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L’enquête de l’Afev sur le soutien des élèves en difficultés scolaires. Journée Afev du 25 septembre 2019 (Les Cahiers pédagogiques et Digischool)

27 septembre 2019

Journée de refus de l’échec scolaire
L’accompagnement pour remédier à l’échec

Mercredi 25 septembre avait lieu la 12e édition de la Journée de refus de l’échec scolaire organisée par l’AFEV, sur le thème de l’accompagnement, auquel l’association préfère désormais le terme de « mentorat ». L’occasion de révéler les résultats de l’enquête de Trajectoires-Réflex menée sur ce thème auprès de jeunes accompagnés par des étudiants bénévoles de l’AFEV.

Premier enseignement de l’enquête de Trajectoires-Réflex pour l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la Ville) : l’accompagnement n’est pas subi mais souhaité par 86 % des jeunes interrogés, les filles étant plus enthousiastes que les garçons (90 % contre 80%). Et lors des premières séances d’aide, 53 % sont plutôt contents et 26 % plutôt motivés.

Leur attente porte d’abord à plus de 60 % sur la réussite scolaire et l’aide aux devoirs. Mais une relation interpersonnelle se construit, et les jeunes interrogés voient l’étudiant qui les accompagne comme « un ami » (à 55 %), qui discute souvent avec les parents (69 %).

Pour ce qui concerne les résultats obtenus, l’accompagnement, bien sûr, renforce l’estime de soi : 73 % des jeunes considèrent que l’étudiant leur a fait découvrir des qualités en eux. Les jeunes se sentent plus confiants en classe (64 %). Ils sont aussi plus motivés qu’avant (70 %), plus concentrés (61 %) et plus intéressés (59 %). Enfin, pour la moitié, ils estiment être moins stressés qu’avant et prendre davantage la parole en cours. Et 84 % disent que l’étudiant les a aidés à mieux réussir un examen ou un contrôle.

Impact sur la vie personnelle

Majoritairement, l’accompagnement a également des impacts dans la vie personnelle (découverte de la bibliothèque et autres nouveaux lieux, de nouveaux livres…).

On notera qu’avec l’étudiant, les découvertes des jeunes sont moins axées sur les divertissements qu’ils connaissent déjà (sports, musiques, séries et jeux-vidéos), pour se concentrer sur ce qui ne leur est pas familier. Et en particulier la lecture de l’actualité : plus de la moitié des jeunes parle de l’actualité avec leur étudiant (53 %), et notamment les élèves de 1re (78 %) et de Terminale (75 %).

Et 66 % des jeunes déclarent aussi que depuis que l’accompagnement a démarré ils ont une relation plus apaisée avec leurs parents.

Concernant la découverte professionnelle, l’étudiant accompagnateur est aussi un appui. Ainsi, les élèves de la 4e à la Terminale sont 80% à considérer que leur étudiant les a aidés à y voir plus clair dans leur projet scolaire et/ou professionnel. Pour 47% d’entre eux, l’étudiant leur a fait découvrir de nouveaux métiers – et ils sont 37% à déclarer qu’il leur a fait découvrir le métier qu’ils veulent exercer plus tard.

Des effets très positifs, donc, mais qui ne bénéficient pas à tous les jeunes en difficulté : l’AFEV n’accompagne « que » 8000 jeunes chaque année, et Oscar Prieto-Flores, enseignant-chercheur à l’université de Gérone, souligne que la probabilité d’avoir un mentor « naturel » (dans la famille ou le réseau relationnel) est de 49 % pour les enfants de la classe ouvrière, contre 85 % pour ceux de la classe moyenne.

Et dans l’enseignement ?

Il semble donc bien que l’école ait là aussi son rôle à jouer.
L’écrivain Maxime Chattam, parrain de cette édition de la Journée de refus de l’échec scolaire, a retracé en ouverture son parcours d’ancien « mauvais élève » à l’adolescence : « La vie était ailleurs, pas dans le travail scolaire ou les livres » dit-il. « J’étais curieux mais les portes d’entrée dans la culture telles qu’on les concevait à l’Éducation nationale ne me correspondaient pas », explique-t-il encore.
En écho, dans une vidéo enregistrée à destination des participants de la journée, Andreas Schleicher, directeur de l’éducation à l’OCDE, a qualifié l’échec scolaire de « gâchis de talents humains ». Pour lui, si l’enseignement était auparavant axé sur les matières, il doit aujourd’hui être axé sur les projets collectifs. « L’avenir est collaboratif », ajoutait-il.

