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Seine-Saint-Denis : aux avant-postes de la crise
La pandémie révèle les disparités sociales toujours à l’œuvre dans le département. Deuxième territoire le plus touché par le Covid-19 en France, il est aussi le plus durement frappé par les conséquences économiques du confinement.
Extrait de liberation.fr du 07.05.20
En Seine-Saint-Denis, le virus de la ségrégation raciale
Les habitants du « 9-3 », souvent issus des minorités, sont moins confinés qu’ailleurs : ils occupent des emplois indispensables à la population de la capitale, plus aisée et en majorité blanche.
[...] En France, l’ordre racial est une composante de l’ordre social qui se mesure précisément au fait que la majorité des médias et sans doute de l’opinion est d’avance disposée à croire qu’il se passe en Seine-Saint-Denis des choses proprement extraordinaires, totalement différentes de ce qui se passe ailleurs, évidemment dangereuses et inquiétantes ! A tort, pourtant, car dans ce département, des gens vivent et travaillent normalement, à ceci près que le stigmate qui leur est imposé rend tout plus compliqué.
Extrait de liberation.fr du 07.05.20
Un concentré de « fragilités »
Surpopulation, comorbidités… Divers facteurs expliqueraient la surmortalité.
Une hausse de 130 %. Le chiffre de l’Insee est saisissant : entre le 1er mars et le 20 avril, la Seine-Saint-Denis a comptabilisé plus du double de décès sur son territoire par rapport à la même période en 2019. Soit l’une des surmortalités les plus fortes du pays durant cette pandémie : le département est le deuxième le plus touché juste derrière le Haut-Rhin (+135 %). Cette statistique ne permet pas encore d’estimer la proportion des morts liées au Covid-19. Mais forcément, elle interroge. Comment expliquer cette augmentation considérable dans un département où les personnes âgées, plus fragiles face au virus, sont sous-représentées (16,7 % de la population a plus de 60 ans, contre 26,9 % en moyenne sur le territoire métropolitain) ?
Extrait de liberation.fr du 07.05.20
TÉMOIGNAGE
« Je me demande si j’aurai un avenir »
Pour les ados, privés de collège et de lycée, le temps commence à se faire long. Dans des lettres envoyées à des personnes isolées, ils témoignent.
[...] Partout en France, les professeurs racontent la même chose, à des degrés divers. Avec une différence : les conséquences ne seront pas les mêmes partout. Cette réalité saute à la figure dans ce département plus qu’ailleurs. « Il y a ceux qui n’ont pas besoin de l’école pour réussir. Et puis ceux qui n’ont que l’école pour réussir, résume Alain Pothet inspecteur d’académie, en charge de l’éducation prioritaire à Créteil. Pour eux, cette coupure est catastrophique. Nos élèves ne sont pas dupes, ils le savent. Il faut leur redonner de l’espoir. On a besoin des enseignants plus que jamais, de leur inventivité pour raccrocher un à un les élèves. » Ces projets d’écriture en sont des exemples, « des perles qui ne doivent pas occulter la réalité », dit l’inspecteur.
Extrait de liberation.fr du 07.05.20
L’angoisse des parents avant la réouverture des écoles
Les exigences sanitaires inquiètent nombre de parents d’élèves qui hésitent à renvoyer leurs enfants en classe.
[...] En Seine-Saint-Denis, 75 % des parents envisagent de ne pas remettre leur enfant à l’école, selon un sondage récent effectué par la FCPE. Le signe d’une « très forte défiance des classes populaires » vis-à-vis de la « communication cacophonique » du gouvernement, analyse Alixe Rivière, coprésidente de la FCPE 93. Ces remontées rendent assez illusoire l’objectif affiché par Jean-Michel Blanquer de lutter contre le décrochage scolaire en faisant revenir les familles concernées à l’école.
Extrait de lemonde.fr du 07.05.20
Voir aussi le reportage dans M. Le magazine du Monde du 07.05.20 (pages 13-14)
La mission (presque) impossible des enseignants du 93
A Montreuil, Pantin ou Bobigny, la fameuse "continuité pédagogique" est une gageure. Les professeurs cherchent avant totu à maintenir le lien avec les élèves confrontés à des difficultés sociale exarcerbées par le confinement. Des jeunes qui risquent de ne pas pouvoir reprndre les cours le 11 mai.
Extrait de lemonde.fr du 08.05.20
Voir la rubrique Inégalités territoriales : la Seine-Saint-Denis