaire, ne reflétait que partiellement les orientations du texte du CSP. Discuté âprement par les syndicats et les associations, il a fait l’objet de corrections avant d’être présenté à la commission spécialisée, qui a encore obtenu des corrections.

ToutEduc a pu se procurer le texte qui sera présenté jeudi prochain au "Parlement" du système scolaire ici (PDF, 1043 Ko)

Extrait de touteduc.fr du 19.05.21

 

Note du QZ : le nouveau programme se situe explicitement dans le cadre de l’obligation scolaire à partir de 3 ans.
La seule allusion à un age inférieur est celle-ci :
"Oser entrer en communication
L’objectif est de permettre à chacun de pouvoir dire, exprimer un avis ou un besoin, questionner, annoncer une nouvelle. L’enfant apprend ainsi à entrer en communication avec autrui et à faire des efforts pour que les autres comprennent ce qu’il veut dire. Chacun arrive à l’école maternelle avec des acquis langagiers encore très hésitants ; certains élèves s’expriment souvent par des moyens non verbaux. Entre deux et quatre ans, les productions des enfants sont de plus en plus longues et complexes, respectant un ordre correct des mots en français. Elles deviennent compréhensibles par tout le monde. Ils reprennent des formulations ou des fragments des propos qui leur sont adressés et travaillent ainsi ce matériau qu’est la langue qu’ils entendent. [...]

Aucune autre référence n’est faite à l’accueil des moins de trois ans, alors que cette possibilité a été pendant de nombreuses années l’un des marqueurs de l’éducation prioritaire.

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