Précisément, l’accompagnement développe – et ce, à priori, aussi bien chez l’étudiant que chez le jeune accompagné – des compétences transversales, ou soft skills, particulièrement recherchés par les employeurs aujourd’hui. De fait, Hélène Garner, directrice du département Travail, emploi compétences de France Stratégie, a rappelé lors d’une des conférences de la journée, que ces compétences transversales sont jugées importantes pour le 21e siècle. Ainsi, elle rapporte qu’une étude de Pôle emploi montre que parmi les compétences les plus indispensables aux yeux des recruteurs figurent notamment la capacité à organiser le travail et hiérarchiser les tâches et l’autonomie, des compétences précisément déployées dans le cadre de l’accompagnement.

Assez logiquement donc, la première table ronde de l’après-midi a élargi la réflexion sur l’accompagnement à l’émergence de celui-ci dans les pratiques de classe. Hélène Garner, a ainsi rappelé que « les pratiques pédagogiques et la manière dont on enseigne impactent aussi les apprentissages. On n’enseigne pas et on n’apprend pas de la même manière au XXIe siècle qu’au XXe. » Pour sa part, Nicolas Turquet, conseiller du directeur général de Canopé, a estimé que les TPE et les EPI font « vaciller l’enseignant vers de nouvelles postures face aux élèves, et notamment vers des démarches d’accompagnement ». Quant à Jean-Marc Merriaux, directeur du numérique pour l’éducation au ministère de l’Éducation nationale, il a relié l’accompagnement et le mentorat à la question de l’architecture scolaire et de l’organisation de l’espace de la classe, estimant qu’il n’est pas possible d’adopter cette posture d’accompagnant dans la forme scolaire classique.

Cécile Blanchard

Encadré :
L’enquête de Trajectoires-Réflex pour l’AFEV a été réalisée en mai/juin 2019 auprès de 552 enfants et jeunes du CM1 à la Terminale accompagnés par un ou une étudiante bénévole de l’AFEV.

Pour en savoir plus :
Le dossier en ligne de l’AFEV sur cette 12ème édition de la journée de refus de l’échec scolaire-> http://www.lab-afev.org/refusechecscolaire/

À lire également sur notre site :
Le climat scolaire en question, par Laurence Cohen
Échec scolaire : encore inacceptable !, par Cécile Blanchard
François Dubet : réinventer le collège - 4 vidéos réalisées dans le cadre de la Journée du refus de l’échec scolaire de 2009

Extrait de cahiers-pédagogiques-com du 26.09.19

Journée du refus de l’échec scolaire : l’accompagnement des élèves peut-il changer la donne ?

Le 25 septembre est la journée du refus de l’échec scolaire. L’Afev, l’organisme à l’origine de cette initiative, publie son enquête annuelle, en se penchant cette fois sur l’impact de l’accompagnement des jeunes en difficultés scolaires. Isabelle Guérin, présidente de SPES soutien scolaire à Lyon, apporte à digiSchool son éclairage sur ces chiffres et sur l’accompagnement personnalisé des élèves.

L’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), a instauré depuis 2008 la Journée du refus de l’échec scolaire. Parmi ses actions, l’association a mis en place un accompagnement personnalisé : un bénévole étudiant accompagne deux heures par semaine un élève âgé de 5 à 18 ans. C’est sur cet accompagnement que porte la nouvelle étude de l’Afev, réalisée auprès de 552 enfants et jeunes, du CM1 à la terminale, tous accompagnés par un étudiant bénévole de l’Afev. L’enquête se penche sur la façon dont les élèves ont vécu leur mentorat et dont il a impacté leur quotidien. Et le bilan est positif.

Des jeunes volontaires et enthousiasmés par le mentorat

L’enquête montre que 86% des jeunes pris en charge par l’Afev se sont dit contents lorsqu’on leur a proposé de se faire accompagner par un bénévole. 62% disent qu’ils avaient demandé de l’aide avant tout pour faire leurs devoirs, et 60% pour mieux réussir à l’école. L’enquête rappelle en outre que la sphère « hors école » joue un rôle déterminant dans l’acquisition des bons réflexes afin de gérer son travail et de progresser à l’école ou en cours.

« On accueille surtout des jeunes avec de grandes difficultés, de mauvaises notes, et des problèmes de confiance en eux », explique Isabelle Guérin, présidente de l’association SPES soutien scolaire, une association présente à Lyon et Villeurbanne, qui propose un accompagnement personnalisé pour des élèves du CP à la terminale. « Ils ont beaucoup de croyances et de préjugés sur eux-mêmes. » Bien souvent, c’est le travail avec leur bénévole qui va leur redonner confiance en eux.

Bénévole et élève, une véritable relation de mentorat

L’enquête de l’Afev indique qu’un rapport amical se crée rapidement entre l’élève et l’étudiant bénévole qui l’accompagne. 55% des élèves interrogés par l’Afev considèrent l’étudiant qui les suit comme un ami, et 25% comme un grand frère ou une grande sœur. Isabelle Guérin, quant à elle, préfère rester vigilante sur le rôle du bénévole et de l’élève : « Je suis pour que chacun reste à sa place, dans son rôle. Dans le meilleur des cas, le bénévole devient une sorte de parrain pour l’élève », explique-t-elle. Ainsi, un bénévole de SPES soutien scolaire pourra faire bénéficier l’élève dont il a la charge de son réseau professionnel, si le jeune est en recherche de stage.

Les bénévoles sont également à même de recevoir les confidences de leur élève. Ainsi, l’étude de l’Afev montre que 68% des sondés parleraient à l’étudiant qui les suit de leurs problèmes à l’école, au lycée ou au collège. « Parfois, les élèves peuvent évoquer des sujets familiaux ou personnels avec le bénévole qui les prend en charge, confirme Isabelle Guérin. Quand nous sommes au courant et que la situation l’exige, il nous arrive de passer le relai à des professionnels, par exemple à des psychologues. »

L’estime de soi renforcée par le soutien scolaire

« Une fois que vous avez quelqu’un qui croit en vous, c’est un véritable levier pour réussir votre parcours ! La confiance en soi, c’est la clé », martèle Isabelle Guérin. En effet, l’étude de l’Afev montre que, soutenus par les bénévoles, les élèves suivis ont une meilleure estime d’eux-mêmes. 81% des élèves interrogés par l’Afev se sentent « mieux dans leur peau » depuis leur rencontre avec l’étudiant. 53% se disent fiers d’avoir été accompagnés quand ils repensent à leur suivi, et 26% disent se sentir « plus forts ».

Ce suivi a un impact direct sur le choix d’orientation des élèves. D’après le sondage de l’Afev, les élèves trouvent grâce à cela de nouvelles perspectives d’orientation et de métiers. 87% disent avoir reçu de l’aide ou des conseils de la part du bénévole qui les suit, et 47% qu’ils ont découvert de nouveau métiers grâce à lui. Enfin, 65% des jeunes interrogés disent que l’étudiant qui les a accompagné leur a donné envie d’aller à l’unversité.

« On constate que les élèves suivis s’interdisent de postuler à des formations, ils ne se considèrent pas capables, donc ils n’en choisissent pas, raconte Isabelle Guérin. De notre côté, on les convainc de cocher la case qu’ils souhaitent sur Parcoursup. Et, alors qu’ils étaient persuadés de ne pas être reçus dans une formation, certains élèves sont surpris du résultat ! Mais je n’irai pas jusqu’à dire que c’est grâce à SPES. L’association contribue à aider les jeunes à construire leur parcours. »

Extrait de digischool.fr du 25.09.19

 

Le mentorat, une arme contre l’échec scolaire

Selon une étude inédite de l’Afev que nous dévoilons, le mentorat assuré par des étudiants aide les enfants à la fois à améliorer leurs résultats scolaires, mais aussi à gagner une plus grande confiance en eux.

Extrait de leparisien.fr du 25.09.19

 

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